4.1.3. Facteurs de changements
On a commencé l'identification des facteurs de
changements pendant l'interprétation de la dynamique observée
dans la forêt. Comme dit plus haut, le chêne liège couvrait
entièrement la forêt de Maâmora jusqu'à peu de temps
avant le protectorat français. Mais actuellement, sa superficie ne
dépasse pas les 70000 ha. Le remplacement du chêne liège
s'est fait au profit d'autres espèces comme les pins, les eucalyptus et
les acacias. Plusieurs facteurs sont la cause de ces changements. Entre autres,
on peut citer :
y' les facteurs climatiques : l'aridité du climat et le
gradient de continentalité se reflètent dans la quantité
des précipitations et les températures, donnant ainsi des
conditions limites de développement du chêne liège qui
s'aggraveront avec les changements climatiques;
y' les facteurs biophysiques : le type de substrat (sable sur
argile) peut être parfois très défavorable de par la faible
rétention en eau du sol qui dépend du type de sol (ce qui
sous-entend sa texture); la profondeur du sable joue sur l'infiltration de
l'eau et donc, plus la couche de sable est épaisse, moins l'eau est
disponible pour les plantes; les pentes du terrain naturel et du plancher
argileux conditionnent le ruissellement car plus la pente est forte, plus le
ruissellement est important et moins importante est la réserve utile
pour les plantes;
y' les facteurs relatifs à l'état sanitaire
comme les attaques parasitaires et le vieillissement affaiblissent le
chêne liège, ce qui conduit à son
dépérissement;
y' les actions anthropozoogènes, principalement les
coupes illicites de bois (pour charbonières, bois de feu, etc.), la
pression pastorale croissante à cause de l'importance du cheptel, le
ramassage de glands, le pompage d'eau pour la mise en culture, etc. entrainent
la dégradation du chêne liège.
Tous ces facteurs dégradent l'état de la
suberaie et défavorisent la régénération naturelle.
Les aménagements inadaptés qui se sont succédés
depuis 1951 ont aggravé cette dégradation. En effet, suite aux
échecs rencontrés lors des aménagements, les plantations
se sont tournées vers d'autres espèces à croissance rapide
et faciles à reboiser. Ce n'est que récemment (2003) que la
régénération du chêne liège a connu plus de
succès avec la bonne conduite de la régénération
par semis de glands.
Le Schéma de la figure 23 ci-après
présente un peu une vue globale de ces facteurs de changements.
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Conditions climatiques
|
|
Conditions
|
|
Attaques parasitaires +
|
|
Actions
|
défavorables
|
|
biophysiques
|
|
vieillissement
|
|
anthropozoogènes
|
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|
|
|
|
|
|
|
Continentalité +
|
Nature du substrat
|
Aridité du climat
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|
(Sable/Argile)
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|
Augmentation de la Population + Cheptel
Dépérissement du
|
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Coupes
|
|
Ramassage
|
|
Pression
|
chêne liège
|
|
illicites de bois
|
|
de glands
|
|
pastorale
|
Réserve utile - -
Changements climatiques : Pmm -- et T°C ++
Changements climatiques : Pmm -- et T°C ++
Affaiblissement du chêne liège
Rétention en eau - -
+
Conditions de développement du
chêne liège de + en + limites
Difficultés de régénération
naturelle du chêne liège
Aménagements
Aménagements inadaptés
Reboisements d'autres d'espèces au
détriment du chêne liège
Figure 23. Facteurs de changement en
Maâmora.
60
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