L'apport de l'adressage dans la gestion des collectivités locales: cas du projet d'adressage de Libreville .( Télécharger le fichier original )par Justesse Bernstein De-BOUTANDOU Omar BONGO - Master 2016 |
CHAPITRE III : L'APPROCHE TECHNIQUE DE L'ADRESSAGENous aborderons dans ce chapitre les projets qu'a connus la commune de Libreville et l'analyse sommaire d'un projet d'adressage. I. Historique de l'adressage de la Commune de LibrevilleLes premières opérations d'adressage en Afrique subsaharienne sont intervenues au début des années 1990. A l'époque, elles s'inscrivaient comme une alternative à l'implantation coûteuse et inopérante des projets de cadastre. L'adressage permet de commencer par le commencement, de jalonner la ville avec des moyens simples susceptibles d'être mis en place par les collectivités locales et de consolider le savoir-faire municipal dans quatre domaines prioritaires (recueillir l'information urbaine et faciliter la mise à jour de documents simplifiés de la planification urbaine, programmer les investissements, entretenir les équipements et infrastructures et améliorer la mobilisation des ressources locales) (FARVACQUE-VITKOVIC, et al., 2005). Le Burkina-Faso est le premier pays à expérimenter l'adressage en 1987. Cependant, le premier projet est réalisé en 1990 au Tchad. S'en est suivi 52 villes dans 15 pays (Benin, Burkina-Faso, Congo, Cameroun, Côte-d'Ivoire, Djibouti, Guinée, Mali, Mauritanie, Mozambique, Niger, Rwanda, Sénégal, Tchad, Togo). Mais, seulement 21 villes ont mené à bien les tâches d'adressage. Les villes concernées par les projets d'adressage varient entre 80.000 et 1.300.000 habitants. A Libreville, elle ne date pas d'aujourd'hui. En 1989, la mairie de Libreville avait lancé un projet d'adressage du premier arrondissement. Les moyens techniques et financiers pour la mise en oeuvre de ce projet n'étaient pas conséquents (pas de budget, réalisation des plans à la main, etc.). Mais le travail abattu (codification des voies, dénomination des rues, numérotation des parcelles) a été validé par le conseil municipal de l'époque. En 1990, sous la Mandature du Maire Claude DAMAS OZIMO, cette opération d'adressage est mise au point par AUVIL5(*). Celle-ci a abouti à la conception et la pose des plaques (Photo 1) au centre-ville, mais aussi à des maquettes des plans d'adressage (carte5). Sous la mandature du Père Paul MBA ABESSOLE, l'opération d'adressage a continué et permis la pose des plaques au premier arrondissement. Sans l'appui des organismes internationaux et les Finex6(*), les opérations n'ont pas trouvé des effets escomptés (tableau 4).Toutefois, les anciens documents de l'adressage sont difficiles à trouver à la mairie de Libreville. En 2012, le bureau d'étude Groupe Huit a réalisé une étude de faisabilité sur l'adressage. Cette étude a établi : ü L'état des lieux des installations, des outils existants et des personnes ressources pour préparer la mise à jour de l'opération ; ü L'évaluation de la mise en oeuvre technique de l'adressage dans le contexte de Libreville ; ü L'identification des applications envisageables en termes de gestion urbaine et de collaboration avec les concessionnaires ; ü L'évaluation des applications d'adressage au niveau de la fiscalité locale pour l'identification et le recouvrement des taxes municipales ; ü L'évaluation du coût financier de la mise en oeuvre de l'adressage à Libreville. Différents bailleurs de fonds ont contribué au financement de l'adressage en Afrique subsaharienne en générale et au Gabon en particulier ; notamment la BM, la coopération française représentée par le Ministère des Affaires Etrangères et divers départements (coopération décentralisée, AFD, AIMF). Photo1 : Numérotation de porte et plaque de rue du projet d'adressage de 1989 B A Cliché, Justesse B. De-BOUTANDOU, 2015. Tableau 4 : Synthèse des opérations d'adressage (1989-1995)
Source : Rapport de la DGUAUC. Cette opération d'adressage a permis de dénommer 14 boulevards, 9 avenues, 39 rues. Et la réalisation des plans d'adressage de chaque arrondissement. La carte ci-dessous du 3eme arrondissement est l'un des 5 plans réalisé manuellement par AUVIL en 1990. Mais l'opération n'a pas trouver un effet escompté, car sur 755 voies répertoriées 693 n'ont pas été dénommées. Soit 91,79% des voies non dénommées. * 5 Atelier d'Urbanisme de la Ville de Libreville, il a été créé en 1989. * 6 Financement extérieur. * 7 Le sixième arrondissement est créé par l'ordonnance n° 688/PR/MIDSM du 23 juin 1995. |
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