8.1 Effet de l'amorçage sur la
température
Dans les trois conditions, les participants du groupe
amorcéavaient des médianes de températures
périphériques supérieures à celles des participants
du groupe non-amorcé. Même si la température est une
variable physiologique encore peu étudiée pour mettre à
jour des modifications du système nerveux autonome, les études
montrent qu'une diminution de la température périphérique
au niveau des doigts et du poignet serait liée à une augmentation
du stress (Vinkers et al, 2013), et serait de la même façon
utilisée comme un marqueur de stress dans les techniques
de biofeedback (Ahmed et al, 2010). Au contraire, une
augmentation de la température périphérique serait
liée àun état de relaxation (Yang et al, 2011).
Ces données peuvent être expliquées par la vasoconstriction
provoquée
par une activation du système nerveux autonome
sympathique, afin d'augmenter la température centrale dans le cas d'une
situation aversive (Nakayama et al, 2005). Dans le cas d'un état de
relaxation, une augmentation de la température
périphérique serait expliquée par le fait que les nerfs
cholinergiques des vaisseaux périphériques appartiennent au
système nerveux parasympathique et sont vasodilatateurs (Chédotal
et Hamel, 1993). A' la lumière de ces informations, nous
pouvons supposer que les participants amorcés avec le cafése
sentaient plus détendus que les participants non-amorcés, et ce,
dès la condition repos; c'est à dire dès le début
de l'expérience. Plusieurs explications pourraient expliquer ce
phénomène :
[1 ] Les expérimentateurs auraient étéplus
accueillants avec les participants du groupe amorcé.
[2 ] L'effet d'amorçage aurait fonctionnéet le
café, la table de bar, ainsi que les affiches auraient
contribuéàcréer un environnement plus chaleureux, plus
accueillant.
Les expérimentateurs, tout comme les participants,
auraient pu se sentir plus détendus. Ce qui pourrait alors confirmer
l'hypothèse [1], en renforçant l'hypothèse [2] et
expliquerait la température périphérique plus
élevée chez les participants amorcés, souvent signe d'une
relaxation.
De plus, en condition »familiarisation» et
»immersion», les températures des participants
non-amorcés augmentèrent comparéà la condition
repos, mais les différences restèrent toujours significatives
entre les deux groupes.
Afin d'expliquer cette différence inter-groupe dans les
conditions familiarisation et immersion, nous nous baserons sur ce que les
participants ont pu nous dire de leurs ressentis pendant l'expérience.
La plupart des participants du groupe non-amorcé, rapportèrent
avoir étédéstabilisés après la consigne par
le manque d'information, qui pourrait expliquer la différence de
»cafés» et de »lieux» identifiés entre les
deux groupes. Il serait envisageable que le manque
92 8 Environnement, Système nerveux autonome et Prise de
décision
d'information pour répondre à la consigne
produise un état de stress plus élevéque chez les
participants amorcés. Les participants amorcés furent plus
prolixes, ce qui pourrait aller dans le sens d'un degréde relaxation
plus élevécomparativement aux participants
non-amorcés.
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