Paragraphe 2 : Les mesures de contrôle de
l'inefficacité
2.1 Le budget :
Le budget représente le plan directeur de toutes
les dépenses à effectuer par l'IMF pour maintenir ses
activités et toutes sources de fonds nécessaires pour la
couverture de ces dépenses.
Le budget doit être suffisamment détaillé
pour isoler les coûts de structures de chacun de ses centres
d'opération. (Agence, structure de soutien, Equipe de direction,
etc.) .
Dans une IMF qui a plusieurs agences, 1a prise en compte de
chaque agence en tant que centre de profit, avec en conséquence une
autonomie réelle de prise de décision et de gestion, constitue un
facteur clé dans l'amélioration de l'efficience globale de
l'organisation. La décentralisation de la prise de décision
opérationnelle aux responsables d'agence et aux chefs de
départements et leur responsabilisation constituent un moyen efficace
pour accroître l'efficience, et de partager les responsabilités
à travers l'IMF pour la bonne gestion des coûts.
Par conséquent, le budget doit être
élaboré, compris et accepté par toutes les
catégories du personnel de l'IMF. Les cadres supérieurs de l'IMF
doivent être orientés sur la conception, la planification et
l'exécution systématiquement du budget dans la perspective de
rendre 1 'IMF efficace et pérenne. Pour en arriver là, il est
essentiel que les cadres supérieurs participent à l'analyse
budgétaire en comparant les prévisions aux réalisations,
qu'ils arrivent à développer une compréhension
fonctionnelle de la structure des coûts des opérations ct à
se responsabiliser pour
l'atteinte des objectifs fixés Jans leur budget
individuel
Un rapport d'analyse budgétaire (se
référer au tableau 2) présente une comparaison des
réalisations (revenus ct dépenses) par rapport aux
prévisions sur une période donnée (souvent mensuelle ou
annuelle).
Une troisième colonne indique la variation ou le
pourcentage de la réalisation par rapport à la prévision
budgétaire. Le but principal de cette analyse est de permettre au
conseil et au personnel de suivre la performance relative au budget
approuvé.
Les directeurs doivent contrôler les revenus ct
dépenses par rapport au budget de façon mensuelle. Les
disparités majeures peuvent nécessiter des ajustements
semi-annuels ou même des révisions urgentes du plan d'action
annuel. Etant donné que le processus d'élaboration du budget se
fait selon le plan des comptes de l'IMF, le rapport présenté au
tableau 2 en donne un exemple.
Tableau 2: Exemple de rapport d'Analyse
Budgétaire
Exemple d'institution de micro finance
|
Synthèse Etat Financier
prévisions-réalisations Pour la période du 1cr
jan au 31 déc 2015
|
|
Réalisation
|
Budget
|
% Budget
|
REVENU
|
|
|
|
Revenu d'intérêt sur prêts
|
300,789
|
380,000
|
79,2%
|
Frais de dossier et autres produits financiers
opérationnels
|
32,000
|
35,000
|
91,4%
|
Pénalités de retard
|
12,000
|
10,000
|
120,0%
|
Total revenu sur crédit
|
407,760
|
425,000
|
95,9%
|
Revenus sur investissements et autres revenus stables
|
8,909
|
5,000
|
178,2%
|
Autres produits financiers stables
|
0
|
0
|
|
Total autre revenus
|
4,380
|
5,000
|
87,6%
|
Total revenu
financier
|
412,140
|
430,000
|
95,8%
|
CHARGES FINANCIERES
|
|
|
|
Intérêt sur dettes
|
58,000
|
52,000
|
100,8% 1
|
Intérêts débiteurs sur dépôts
|
1,900
|
3,000
|
63,3%
|
Total charges financières
|
63,000
|
55,000
|
114,4%
|
MARGES FINANCIERES BRUTE
|
349,140
|
375,000
|
93,1%
|
Provisions pour pertes sur crédit
|
31,200
|
30,000
|
104,0%
|
MARGE FINANCIERE NETTE
|
317,940
|
345,000
|
92,2%
|
CHARGES DE FONCTIONNEMENT
|
|
|
|
Salaires et charges salariales
|
162,000
|
157,000
|
03,2%
|
Frais administratifs
|
120,000
|
118,000
|
101,7%
|
Amortissement
|
3,000
|
3,000
|
100,0%
|
Autres frais
|
300,000
|
500,00
|
60,0%
|
Total charges opérationnelles
|
285,300
|
278,500
|
102,4%
|
MARGE FINANCIERE NETTE DES OPERATIONS
|
32,640
|
66,500
|
49,1%
|
SUBVENTIONS
|
18,700
|
25,000
|
74,8%
|
Total fonds de crédit subventionnés
|
20,000
|
25,000
|
80,0%
|
REVENU NET DES OPERATIONS
|
52,640
|
91,500
|
57,5%
|
SURPLUS (DEFICIT) D'EXPLOITATION
|
54,140
|
81,400
|
66,5%
|
2.2 La comptabilité analytique :
Au fur et à mesure que les IMF atteignent la
maturité, elles introduisent souvent les nouveaux produits financiers
pour faire face aux besoins du marché cible. Se faisant, elles devraient
sérieusement considérer l'établissement d'un
système de comptabilité analytique tenant compte des coûts
liés à chaque activité. Une information sur l'allocation
des dépenses présente une image juste de comment les charges et
les revenus sont liés. La comptabilité analytique fournit
l'information sur les charges liées à la fourniture de produit ou
service et permet d'identifier le produit ou service qui génère
le plus de profit et celui qui crée les pertes.
Cette information est extrêmement utile pour fixer
les prix des produits et élaborer des stratégies de la gestion de
risque. Par exemple, une IMF pourrait décider d'appliquer une
stratégie de réduction intentionnelle du prix d'un produit, ce
qui va attirer les clients qui, une fois ayant pris goût, pourraient
s'intéresser à d'autres produits plus chers.
Même une IMF qui offre un seul produit pourra aussi
bénéficier et une comptabilité analytique des coûts
si " l'activité" est définit de façon précise
Au lieu de taire une comparaison des coûts de deux ou
plusieurs produits, on pourrait aussi analyser les coûts des
différents aspects d'un produit. Par exemple, on pourra chercher
à déterminer les charges qui sont liées au marketing,
à l'analyse de la demande, au déboursement et au remboursement de
crédit pour voir s'il y a lieu de rationaliser la procédure
d'octroi et de remboursement de crédit. On pourrait également
désirer comparer les coûts liés à desservir les
nouveaux clients par rapport à ceux des anciens, ou mesurer les
coûts additionnels nécessaires pour gérer les
crédits défaillants, ou comparer les coûts liés
à la fourniture des mêmes services par les différentes
agences.
La comptabilité analytique constitue
également un moyen approprié pour analyser les produits pilotes.
Par exemple, une IMF voudrait tester l'efficacité de trois
systèmes de contrôles conçus pour gérer le risque de
crédit. Dans ce cas, l'efficacité implique la comparaison des
charges de contrôles avec la qualité de portefeuille.
Pour évaluer les coûts analytiques, on
procède à l'imputation des coûts administratifs au prorata
du temps de travail de chaque agent au cours d'une période
donnée. Cette information peut être obtenue au niveau du personnel
de l'IMF, toute hiérarchie confondue, à travers des entretiens ou
via des fiches d'évaluation du temps de travail de chaque personnel.
L'étape suivante consiste il multiplier le temps de travail de chaque
agent par ses coûts administratifs directs et indirect. Les
résultats de ces calculs sont intégrés dans le compte
d'exploitation il des fins J'analyse et de mise de décision.
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