INTRODUCTION
En Afrique subsaharienne particulièrement au sahel, les
zones agro écologiques ont connu de profondes mutations. Tout comme dans
l'ensemble des pays Sahéliens, au Niger ces changements ont eu des
incidences néfastes sur l'état des sols et conséquemment
l'agriculture et l'élevage. Dans la commune rurale de Bambèye les
décennies 1970 et 1980 ont été caractérisées
par des sécheresses périodiques couplées à la
pression démographique et aux mauvaises conditions climatiques. Ce
déséquilibre écologique a eu comme conséquence
l'érosion des sols. En effet, le défrichement anarchique,
l'abandon des jachères, la coupe abusive de bois d'énergie et de
service, les pratiques agricoles inappropriées et le surpâturage
ont aggravé la dégradation de l'écosystème. Cette
situation fait que la satisfaction des besoins vitaux des populations ainsi que
l'amélioration de leur cadre de vie, le maintien du potentiel de
production et également la reproduction des ressources naturelles (sols,
eau, végétation) sont devenues des défis. La
nécessité d'assurer un développement durable et la
sécurité alimentaire des populations font de la
problématique de lutte antiérosive une préoccupation
primordiale pour le gouvernement.
Le sol constitue la plus importante ressource de
l'humanité. En aménageant cette ressource et en
l'améliorant on assure la prospérité de la
société à travers le temps. « Les vieux paysans
se souviennent des plateaux autrefois plus couverts d'arbres et arbustes et
plus riches d'une faune aujourd'hui disparue, des collines enherbées et
surtout des koris qui à l'occasion des pluies arrosaient les champs
situés dans la vallée » ( Carucci R. 1989). Mais la
détérioration des conditions climatiques et les actions
anthropiques favorisent l'appauvrissement du couvert végétal qui
à son tour accélère le processus de l'érosion. Face
à ce constat, l'Etat a fait de la lutte contre l'érosion des sols
un axe majeur de sa politique. Les évaluations de ces politiques au
débat de Maradi, en 1984, ont montré que celles -ci n'ont pas
répondu aux attentes des principaux bénéficiaires que sont
les populations. « Le constat de la situation a permis de
définir une nouvelle stratégie de lutte contre la
dégradation des ressources naturelles (sols, eau et
végétation) basée sur une participation massive et
consciente de la population aux activités de protection de
l'environnement » Ministère de l'hydraulique et de
l'environnement (1989). Le Thème intitulé « Impacts
des mesures antiérosives dans le terroir de Mogheur (Commune Rurale de
Bambèye, Région de Tahoua)», permettra de faire
l'analyse diachronique de l'occupation des sols ainsi que les impacts des
mesures antiérosives appliquées à travers les axes
suivants : le cadre théorique, la présentation de la zone
d'étude et enfin les résultats et recommandations.
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