3.9 La situation en 2010
La situation en 2010 prouve les impacts concrètement
perceptibles de l'intervention des projets et ONG dans la zone. Elle est
surtout caractérisée par la réalisation des seuils
d'épandage des crues le long de la vallée de Mogheur.
? Les Seuils d?épandage
La situation sur le terrain se caractérise depuis trois
(3) ans par la multiplication des travaux de haute intensité de main
d'oeuvre (HIMO). Ces ouvrages antiérosifs réalisés cadrent
avec le programme de traitement de la vallée de Mogheur et facilitent la
réalisation des seuils d'épandage par LUCOP-TaN. Il s'agit de
barrages placés le long de la vallée à partir de 2008.
« Nous voulons faire du bassin de Mogheur d'ici 15ans
(donc d'ici 2022) une zone bien pourvue en eau dans laquelle les populations
vivent en paix et en harmonie. Une zone dans laquelle la mise en valeur et la
valorisation des ressources agricoles, agro forestières, pastorales et
hydrauliques sont en mesure d'assurer la sécurité alimentaire des
populations du bassin versant » (Lucop-TaN 2008).
Or, les diagnostics participatifs réalisés par
la commune dans le cadre de la réalisation de son Programme de
Développement Communal (PDC) révèlent clairement que
l'exploitation des ressources naturelles se fait par une population de plus en
plus croissante. Par conséquent, pour inverser les tendances, 40 seuils
d'épandage sont prévus le long de la vallée. Un seuil
d'épandage comprend en sa partie centrale un déversoir avec
bassin de dissipation. Les ailes de l'ouvrage ancrées dans les berges
sont prolongées d'une digue en terre compactée de dimension
variable. Un remblai en amont permet d'amorcer le processus de
sédimentation du lit comme le montre la photo ci- dessous.
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Photo 5 : Seuil d'épandage des crues dans la
vallée de Mogheur (Ibrahim SADDI 2010).
3.10. Impacts des mesures antiérosives
introduites par les projets
Depuis 1993 l'Etat à travers les projets et ONG,
intervient activement à Mogheur dans le cadre de la réalisation
des mesures antiérosives. En plus de l'écosystème et de la
production agricole ces réalisations ont eu des impacts sur les aires de
pâturage, l'exode rural ainsi que les actions de l'OLGT.
3.10.1. Impact sur l?écosystème
Au cours du premier séjour sur le terrain qui a
duré trente sept (37) jours, du 18 Mars au 24 Avril, plusieurs sorties
ont été effectuée sur les sites des travaux de lutte
antiérosive collectifs. Nous avons également visité des
sites individuels notamment dans les champs. Les travaux dans ces champs sont
à vocation agricole, tandis que les aménagements collectifs ont
une vocation pastorale. D'une manière générale les
ouvrages réalisés dans le cadre de la lutte antiérosive
sont des conditions idoines au le développement du couvert
végétal qui constitue un habitat pour la faune sauvage. Cela
permet sans nul doute la préservation de l'écosystème
à travers l'amélioration considérable de la
capacité de rétention des eaux de surface au niveau des
différentes unités paysagères. La bonne infiltration des
eaux de ruissellement favorise le rechargement de la nappe phréatique et
la régénération des écosystèmes. Les impacts
des mesures antiérosives dans le terroir de Mogheur se manifestent sur
le terrain par :
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? L'amélioration de la régénération
naturelle des espèces forestières ligneuses et de la
biodiversité ;
? la reprise du tapis herbacé sur des terrains
complètement dénudés auparavant ;
? l'atténuation des différentes formes
d'érosion et du phénomène de ruissellement ;
? la reconstitution des habitats de la faune qui fait de plus en
son apparition sur les sites
récupérés ;
? l amélioration du taux de réussite des
plantations sur les sites.
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