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Impact de l'introduction de l'ETP sur les transformations des systèmes d'activités et les transformations identitaires des infirmières devenant aussi "éducatrices".

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par Malika Salhi-Bouyagoub
Paul-Valéry Montpellier II - Master 2 2015
  

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II- présentation des caractéristiques de l'accompagnement professionnel

Comme nous l'avons précisé dans la première partie de ce travail, parmi les missions de l'ETP attribués à l'infirmière, relèvent les actions d'accompagnement qui ont pour objectif d'apporter une assistance et un soutien aux malades souffrant d'une pathologie chronique et/ou à leur entourage. Dans ce cadre, l'infirmière doit accomplir des actions d'accompagnement éducative comme : l'accueil et l'écoute du patient et son entourage ; l'information, le conseil et la transmission de connaissances aux patients sur leur maladie ; l'organisation et l'animation de séances éducatives pour l'éducation de ces personnes. C'est dans ce cadre que nous voulons développer la notion de l'accompagnement professionnel dans ce chapitre.

1- Les définitions de l'accompagnement

Le dictionnaire Larousse définit l'« accompagnement » comme une action d'accompagner, dont la signification « être avec quelqu'un, lui tenir compagnie, se joindre à quelqu'un pour aller où il va, en même temps que lui ». Le terme « accompagner » est définit par « mener, conduire, soutenir, servir de guide à quelqu'un ou à un groupe ». Donc, l'accompagnement représente l'action et la façon d'accompagner.

La revue Cahiers Pédagogiques (2001), propose deux types de lecture pour comprendre le concept d'accompagnement :

? Une lecture symptomatique : l'accompagnement permet de relier de façon dynamique des pratiques d'aide. Ces pratiques sont connues dans la formation permanente et la formation professionnelle ;

? Une lecture anthropologique : l'accompagnement est lié à la relation d'aide et au conseil. Ce terme partage la même signification que le compagnonnage (le partage du pain et des activités). La pratique d'accompagnement relève souvent de la relation duelle d'aide pratiquée dans cinq domaines distincts à dominante pédagogique, faisant appel aux théories psychologiques et psychosociologiques :

1. La formation initiale (relation maître/élève dans le parcours de formation) ;

2. La formation continue (accompagnement d'un professionnel par un coach) ;

3. Thérapeutique (accompagnement d'un patient par un soignant) ;

4. Social (accompagnement d'une personne menacée de marginalisation...) ;

5. Existentiel (prise en charge d'un soutien psychologique).

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2- Les postures de l'accompagnement professionnel proposées par Paul (2004)

L'accompagnement professionnel pour M. Paul (2004, pp.13-20), représente un choix politique, une commande sociale, qui s'adresse à des professionnels (à qui est confiée la mission d'accompagnement), et à des publics (qui reçoivent l'accompagnement). Pour l'auteur, cette mise en oeuvre de l'action d'accompagnement par les institutions, ne garantit rien sur la posture de l'accompagnateur. Le fait que l'accompagnement n'est pas un métier et ne réfère à aucun cursus de formation identifié comme tel. Paul nous propose cinq postures d'accompagnement :

2.1- Une posture éthique

Une posture de non-violence, étant la relation éthique définit comme un rapport non-violent avec autrui. Elle nécessite réflexion et critique. Elle résulte d'un questionnement intransigeant avec soi : « Pour qui je me prends ? Pour quoi je le prends ? A quel type de relation je collabore ? Pour quel monde je travaille ? » Cette posture exclut les attitudes de la domination telles que : la manipulation, l'infantilisation, la réduction, la séduction, la peur, etc. Pour Paul, le principe de cette posture est de ne pas se substituer à autrui (penser, dire, faire à sa place). Cette substitution représente un acte d'ingérence et de négation pour l'autre. 2.2- Une posture de non-savoir

Selon Paul, cette posture privilégie l'intelligence qui naît des échanges et du dialogue avec l'autre. Pour elle, le professionnel ne doit pas se positionner dans la place de toute-puissance (c'est moi qui sais). Cette posture sollicite le questionnement plutôt que l'affirmation. La mission du professionnel ne consiste plus à donner des recommandations et des interprétations, mais à s'ouvrir au dialogique encourageant une conversation mutuelle ayant du sens. Pour Paul, adopter une posture de « non- savoir » ne demande pas aux professionnels de prétendre l'ignorance ou rester neutre, mais de « rentrer dans le jeu » pour découvrir les connaissances de l'autre.

2.3- Une posture de dialogue

Paul explique que c'est dans l'échange et dans des situations de dialogue (de personne à personne) que s'exerce la place de chacun, et non pas de professionnel à usager. Pour l'auteur, la relation de dialogue dépasse la dimension « instituée » qui définit les rôles de chacun (par exemple soignant/soigné).

2.4- Une posture d'écoute

Pour Paul, cette posture n'exige pas que d'être attentif. Elle désigne un processus de négociation des compréhensions, de délibération interactive et de conception de partage du sens. Cette posture représente pour l'auteur, une posture et une technique à la fois. C'est elle

qui soutient la démarche éducative et nourrit son cheminement. Elle s'accomplit tant dans le silence réceptif qui approuve et valide la parole de l'autre que dans l'interpellation.

2.5- Une posture émancipatrice

Cette posture vise à recréer un environnement relationnel. Celui-ci doit représenter une opportunité pour l'un et pour l'autre de « grandir en humanité ». Paul explique que si on se met à deux, ce n'est pas parce que l'un serait incapable, mais le fait que personne ne peut apprendre seul, ni grandir ou se construire seul, c'est toujours un travail en interaction avec les autres.

En complément à ces différentes postures décrites par Paul, la notion de « posture » selon le dictionnaire de l'académie française,26 comprend celle de « l'attitude », c'est-à-dire la manière dont on tient son corps, sa tête, ses bras, ses jambes. Cette attitude peut aussi refléter l'état d'une personne par rapport à sa situation professionnelle, morale ou sociale. Il est vrai que dans certaines situations, la personne ne sait plus dans quelle posture se mettre. Ces postures illustrent pour nous l'attitude qu'une infirmière éducatrice doit adopter dans ses pratiques de soins et d'éducation. Si ces différentes postures doivent être assimilées à l'activité ETP, nous pouvons dire alors que la posture d'accompagnement dans ce cadre peut être caractérisée comme une posture mixte en constante redéfinition et ajustement. Donc, l'accompagnement dans l'ETP fait appel au changement de posture dans la relation infirmière/patient.

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26 8ème édition version informatisée

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