III.2.2 Gestion des risques liés à la
conservation et manipulation des produits pétroliers par les
Stations-service
Dans cette sous-section, il sera question de vérifier
les hypothèses proposées dans ce travail, en considérant
bien entendu les résultats trouvés par l'entremise des
enquêtés, pour enfin émettre une idée finale sur la
problématique qui orientait ce travail depuis le début.
Dans cette étude qui a porté sur : «
l'appréciation de la gestion des risques liés à la
conservation et à la manipulation des produits pétroliers par les
Stations-service à Goma », seules trois variables ont
été retenu, en raison de sa dimension microéconomique.
Rappelons en passant que : « la gestion des risques est
un processus matriciel itératif de prise de décision et de mise
en oeuvre des instruments qui permettent de réduire à un niveau
acceptable l'impact des vulnérabilités pesant sur toute
l'entité ; c'est-à-dire une méthode qui aide à
l'entreprise de bien connaitre ses risques et à mesurer leurs
importances en vue ensuite de les traiter efficacement ».
Cela étant, seules 3 préoccupations majeures ont
attiré notre attention au cours de cette étude. Faisant toutes
traits à la politique interne d'une entreprise. Elles sont :
- L'identification des risques susceptibles à la
conservation et manipulation des carburants ;
- Les moyens adoptés et mis en oeuvres par les
Stations-service pour gérer ces différents risques ;
- La proportion de l'enveloppe allouée à la
gestion des risques dans les dépenses des Stations-service.
Dans le même ordre d'idées, disons que les
propriétaires et/ou gérants des Stations-service sont tenu dans
leurs politiques de gestion des risques à leur portée à
l'occasion de la conservation et manipulation des produits pétroliers de
suivre la démarche suivante :
- Définir les différents risques à leur
portée en identifiant les principales sources des menaces car dit-on, on
ne peut gérer ce qu'on ne connait pas ;
- Faire un suivi et effort d'anticipation relatifs à la
concrétisation de ces menaces en passant par une couverture contre les
risques et le choix d'un certain nombre des politiques à l'interne pour
leurs prévention ;
- Et enfin, apprécier la part de charges
allouées à cette gestion des risques dans les couts globaux
annuels.
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A) Quels sont les risques éventuels
découlant de la conservation et manipulation des produits
pétroliers ?
Préalable important dans une gestion des risques,
l'identification de menaces joue une fonction capitale dans le processus
d'atténuation des risques.
Les produits pétroliers constituent départ leur
nature des substances chimiques inflammables. Leurs conservation et
manipulation nécessitent donc une attention particulière et une
prudence de la part des Stations-service qui constituent ici leurs
manipulateurs formels, à coté des « Kadhafi » petits
pétroliers qui évoluent à coté des grands
pétroliers dans la ville de Goma/ Nord-Kivu.
Disons dans la même perspective que la perception du
risque est non seulement un phénomène psychologique mais aussi
fruit d'une éducation ou formation qui devrait rappeler la conscience
des intervenants de tel ou tel autre domaine d'activités.
Particulièrement pour cette étude et s'agissant
de cette première variable, liés à l'identification et
perception des risques liés à la détention et la
manipulation des produits en carburants, les tableaux numéros 3,4,5, 6
et 7 sont éloquents ici. Ils montrent tour à tour
l'appréciation des Stations-service à Goma sur la question.
Illustrons simultanément, ce simple raisonnement par les
différents résultats à notre possession dans les tableaux
ci-dessus.
Exemples : On peut voir simultanément dans le tableau
3 et 4, que les 92% soient 23 Stations-service et les 96% soient 24
Stations-service sur les 25 enquêtés attestent qu'ils avaient
déjà entendu parler du risque naissants à l'occasion de la
conservation et manipulation des carburants. Ce qui prouve en suffisance la
prise de conscience de ce type d'entreprises face à ce danger à
leur portée comme dans toute activité économique.
A la question de savoir identifier parmi tant d'autres les
risques éventuels découlant de la conservation et manipulation
des carburants particulièrement, le tableau numéro 06 montre que
les 100% des enquêtés reconnaissent les risques d'incendie et
d'explosion ; alors que celui de la pollution du sol ou du sol est justifier
par les 40% soient 10 sur 25 Stations-service. Les 4% soit 1 des
enquêtés soulève le risque de réchauffement
climatique.
Résultats qui nous permettent de confirmer notre
première hypothèse.
B) Les moyens adoptés et mis en oeuvres par
les Stations-service pour garantir et prévenir les différents
risques ?
Une fois identifier les menaces pesant sur les
Stations-service, ces dernières peuvent alors développer des
efforts visant à réduire leur exposition au risque et parfois
à son limitation pure et simple.
Au-delà des efforts de prévention, permettent de
se couvrir contre les effets pécuniaires des sinistres qu'il aura
été impossible à éviter. Cette protection contre
les effets ne dispense pas une action sur les causes (...) la couverture est
couteuse, et ce d'autant plus que
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les primes sont généralement ajustées
pour tenir compte de la vulnérabilité effective des entreprises
assurées26.
D'après ce qui précède, rappelons que les
Stations-service à Goma, sont sous la tutelle du Ministère
Provincial des hydrocarbures qui régule ce secteur qui porte la
même dénomination. De ce fait, avant qu'une Station-service
bénéficie du document administratif, nommé « titre de
vente des produits pétroliers ou permis de commercialisation des
carburants » lui accordant le droit d'exploitation, elle devra
impérativement répondre à certains critères, compte
tenu de la sensibilité et la particularité du secteur des
hydrocarbures. Citons à titre d'exemple, l'arrêté
réglementant l'exploitation et la commercialisation des produits
pétroliers, libellé ainsi : Arrêté Min
n°059CAB.MIN.ENER/2006 DU 7 octobre 2006 portant règlementation de
l'activité d'importation et de la commercialisation des produits
pétroliers à : son article 2 qui stipule : L'activité
d'importation et de commercialisation des produits pétroliers
nécessite une autorisation du ministère de tutelle.
Dans l'esprit de cet arrêté, les conditions
administratives suivantes doivent être remplies : La souscription
à une police d'assurance dès le début d'exploitation, la
déclaration du volume des quantités à entreposer, un
certificat de vérification des installations émanant de l'OCC et
qui traduit la conformité de ces dernières aux normes
préétablies, etc.
Cela étant, à l'occasion de notre recherche,
avons constaté sur la question de savoir les différentes
politiques désormais adoptées par les Stations-service à
Goma/Nord-Kivu dans le cadre de la prévention de leurs risques, il se
fait voir à partir du tableau numéro 10 que les 100% soient 25
sur 25 enquêtés usent du sable, les 92% soient 23 sur 25
Stations-service procèdent à l'affichage des consignes de
sécurité, les 52% soient 13 sur les 25 enquêtés se
sont dotés des extincteurs d'incendie, les 32% soient 8 Stations-service
sur 25 enquêtées informent leur personnel sur la question du
risque et enfin les 12% soient 3 Stations services forment son personnel.
Par rapport à cette situation, nous avons fait un seul
constant et qui mérite une révision en ce sens que l'apport du
facteur humain est négligé par apport à la gestion des
risques des Stations-service dans la ville de Goma traduit par les scores
insignifiants simultanément pour les techniques de formation du
personnel et les réunions d'informations du personnel ; ce qui
malheureusement est un danger, car l'homme est et demeure le premier facteur
dans le processus de gestion de risque responsable.
Sur la préoccupation de savoir : la souscription des
Stations-service à une police d'assurance, il se fait voir une petite
majorité, soient 14 Stations-service sur 25 enquêtées ont
effectivement un contrat d'assurance, voir le tableau numéro 9. Ce qui
au départ prouve un désaccord aux prescriptions du
ministère de tutelle, signifiant par son arrêté
réglementant l'exploitation et la commercialisation des produits
pétroliers du 7 octobre 2006.
La deuxième hypothèse est ainsi
confirmée, mais pour certaines techniques telles que : L'usage du sable,
disposition des extincteurs d'incendie, affichages des consignes de
sécurité. Les autres étant utilisées encore par une
minorité des Stations-service.
26 Elie C., Dictionnaire de Gestion,
(3ème Edition), 2001, p. 323
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C) Combien représente la part des
dépenses allouée dans la gestion des risques dans les couts
annuels globaux des Stations-service ?
Précisons ici que, pour leur bon fonctionnement, les
entreprises engagent à l'occasion de la réalisation normale de
leurs activités, des couts divers. Ces derniers naissent des
consommations des biens et services externes concourant aux objectifs de la
firme.
Il en va de même pour les Stations-service à
Goma/Nord-Kivu qui dans leur exploitation
prennent en charge dans leur majorité des frais relatifs
à (aux):
- L'achat carburant pour groupe électrogène, suite
au défaut du courant SNEL;
- L'entretient des installations et différents engin de la
Station-service ;
- La rémunération au personnel ;
- Impôts et taxes ;
- Frais liés aux formations et informations au personnel
;
- Achats matériels et fournitures de bureau ;
- Etc.
Cela étant, il ya lieu de s'intéresser sur la
question à savoir : combien représente la part allouée
à la gestion des risques dans les couts annuels des Stations-service? Il
se fait voir à partir des tableaux synthétiques numéros 11
et 12 que les 52% des enquêtés soient 13 Stations-service y
injectent une proportion inférieure ou égale à 25% de
leurs couts globaux, cinq Stations-service soient 20% des enquêtés
y injectent 26 à 52% de leurs dépenses mensuelles, les 16% des
enquêtés soient 4 Stations-service seulement s'y engagent avec
plus de 75% de l'ensembles de leurs dépenses annuelles et 3
Stations-service soient 12% des enquêtés s'y intéressent
avec 51 à 75% de leurs couts.
Par une micro-analyse simple, il se fait voir que seulement 7
Stations-service sur les 25 qu'à compter l'échantillon de cette
recherche s'investissent dans la gestion de leurs risques avec une proportion
comprise dans l'intervalle 51 à 75% et plus. Cela étant, et en
raison de la petite historique des Opérateurs économiques du
secteur des hydrocarbures (d'où ils viennent ?) il ya lieu
d'apprécier positivement leurs efforts dans ce domaine, en
évoquant bien entendu qu'il mérite encore et encore une
implication responsable de tous les intervenants de ce monde. Par celle-ci,
nous pensons au pouvoir public congolais représenté par les
ministères des hydrocarbures, de l'énergie et de l'environnement
; les différents services publics étatiques comme l'OCC, l'INPP,
etc. ; les Opérateurs économiques, les clients des
Stations-service, etc.
Il ya donc lieu d'affirmer la troisième
hypothèse de cette recherche.
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