§2. Relance
économique
Pour de plus amples précisions, nous pensons
dégager l'Etat de la question (A), avant d'insister sur la situation
depuis la tenue de l'élection présidentielle (B).
A. Etat de la question
Après la chute de la production enregistrée en
2013, l'activité économique de la République
centrafricaine (RCA) a connu une reprise timide en 2014. Le secteur agricole,
principal contributeur au produit intérieur brut (PIB), continue
toutefois de régresser, en raison notamment de la situation
d'insécurité prolongée et de la lenteur du retour des
personnes déplacées.
La sécurisation progressive du principal corridor
routier (Bangui-Douala), par lequel transite l'essentiel des échanges
extérieurs du pays, a favorisé les activités de commerce
et de transport. La croissance économique devrait se renforcer en 2015
et 2016 en raison de l'amélioration de la situation sécuritaire
et de la tenue des élections présidentielles et
législatives. L'année 2014 a été marquée par
la mise en place, dès le mois de janvier, des nouvelles autorités
de transition, avec notamment l'élection de Catherine Samba-Panza
à la tête de l'État, la nomination d'un nouveau Premier
ministre et la formation d'un gouvernement.
Ces changements ont reçu un accueil favorable et ont
renforcé la mobilisation de la communauté internationale pour
stabiliser le pays et appuyer le processus de transition en cours. En
dépit de ces développements positifs, l'insécurité
du pays reste cependant préoccupante et les conditions sociales et
humanitaires demeurent difficiles. Selon les dernières
estimations des Nations Unies, plus de 28 % de la population est
affectée par l'insécurité alimentaire, tandis que 33 % de
la population nécessite une assistance humanitaire. Malgré la
formation d'un gouvernement plus consensuel en août 2014, avec un Premier
ministre issu de la communauté musulmane, de nombreuses tensions
communautaires et politiques demeurent. Un nouveau calendrier électoral
a ainsi été défini pour juin-juillet 2015, avec des
élections présidentielles et législatives.
La reprise des appuis financiers extérieurs, notamment
sous forme d'aides budgétaires, a permis aux autorités de
transition d'assurer le paiement des salaires. Après une période
marquée par un recours systématique aux procédures
exceptionnelles dans l'exécution de la dépense publique et par la
désorganisation des régies financières, on assiste
à une normalisation progressive de la gestion des finances publiques.
Très enclavée, la RCA compte également
une densité de population parmi les plus faibles d'Afrique. En plus de
ces conditions difficiles, le pays doit aussi faire face à un manque
d'infrastructures qui entraîne une exclusion spatiale et
géographique de la population et exacerbe la pauvreté en milieu
rural. Pour tenter de remédier à cette situation, l'État a
adopté une stratégie de Pôle de développement (PDD)
tenant compte des caractéristiques démographiques,
économiques et sécuritaires des différentes régions
du pays.
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