IV.1.2.2. Actions anthropiques
Des trois bassins versants de la zone d'étude, le
bassin versant de la M'filou (au Nord de la zone d'étude) abrite un
cimetière sur une bonne partie de sa superficie. Le reste de la zone
d'étude est loti, excepté dans les secteurs inconstructibles (cas
des versants les plus pentus et des zones marécageuses bordant des
ruisseaux.).
Au niveau des versants, là où les pentes
atteignent 20%, une intense érosion anthropique est observée. Les
citadins aménagent sur ces pentes des terrasses destinées
à recevoir des habitations. Les talus ainsi
générés, dans ce profil en marche d'escaliers, sont soit
stabilisés par des bambous, soit par des murs de soutènement. Ces
talus cèdent parfois lors des averses associées à de
fortes rafales de vent, occasionnant de nombreux dégâts : tel fut
le cas en novembre 2006 dans le bassin versant de la Kingouari où deux
garçons sont morts à la suite du déracinement des bambous
stabilisant le talus qui a détruit une partie de leur maison. En absence
de construction d'entraves, les éléments des déblaiements
engendrés par la mise en place des plates-formes sont exposés
à un transport rapide sous l'action des eaux de ruissellement en
direction des talwegs.
En bordure du Djoué et des cours d'eau qui lui sont
tributaires affleurent les grès de l'Inkisi. Sur les versants proches de
ces affleurements, le sol est riche en argile et est exploité par les
riverains
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pour façonner des briques. Les trous creusés par
cette exploitation augmentent la vulnérabilité des versants au
ruissellement des eaux pluviales.
Une seule voirie bitumée traverse la zone
d'étude, mais dans les trois bassins versants, les voiries sont
essentiellement non bitumées et soumises à la circulation intense
des véhicules et des piétons. Cette intense circulation provoque
à la surface du sol un tassement des particules diminuant le coefficient
d'infiltration des eaux.
Toute la zone d'étude est lotie. La construction des
habitations rend une bonne partie du sol imperméable et
génère un ruissellement important des eaux dans les voiries
à chaque pluie. Les voiries produites par ces lotissements vont du
plateau jusqu'au niveau des versants. Le plateau entrecoupé de vallons
est divisé en blocs et les blocs divisés par des avenues et des
rues où sont reparties des parcelles construites. L'occupation
anarchique des terrains par les populations en complicité avec les
propriétaires fonciers n'épargne pas les versants et les
bas-fonds.
Ces différentes voiries mal entretenues sont
généralement dépourvues de caniveaux pour la collecte et
l'évacuation des eaux de ruissellement. Seule l'artère
principale, l'avenue de Kinsoundi goudronnée, en dégradation
très avancé et l'avenue A. Bitsindou disposent de caniveaux pour
le drainage des eaux de ruissellement.
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