3.10.2 Impacts sur les crises alimentaires
La baisse de fertilité des sols qui a atteint son
paroxysme dans les années 1986 se manifeste par une réduction
sensible des rendements agricoles et des productions fourragères. A
Mogheur très peu d'agriculteurs parviennent à couvrir les besoins
alimentaires annuels de leur famille. En effet pour améliorer leur
rendement toutes les terres marginales ont été
récupérées. L'Etat, à travers les projets et ONG,
leur vient en aide. C'est ainsi que chaque année durant la saison
sèche un programme d'ouvrages antiérosifs est
exécuté. Ces activités de «Cash for
Works» ou de
«Food for Works» permettent
d'assurer l'approvisionnement en vivre durant la période de soudure. La
population apprécie très positivement les récoltes dans
les champs où il a été réalisé des ouvrages
antiérosifs. Mais le manque des données statistiques fiables n'a
pas permis d'analyser leur apport réel dans la lutte contre les crises
alimentaires fréquentes dans la zone.
3.10.3 Impacts sur les aires de pâturage
Dans ce milieu Sahélien où la
végétation se dégrade de plus en plus, le pâturage
est constitué d'herbacés et de fourrages issus des espèces
ligneuses. Les demi- lunes et les banquettes réalisées dans
l'aire de pâturage favorisent la reprise des espèces. Les cordons
rupicoles et les talus du plateau constituent les principaux réservoirs
du pâturage dans cette zone. L'intervention des projets a permis de
solutionner le conflit agriculteur éleveurs. Tous les couloirs de
passage ont été délimités.
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Photo 6 : Aire de pâturage reboisé (Ibrahim
SADDI Avril 2011) 3.10.4. Impact sur l?exode rural
Les travaux de récupération des terres occupent
une partie considérable des bras valides durant la saison sèche.
Ceux qui sont restés au village travaillent tant sur les terrains
collectifs (couloir de passage d'animaux, aire de pâturage) que dans leur
champ. Mais la contribution de cette activité dans la lutte contre
l'exode rural est très insuffisante. Dans l'Ader l'exode est une
activité culturelle. Les jeunes à travers l'exode aident leurs
parents à résorber le déficit alimentaire, à
s'habiller et contribuer dans les cérémonies. Une organisation
locale (OLGT) a été mise en place pour aider la population dans
la gestion environnementale.
3.10.5. Organisation Locale de gestion de terroir (OLGT) et
entretien des ouvrages
En vue d'amener la population à prendre en charge la
gestion des espaces publics aménagés, le projet PDRT a mis en
place une OGLT au niveau du village. Le partenariat est considéré
comme le seul gage de réussite de toute intervention en milieu rural.
Dans chacune de zones d'interventions les paysans sont associés. C'est
pourquoi l'OGLT dispose d'un
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agrément. Elle s'occupe de la gestion durable des
ressources naturelles et équipements communautaires au niveau du
terroir. Son importance réside dans la mobilisation des ressources
humaines et financières pour la réalisation des actions de
développement et la gestion communautaire des ressources. Elle est
toujours fonctionnelle car continuant à travailler avec l'appui des
projets et ONG. A travers cette organisation, les populations ont
capitalisé l'expérience en matière de techniques
antiérosives. Aujourd'hui beaucoup de paysans font eux mêmes les
demi-lunes, le tassa etc. « L'avantage de l'introduction des
techniques simples adaptées aux conditions socio-économiques des
paysans moyennant un matériel adéquat est qu'elle suscite
l'initiative spontanée » (BOUZOU.I, 1988).
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