3.2 L'amorçage
L'amorçage est une technique expérimentale qui
utilise un stimulus initial (l'amorce) dans le but d'influencer une
réponse à un stimulus secondaire (cible).
Le paradigme de l'amorçage possède cinq
caractéristiques de bases (Janiszewski et Wyer, 2014) :
1. Comme mentionnédans la définition, il doit y
avoir deux stimuli, une amorce et une cible.
2. L'amorce doit influencer la réponse au stimulus
cible.
3. Une caractéristique spécifique de l'amorce doit
être responsable de la réponse modifiée à la
cible.
4. L'influence de l'amorce sur la cible doit être
temporaire.
5. Les effets de l'amorce doivent être
imprévisible, inattendu et se passer en deçàdu seuil de
conscience.
50 3 L'intuition : Une suggestion non-consciente
3.2.1 L'amorçage supraliminaire
L'amorçage est dit supraliminaire lorsque l'amorce est
consciemment perçue par le participant. Dans l'effet d'amorçage,
l'amorce permet de faciliter l'accès à une représentation
spécifique, qui induira alors une réponse vis
àvis de la cible donnée. Janiszewsi et Wyer (2014) ont
classifiéles amorces en 5 catégorie selon les
représentations
auxquelles elles s'adressent : sémantique, affective,
motivationnelle et motrice. Chacune de ces amorces peut être directe ou
indirecte. Une amorce directe va permettre d'agir directement sur la cible en
facilitant son accessibilité. Le fait de présenter une amorce
subliminale à caractère sexuel va par exemple augmenter
l'accessibilitéde pensées sexuelles (Gillath, Mikulincer,
Birnbaum et Shaver, 2007). Une amorce directe de caractère affectif
telle qu'une musique déplaisante peut influencer le jugement à
propos d'un produit (Gorn, Goldberg et Basu, 1993), ou permettre à des
évènements positifs d'être juger plus positifs qu'ils ne le
sont (Estes, Jones et Golonka, 2012).
L'effet d'amorçage pourrait provenir d'une activation
d'un réseau d'association. Le modèle associatif proposépar
Janiszewsi et Wyer (2014), suppose que l'amorce active des
représentations et des processus cognitifs organisés en
réseau. Les représentations ont un niveau d'activation qui
dépend de sa fréquence et de sa proximitéd'utilisation,
ainsi que de la force du réseau associatif activé, donc de sa
pertinence. Dans le but d'illustrer ce modèle, les auteurs citent
l'expérience de Spivey et Geng (2001) durant laquelle ils
présentèrent l'amorce »oiseau», qui eut comme effet de
les faire plus souvent regarder vers le haut. L'association viendrait du fait
que les oiseaux se trouvent le plus souvent en hauteur. Par conséquent,
l'intensitéde l'amorce sémantique »oiseau», a pu
activer le processus cognitif »regarder en haut».
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