CHAPITRE I : LE CADRE THÉORIQUE
Dans ce chapitre, il sera abordé les différents
aspects qui permettront de mieux cerner le contexte et la justification du
choix du thème avant de présenter la méthodologie de cette
étude. Pour cela, il est nécessaire de poser la
problématique, faire la revue de littérature, poser les
hypothèses, les objectifs de l'étude et définir les
concepts clés.
1.1 Contexte et Justification
Au Niger, les ressources naturelles comme l'agriculture et
l'élevage procurent des moyens de survie à la population.
Cependant, l'érosion des sols liée au déséquilibre
écologique constitue un handicap important. Dans la commune rurale de
Bambèye le phénomène de l'érosion est une
réalité quotidienne car cette zone est marquée par les
activités de l'homme ainsi que les variations climatiques. C'est
pourquoi l'intérêt quant aux impacts des mesures
antiérosives réalisées dans le terroir nous fait mener la
réflexion sur ce thème.
1.2 Problématique
Le Niger est un pays Sahélo saharien qui appartient
à cette frange défavorable sur le plan pédoclimatique. Le
pays est sans littoral et connaît, comme tous les pays sahéliens
en proie à la sécheresse et à la désertification,
une dégradation sans précédent de son potentiel productif.
Cela est dû aussi bien par les déséquilibres biophysiques
que par les actions de l'homme. « Une des ressources dont la
dégradation est la plus préoccupante et lourde en effets induits,
est le sol »SEYNI MOUSSA I. (2006). Par conséquent la forme la
plus dangereuse de dégradation des sols est l'érosion
accélérée et ce phénomène est le plus
souvent perçu comme un problème crucial pour l'Afrique
subsaharienne.
C'est pourquoi tous les rapports des organismes de
coopération et ceux des gouvernements nationaux sont unanimes pour
reconnaître que l'érosion des sols constitue un enjeu pour le
développement. Ce processus réduit la capacité potentielle
de la terre à produire quantitativement et qualitativement. En effet, un
sol est un milieu complexe en perpétuelle évolution et correspond
à un état d'équilibre plus ou moins stable. Ce qui, dans
le milieu naturel le protège de l'érosion, est fondamentalement
la végétation. Mais l'homme entraîne un
déséquilibre des facteurs naturels en mettant en culture des
superficies plus grandes et en élevant davantage d'animaux, etc. . Cela
accentue le rythme naturellement lent de l'érosion. «
L'érosion est l'enlèvement du sol superficiel par l'eau
(érosion hydrique) ou par le vent (érosion éolienne),
parfois jusqu'à la mise à nu de la roche mère »
Kelly (1983). L'érosion hydrique se manifeste par le ravinement,
l'érosion aréolaire,les pertes en terres et l'ensablement des
bas-fonds. Quant à l'érosion éolienne, elle est plus forte
sur les formations
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dunaires, sablo -limoneuse exposées au vent sans couvert
végétal.
L'analyse approfondie de la situation des ressources
naturelles au Niger laisse apparaître que depuis la grande
sécheresse de 1973, la dégradation de l'environnement s'est
accélérée à un rythme sans précédent.
« Cette dégradation a provoqué non seulement la
réduction et la baisse du potentiel productif du capital ressources
naturelles, mais aussi la désarticulation des systèmes
séculaires de production et de gestion des milieux naturels »
(YAMBA, 2009). Il faut donc impérativement non seulement y
remédier mais aussi gérer ce qui reste.
S'il est vrai que la préoccupation première est
le renversement des tendances, il n'en demeure pas moins que
l'amélioration de la productivité des terres
récupérées doit être recherchée. Le terroir
de Mogheur, notre terrain d'étude, se trouve dans la partie sud -Est de
la Commune Rurale de Bambèye, Région de Tahoua, une des zones les
plus sensibles à la dégradation des terres du fait des
phénomènes climatiques et de la pression démographique. Le
thème « Impacts de mesures antiérosives dans le
terroir de Mogheur (Commune Rurale de Bambèye, Région de Tahoua
» aborde un double problème : celui de l'érosion
des sols d'une part et le développement d'une stratégie
d'intervention pour lutter efficacement contre ce fléau d'autre part.
Ces problèmes méritent toute leur pertinence pour plusieurs
raisons :
? Une régression inquiétante de la couverture
végétale ;
? La dégradation des sols avec comme conséquence
une baisse de la fertilité et par rétroaction une baisse de
rendement agricole.
Ainsi le Niger, avec l'appui financier de plusieurs bailleurs
de fonds, a entrepris une série de programmes de développement
axés sur la protection et la sauvegarde de l'écosystème.
Il s'agit entre autre du Projet d'Appui à la Production Vivrière
et au Développement Rural intégré de la vallée de
Keïta, du Projet de Développement Rural de l'Arrondissement
d'Aguié (PDRAA), du Projet Agro-Sylvo-Pastoral (PASP) Tillabéry
Nord ; du Projet de Développement Rural de Tahoua (PDRT), etc.
Aujourd'hui les interventions humaines dans la Commune Rurale
de Bambèye font ressortir deux aspects :
? Un aspect traditionnel séculaire, illustré par
l'organisation du paysage agraire, les structures foncières,
l'organisation sociale et économique traditionnelle ;
? Un aspect moderne matérialisé par les
interventions des pouvoirs publics et des ONG
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sur le milieu.
Ces aspects suscitent des questions en vue de
déterminer le processus de la dégradation des sols en opposition
avec le processus du développement.
· Le processus de dégradation des sols n'est-il
pas lié aux conditions sociales de la population et aussi aux
changements climatiques de ces dernières années?
· Les mesures de lutte antiérosive introduites
par les projets n'ont-ils pas permis une régénération du
couvert végétal et par rétroaction une amélioration
de la situation social de la population ?
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