3.2.2 L'amorçage subliminales
Le terme subliminal signifie en deçàdu seuil de
perception consciente. Cette idée est déjàprésente
chez Leibniz (1765) qui, déjàen avance sur son temps, faisait un
lien avec l'attention :
~ Toute attention demande de la mémoire, et quand nous
ne sommes point avertis pour ainsi dire de prendre garde à quelques-unes
de nos propres perceptions présentes, nous les laissons passer sans
réflexion et même sans les remarquer. Mais si quelqu'un nous en
avertit et nous fait remarquer par exemple quelque bruit qu'on vient
d'entendre, nous nous en souvenons et nous nous apercevons d'en avoir eu
tantôt quelque sentiment. ~ (Leibniz G. W. (1765). Nouveaux Essais sur
l'entendement. Flammarion, ed.1921, p.16).
Dans ce texte de 1765, est décrit la façon dont
seront utilisées plus de deux siècles plus tard les amorces
masquées. Le paradigme de masquage a permis d'explorer les fonctions du
non-conscient et donc, par contraste, de mieux comprendre la conscience.
La plupart des amorces subliminales utilisées sont
visuelles. Toutefois le principe de masquage reste plus ou moins le même
selon que l'amorce soit visuelle ou auditive. Le but du masquage est de
réduire la perception d'un stimulus
présentébrièvement (la cible) à l'aide d'un second
stimulus (le masque). En effet ce n'est pas parce qu'une image est
présentée brièvement (20ms) qu'elle ne peut être
perçue, c'est pourquoi la méthodologie est importante.
Il existe plusieurs façons de masquer une cible selon
l'effet de l'intervalle temporel qui sépare la cible et le masque
(Stimulus Onset asynchrony, SOA). L'effet du masque est maximal dans
le masquage de type A lorsque la cible
3.2 L'amorçage 51
et le masque apparaisse simultanément, tandis que dans
le masquage de type B, l'effet atteint son acmélorsque le masque
apparait après la cible. (Dehaene, 2009).
Toutefois dans notre expérience, nous n'utiliserons pas
de masque, mais des amorces plus ou moins subliminales. En effet, il pourrait
exister un troisième type d'amorce, qui serait présent dans
l'environnement mais dont le sujet serait »libre» de percevoir ou
non.
Nous considérons dans cette expérience, que
l'intuition résulterait de la synthèse et de la mise en lien
non-consciente, de ces petites perceptions présentes dans
l'environnement externe (perceptions) et interne (sensations), ce qui justifie
notre intérêt pour les phénomènes d'amorçage,
qui peuvent être une création artificielle,
expérimentale,
de ces petites perceptions. Il s'avère que les
phénomènes d'amorçage auraient une action physiologique,
et ce, malgréson caractère subliminal,
non-conscient.
|