Chapitre II : Risques financiers en micro finance et
mesures de contrôle
Les risques lié à la gestion
financière représentent un tiers de la
vulnérabilité pour les institutions de micro finance.
Différent des risques institutionnel et opérationnel, le risque
lié à la gestion financière est inhérent aux choix
de la stratégie et les procédures employées par
l'équipe de gestion de la structure de micro finance pour optimiser la
performance financière. Les éléments clés qui
émergent de cette stratégie comprennent essentiellement:
- Les Risques de Gestion de l'Actif et du Passif
- Les Risques d'Inefficacité
- Les Risques liés à la
vulnérabilité du système
Ce chapitre va définir, sous forme de sections, chacun
de ces risques clés et va guider sur la façon adéquate de
contrôler ces risques.
Section 1 : Risques liés à Actif/Passif
et mesures de contrôle
La gestion des risques liés aux Actifs/Passifs doit
faire face à la vulnérabilité financière d'une
IMF.
Généralement, cette vulnérabilité
se résume aux risques réels subis par ses emplois (actif ou
patrimoine) ou ses ressources (passifs ou dettes). Elle est composée de
risques liés aux taux d'intérêts, des risques de
liquidité et risques de change avec les devises
étrangères. Le risque de taux d'intérêt
s'élève quand les termes et les taux d'intérêts de
l'actif et passif de l'IMF sont mal négociés. Par exemple, si le
taux. D'intérêt sur le passif à court terme augmente avant
que l'IMF ne puisse ajuster son taux de crédit, le différentiel
entre le revenu d'intérêt et les charges financières va
nettement diminuer, affectant ainsi la marge financière de l'IMF. Les
IMF implantées dans des environnements inflationnistes sont
particulièrement vulnérables à ce type de risque.
Le risque de liquidité est la possibilité
d'emprunter des ressources financières exigibles à court terme
pour faire face à des besoins de financement immédiats tels les
décaissements des prêts, les paiements de factures ou
remboursement de dettes.
Les IMF sont plus vulnérables au risque de change si
elles doivent rembourser de l'argent emprunté en devises
étrangères pendant que le refinancement du prêt a
été fait en monnaie locale; les revenus d'intérêts
générés localement étant généralement
maigres pour couvrir les charges financières y compris la perte de
change.
Dans le secteur bancaire, la gestion de l'actif/passif se
base fondamentalement sur la gestion de la marge d'intérêt,
c'est-à-dire la différence positive entre le revenu net sur
actifs circulant et le coût du capital
La gestion réussie de cette marge exige un
contrôle sur :
a) Le risque de taux d'intérêt ;
b) Le suivi des fluctuations de devises
étrangères ;
c) La liquidité.
Les IMF sont vulnérable à ces
trois risques si elles présentent une des caractéristiques
suivantes :
· Elles empruntent de l'argent des sources commerciales
pour financer leurs portefeuilles;
· Elles approvisionnent leur portefeuille à partir
de l'épargne des clients;
· Elles fonctionnent dans un environnement fortement
inflationniste;
· Elles ont des passifs libellés dans une devise
étrangère.
Ces composantes clés de la gestion de l'actif et du
passif doivent être bien étudiées. Dans une institution
financière formelle, un comité en principe s'occupe de la gestion
de l'actif et du passif comme cela implique la gestion opérationnelle et
les activités de trésorerie. Parce que la plupart des IMF ne
possèdent pas des compétences avancées en gestion, le
directeur exécutif et le directeur financier doivent s'occuper des
fonctions de la gestion des actifs/passifs dans l'IMF, peut-être avec le
soutien de certains administrateurs qui ont cette compétence.
Paragraphe 1 : les risques liés à
l'Actif/Passif
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