Chapitre IV : Manifestation de l'érosion dans la
zone d'étude
IV.1. Conditions de manifestation de l'érosion
hydrique
IV.1.1. Agents de l'érosion hydrique
Les pluies et le ruissellement sont les agents dynamiques de
l'érosion dans la zone étudiée. Ne disposant pas d'une
station météorologique, dans ce travail les données
météorologiques sont celles de la station de MAYA-MAYA
située à environ 3,5 km de la zone d'étude. Avant cette
étude (en octobre, novembre et décembre), les pluies se sont
caractérisées par des intensités voisines de moyenne de la
dernière décennie sauf en octobre où est tombé un
maximum de 280,2 mm comme en 2006. Pour une hauteur moyenne de
précipitations de 139,7 mm, janvier a eu 18 jours de pluies alors que la
moyenne de la décennie est de 12 jours. Le reste de la période
d'étude s'est caractérisée par des valeurs plus ou moins
égales aux valeurs moyennes de la dernière décennie (184,9
, 212,6 , 179,5 , 108,2 et 42,5 mm pour respectivement février, mars,
avril, mai et juin).
Au regard de la fréquence de pluies et des hauteurs
d'eau tombée, avant et pendant cette étude, les sols
étaient dans des conditions pouvant justifier un important ruissellement
et les ablations superficielles. La fréquence de pluie pendant
l'étude se présente de la manière suivante : 18, 10, 11,
12 et 9 jours de pluie respectivement pour janvier, février, mars, avril
et mai.
IV.1.2. Facteurs de l'érosion hydrique
Dans les bassins versants étudiés, plusieurs
facteurs interagissent et contrôlent la dynamique du
phénomène : la nature du sol, le relief et l'action anthropique.
L'érosion dans ces bassins versants se manifeste sur des sols dont le
couvert végétal quand il existe, se limite à quelques
espèces herbacées et des arbres fruitiers plantés par
l'homme. L'essentiel de la végétation est rencontré dans
les cimetières entre les différentes tombes et en quelques
endroits inhabités sur des versants à pentes fortes.
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En bordure du Djoué, jusqu'à 3m de profondeur,
la teneur en sable ne dépasse pas 60% et celle en argile avoisine 39%
(SCHWARTZ, 1987). Plus loin du Djoué, la teneur en sable est environ de
90% pour le premier mètre de profondeur (MAYIMA, 2007).
Ainsi ces sols seraient normalement très
perméables avec peu de ruissellement d'eau en surface. Le relief et
l'action anthropique expliqueraient en partie la dynamique du
phénomène dans cette zone.
IV.1.2.1. Caractéristiques
morpho-topographiques
Les résultats des relevés topographiques
effectués sur les principales voiries sont en annexes (tableau
n°IV). Les pentes qui généralement ne dépassent pas
5% sur les plateaux, s'accentuent et dépassent 13% au niveau des
versants. Le versant de la vallée du Djoué, avec des valeurs de
pente de 30%, mais dépassant 40% en certains endroits et ceux du vallon
de la Kingouari avec 26 à 66% sont les plus pentus. Par contre les
versants de la Mfilou et de la Kangoula sont les moins pentus, avec au plus
28%.
Les mesures des pentes ont été
réalisées essentiellement sur les voiries du bassin versant de la
M'filou. Concernant le bassin versant de la Kingouari, seule l'avenue A.
Bitsindou a fait l'objet de mesures. Ces mesures n'ont intéressé
que les voiries où les profilomètres étaient
installés. Les valeurs ainsi obtenues ont servi à
l'élaboration des profils topographiques des voiries respectives. Dans
les voiries ayant fait l'objet de mesures de pentes, les valeurs sont
inférieures à 9%, sauf pour l'avenue R. Zacharie où une
pente de 20% est mesurée à 7,1m de la tête du ravin. La
largeur de ces voiries varie entre 4,5 et 11 mètres. Les principaux
collecteurs des eaux de ruissellement (grandes voiries), sont creusés
par des ravinements, rendant certaines zones inaccessibles aux véhicules
et/ou aux piétons. Les relevés topographiques effectués
ont permis d'élaborer quelques profils topographiques (figure 8).
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5
0
m 100 200 300 400 500 600 700
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m 100 200 300 400 500 600 700
m 100 200 300 400 500 600 700
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0
15
10
5
0
12
7
2
-3
Figure 8 : Profils topographiques de principales voiries ayant
fait l'objet d'un suivi
a - Avenue A.Bitsindou
Sur l'avenue A. Bitsindou, les valeurs de pentes varient de
-1% à 4,5% pour une dénivellation de 9,24 m et de la tête
du ravin stabilisé au dernier point de suivi de l'évolution du
microprofil. L'allure de l'avenue est convexe sur les 300 premiers
mètres et concave par la suite. Elle reçoit les eaux de
ruissellement (collectées à partir de la ligne de partage des
eaux située au plus à 40 m) des avenues R. Zacharie, Mvouloungia,
Salabiakou, et de bien d'autres rues. Dans sa partie concave, l'eau est
collectée de part et d'autre et évacuée par un
égout en direction de la Kingouari. Toutes les eaux collectées
sur cette longueur sont déversées dans le ravin
stabilisé.
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b - Avenue R. Zacharie
L'avenue R. Zacharie est de forme régulière en
amont et concave en aval. Sur sa partie rectiligne est construite une diguette
en matériaux durables. En aval et à 7,1 m du ravin, la pente est
égale à 20%. Toutes les eaux collectées sur cette longueur
sont reçues par un entonnoir en béton qui les déverse
directement dans un ravin et freine son évolution. Cette avenue est
soumise à une intense circulation des piétons à cause du
petit marché qui s'y trouve.
c - Avenue Mvouloungia
L'avenue Mvouloungia est impraticable de la Mfilou à la
tête du ravin. C'est sur celle-ci qu'a évolué le plus long
ravin de la zone d'étude. La partie où la circulation des
personnes et des véhicules est possible commence après la
tête du ravin et se termine à l'avenue A. Bitsindou. Du ravin
à la ligne de crête la longueur fait 342,45 m et les eaux
collectées sont déversées dans ce ravin. Les valeurs des
pentes varient de -0,5 à 3,5% sur la partie non ravinée. Elle
collecte les eaux sur 20 m qui sont déversées sur A. Bitsindou.
Son profil est plus ou moins régulier. Avant la tête du ravin se
trouve une sorte de digue formée par les ordures ménagères
jetées par les populations. Long de 362,45 m (du ravin à A.
Bitsindou), la dénivellation est égale à 6,49 m.
d - Avenue Salabiakou
L'avenue Salabiakou a une dénivellation de 4,22 m de la
tête du ravin stabilisé à l'avenue A. Bitsindou. Les
valeurs des pentes varient de 2% à -9%. Elle est tributaire de l'avenue
A. Bitsindou sur 75 m de longueur. Partant de la ligne de partage des eaux, les
eaux ruissellent sur la plus grande partie de celle-ci et sont
déversées dans le grand ravin stabilisé. Du coté de
A. Bitsindou, la forme est convexe, tandis qu'elle est régulière
du coté du ravin.
e - Rue Mbanzanguéri
Longue de plus de 500 m, elle présente une ligne de
crète. Elle déverse à la fois les eaux dans le bassin
versant de la Kingouari et dans celui de la M'filou. Son profil topographique
commence à moins de trois mètres d'une digue de sacs de terre,
dans une zone où la voie est inaccessible aux véhicules à
cause des rigoles. Son profil topographique est plus ou moins régulier
de part et d'autre de la ligne de crête. De la digue à l'avenue A.
Bitsindou le terrain présente une dénivellation de
30
3,78 m. Elle reçoit une bonne quantité du
ruissellement de la rue Kimpandzou par le biais du mur de l'église
catholique.
f - Rue Mbankoua
Elle est longue de 740 m. Son profil commence par une pente de
4% et est rectiligne sur 330 m jusqu'au croisement avec l'avenue Malonga. Sa
pente s'accentue de nouveau juste après cette avenue. Elle porte
plusieurs dépressions indiquant les points d'intersection avec trois
autres avenues. Ces avenues sont séparées entre elles par des
lignes de crête. Sur ces 740 m la rue fait une dénivellation de
7,9 m, pour des valeurs des pentes variant entre -3 et 5%. La rue Mbankoua
collecte les eaux pour le compte du bassin versant de la M'filou.
g - Rue Ngouata
Longue de 380m, pour des valeurs des pentes comprises entre
1,5 et 8%, son profil commence au niveau du caniveau déversant les eaux
dans le ravin stabilisé Salabiakou. Plus ou moins
régulière, Ngouata présente à 164 m du caniveau une
accentuation de pente qui passe à 8% sur 20 m avant l'avenue
Mvouloungia. Cette pente serait due aux quantités de terre qui y sont
souvent déversées pour empêcher les eaux de l'avenue de
ruisseler en aval dans Ngouata. En amont de l'avenue R. Zacharie, Ngouata
collecte de l'eau qu'elle partage avec R. Zacharie à leur croisement.
h - Rue Mahoungou
Le profil de la rue mahoungou est rectiligne et commence au
niveau du ravin stabilisé de l'avenue Salabiakou. Il traduit une
dénivellation de 3,8 m pour des pentes de 2 à 4%. Sur ce
tronçon, l'avenue est inaccessible aux véhicules car à
l'autre extrémité se trouve le grand ravin de l'avenue
Mvouloungia. Sur la même rue, après le ravin Mvouloungia est
aménagé une diguette en terre empêchant les eaux de
ruissellement de parvenir dans ce ravin.
i - Rue Kimpandzou
Son profil va du mur de l'église catholique à
l'avenue R. Zacharie. Le profil topographique ainsi obtenu a une
dénivellation de -2,18 m pour des pentes allant de -3,5 à 3%. Sur
ses 120 premiers
31
mètres, la rue Kimpandzou collecte les eaux qu'elle
déverse dans Mbanzangueri. Entre les deux premières crêtes
se trouve l'avenue Malonga dont Kimpandzou collecte les eaux sur une distance
de 95 m. Son profil montre des dépressions à chaque croisement
avec une avenue.
j - Rues Maténsama, Mouhounou, et
Ngafoula
Maténsama, comme Ngouata ne présente pas de
ligne de crête. L'eau est collectée depuis le croisement d'une
avenue et déversée dans l'avenue suivante. A ce type de
carrefour, est souvent observé des griffes sur la rue indiquant un
détournement d'une partie du ruissellement des eaux de l'avenue. Les
relevés topographiques de ces deux rues montrent que de l'avenue
Salabiakou à l'avenue R. Zacharie, l'altitude augmente. Par contre les
rues Mouhounou, et Ngafoula comme Kimpandzou et Mbankoua présentent des
zones de partage des eaux entre deux avenues consécutives.
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