RESUME
Pour informer son public dans la région, la station
régionale de Radio Okapi, installée à Goma dès le
25 février 2002, recourt à certaines pratiques journalistiques.
Celles-ci sont représentées à travers un camembert
contenant un journal parlé et des magazines, soit environ 60 minutes de
ce que nous appelons «Décrochage régional». Dans le
journal parlé de 10 minutes, sont exploités les formats courts
(leads, brèves, papiers, sons, enrobés, etc.), alors que les
formats plus longs font l'objet des magazines (dossier, invité de Radio
Okapi, etc.).
Tous ces formats journalistiques, ou presque, sont
déclinés sur base d'une ligne éditoriale claire. Savoir
«Une information factuelle rigoureuse basée au moins sur les
valeurs professionnelles d'objectivité et
d'impartialité». Une ligne éditoriale mise en place
depuis l'existence de ce «média de la paix», le 25
février 2002, par la MONUSCO et son partenaire d'alors, la Fondation
Hirondelle.
Une stratégie qui a permis à Radio Okapi
notamment de «résister» aux nombreuses pressions
gouvernementales, y compris des menaces de fermeture. Même si cela n'a
pas empêché la perte de deux journalistes de la radio, tués
à Bukavu en 2006 et 2007, dans des circonstances non encore
élucidées. Il s'agit de Serge MAHESHE et Didace NAMUJIMBO.
Initier les jeunes journalistes recrutés à Goma
en 2015 à l'Ecriture journalistique et les sensibiliser à la
Déontologie du journaliste : tels sont nos objectifs primordiaux tout au
long de cette spécifique Session in situ, initiée par la
hiérarchie de Radio Okapi/Goma, d'avril à juin 2015. Une
initiation basée sur cette ligne éditoriale rigoureuse ainsi que
sur le corpus médiatique actuellement en vigueur sur notre radio. Bien
que nos interventions in situ ont commencé déjà dès
2011, voire depuis 20082010, de manière quelque peu informelle.
Cette spécifique Session in situ a été
aussi l'occasion de nous poser la question suivante: «Peut-on
parvenir, avec un contenu à minima comme celui pratiqué
actuellement sur Radio Okapi / Goma, avec un budget à minima aussi et
dans un environnement post-conflits, à former un journaliste directement
utilisable par les médias qui pullulent dans la
région?».
iv
En effet depuis 20 ans que les conflits armés perdurent
dans la province du Nord-Kivu, au moins une vingtaine de radios et/ou
télévisions ont vu le jour dans la province, selon le Collectif
des radios et télévisions communautaires au Nord-Kivu, CORACON.
Et, nombreuses sont les Ongs et autres organisations qui créent des
stations de radio et télévisions pour la sensibilisation des
paysans et autres citoyens au respect des droits humains. Cela, dans un espace
où les écoles de journalisme font défaut, sinon rares.
Nous disons, avec Philippe DE BOECK, que cela est possible.
Pourvu qu'on respecte certaines normes de la formation in situ. Notamment
l'apprentissage dans l'environnement de l'entreprise, l'extension de la
formation dans la durée (au moins 3 mois) et le choix judicieux de
l'intervenant in situ.
Mots-clés : formation in situ, ligne
éditoriale de Radio Okapi, pyramide inversée, valeurs
professionnelles du journaliste
V
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