1.3 Revue de littérature
La question de la dégradation des sols et celle des
mesures antiérosives demeurent un sujet crucial pour la
préservation de l'environnement. Ce thème a été
abordé par plusieurs spécialistes tant sur le plan international
que local. Ce qui nous a permis de réunir des informations
spécifiques à cette problématique sur les mesures
appropriées en zone sahélienne.
C'est ainsi que ROOSE (1977) dans son ouvrage
«Erosion et Ruissellement en Afrique de l'Ouest : vingt années
de mesures en petites parcelles expérimentales » affirme que
l'érosion est fonction de l'agressivité climatique et de la
résistance du milieu. Selon lui certains types de sols sont plus
sensibles que d'autres à l'érosion et que cette
sensibilité peut évoluer au cours du temps en fonction des
traitements qu'on leur fait subir.
Kelly Hubert (1993) dans son ouvrage « Garder la
terre en vie : l'érosion des sols, ses causes et ses
remèdes» tout en confirment la thèse de ROOSE ajoute
cependant qu'au-delà des conditions climatiques ; ce sont plutôt
les hommes qui détruisent le sol parce qu'ils demandent à la
terre plus qu'elle ne peut donner sans assistance.
Pour Prosper et Jean-Baptiste (2000) qui ont
rédigé un article sur le thème « Ampleur de la
dégradation des sols du centre Nord du Burkina et Techniques de
restauration », estiment que les causes réelles du
phénomène sont la sécheresse climatique, la mise en
culture des terres marginales, le défrichement excessif et le
surpâturage. Ce qui a permis d'élaborer des stratégies de
lutte antiérosive. Tout d'abord la RTM (Restauration des Terres en
Montage) appliquée en France depuis 1850 et
généralisée dans toutes l'Europe pour protéger les
plaines fertiles. Après vient la CES (Conservation des Eaux et des Sols
de culture) au USA dans les années 1930 en pleine crise
économique. Ensuite entre 1940 et 1960 la DRS (Défense et
Restauration des Terres dégradées) permet de mettre en
défend les terres dégradées. Enfin la nouvelle
stratégie à savoir la GCES (Gestion, conservatoire des Eaux et
des Sols) qui est appliquée à partir de 1983 vient palier le
constat d'échec des démarches technicistes.
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Aujourd'hui la dégradation du milieu naturel est
devenue une préoccupation mondiale. C'est pourquoi la conférence
de Nairobi (Kenya) en 1984 et même celle de Rio de Janeiro en 1992 ont
été axées sur la protection de l'environnement.
Au Niger également des recherches ont été
faites concernant cette problématique. Nous pouvons citer entre autres
AMBOUTA KARIMOUNE J.M. ; BOUZOU I. ; YAMBA Boubacar. Plusieurs étudiants
ont traité ce thème dans le cadre de leur mémoire. Dans sa
thèse unique BOUZOU I. (1988) a travaillé sur le thème
« Erosion dans la vallée de Keïta ». Il a
étudié l'évolution de l'intervention en milieu rural en
général mais surtout sur la conservation des eaux et des sols en
collaboration avec d'autres chercheurs. C'est ainsi que dans leur article
« stratégies de restauration des écosystèmes
dégradés : le cas de terroirs de Dolé et Sabon Gari
(Tahoua) » BOUZOU I; Boubacar YAMBA, Bella MATHIEU et Laouli MAHAMAN
(2000) ont, après analyse du contexte régional de l'environnement
dans ces terroirs, fait ressortir les méthodes locales de lutte. Dans un
pays où les mesures de conservation des sols et des eaux sont
perçues comme un défi, il s'avère nécessaire de
voir l'état de dégradation des terres et de faire des
propositions d'actions plus opérationnelles.
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