2.7.6. Le Reportage
Nous l'avions déjà esquissé lors de la
définition et des caractéristiques de deux types de Papier:
papier desk et papier reportage. Nous nous limiterons aux techniques de sa
réalisation.
Techniques de réalisation du Reportage
En résumé, la stratégie
du Reportage (...et du Grand Reportage) est similaire à celle de
l'Enrobé. Au départ, comme toujours, il y a une idée et un
angle de traitement. A partir de ce moment, le journaliste va chercher la
documentation, les personnes ressources et les illustrations sonores qui
pourront permettre de construire ce reportage.
La durée du reportage implique une construction bien
plus réfléchie: il faut scénariser le récit, le
faire rebondir, le faire respire, construire un commentaire en
adéquation avec les illustrations sonores.
Le montage sera aussi techniquement plus approfondi.
Un conseil: Laisser respirer le reportage en
apportant un soin particulier au décor sonore. Des moments de silence,
du son d'ambiance et de la musique permettent à l'auditeur de
réfléchir au sujet, sans être assommé par un contenu
trop dense. Trop d'informations tuent le reportage, dit un principe
d'information.
Certains reportages se construisent aussi sans voix Off
journalistique. Seules les interviews et les illustrations sonores (sons
d'ambiance et sons in) apportent l'info. Dans ce cas, la prise de son
lors du reportage doit être techniquement bonne.
Exercice: Produire deux reportages sur le
même thème:
Approche classique: réaliser un
Enrobé en étant attentive au fond (quelles sont les personnes
ressources à interviewer?) et à la forme (scénarisation et
réalisation).
(in Des radios pour informer, Panos Paris,
op.cit.).
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2.7.7. Les Titres
Définition et caractéristiques:
Le titre informe sur le contenu du journal et sur sa hiérarchie
c.à.d. qu'il communique l'ordre des sujets dans le journal.
Stratégie de construction des titres:
L'écriture des titres est vive pour accrocher l'auditeur. Il
peut s'agir de phrases nominales (Koffi Olomidé, en concert à
Nairobi...Point de départ de sa tournée africaine d'adieu aux
concerts de scène) ou verbales (Koffi Olomidé en concert
à Nairobi. C'est la première étape d'une tournée
africaine pour dire au revoir aux concerts de scène).
La lecture des titres est soutenue par un tapis musical et se
termine par une ponctuation sonore marquant la fin des titres et le
début du développement.
En général, le présentateur annonce deux
ou trois titres. Pour marquer le caractère exceptionnel d'une
actualité, il pourra se contenter d'un seul titre. Ainsi, en brisant le
rythme habituel, il attire l'attention de l'auditeur sur cette information qui
fait la Une de toute l'actualité (Mort de Papa Wemba en plein
concert à Abidjan...Une édition spéciale consacrée
entièrement aux préparatifs des obsèques du grand chanteur
congolais à Kinshasa. Ce sera le 20 mai prochain.).
Enfin, selon le style du présentateur ou les exigences
du format du journal parlé, les titres seront plus ou moins longs.
Encadré no.6: Texto de Patrick
Ector [21], journaliste RTBF
«Le titre, c'est un peu l'annonce du journal.
L'invitation à écouter ce qui va suivre. Donc, c'est capital pour
accrocher l'auditeur. En ce qui me concerne, je fais des titres assez courts,
sans verbes, qui essaient de donner l'information principale et complète
aussi, parce qu'il faut qu'un titre se suffise à lui-même. Il faut
qu'il soit suffisamment percutant pour provoquer cet effet d'annonce qui va
faire que l'auditeur, qui aura été accroché par l'un des
titres, restera jusqu'au moment où l'information sera
développé dans le journal».
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Certains présentateurs réécrivent les
lancements, d'autres reprennent le texte de leur journaliste. Le contrat tacite
qui lie les deux journalistes, c'est le respect du fond.
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