CONCLUSION
ses investissements qui seront dirigés vers des actions
de courts termes. Ainsi, le soutien aux communautés peut sembler
aujourd'hui difficile. En effet, les arguments pour le développement
d'une culture de partage par les communautés sont valables sur le long
terme et moins sur le court terme. Comme le précise Martin
Roulleaux-Dugage, une communauté ne commence à être
réellement à son plein potentiel qu'à partir de 5 ans
d'existence minimum et cela peut parfois mettre 10 ans. Les résultats
opérationnels des investissements seront donc particulièrement
visibles qu'au bout de plusieurs années. Il peut donc y avoir de fortes
réticences à réaliser ces investissements. De plus, Areva
est une entreprise qui a eu plusieurs phases de croissances alternées
par des réorganisations. En effet, malgré l'augmentation du parc
nucléaire mondial, chaque centrale est un projet important pour
l'entreprise et mobilise plusieurs milliers de collaborateurs. Ainsi, avec le
développement du marché en Asie (en Chine principalement), Areva
va à nouveau faire face à une demande importante. Les
communautés doivent pouvoir s'adapter alors aux différentes
phases de croissances. Pour cela, elles doivent être suffisamment matures
pour supporter ces évolutions. Les difficultés auxquelles doit
faire face l'entreprise pour la mise en place d'une culture de partage, sont
donc liées à des choix stratégiques à poser. Il
s'agit en effet de préparer l'avenir de l'entreprise en instaurant une
culture de partage qui nécessite des investissements. Le contexte actuel
n'y semble pas favorable, cependant Areva a ici les moyens de contribuer
à la reprise de sa croissance en réalisant ces
investissements.
Certaines entreprises, comme Google, ont compris que la
connaissance pouvait être un facteur de réussite et leur
développement en est le signe. Leur fonctionnement interne le montre :
la collaboration et le partage de connaissance y sont très largement
favorisés. Facebook ou Wikipédia sont des preuves vivantes que
les mentalités ont aujourd'hui profondément évolué
sur le partage de l'information. Les utilisateurs sont aujourd'hui des parties
prenantes actives dans la création et le partage de connaissances. Chez
les jeunes générations particulièrement, l'information
circule de plus en plus vite. Les organisations apprenantes montrent
qu'aujourd'hui la collaboration est de plus en plus ancrée dans les
mentalités en cette première partie du 21e
siècle. Alors que les individus sont de plus en plus autodidactes,
allons-nous observer un changement profond dans le mode d'apprentissage
professionnel ? La formation telle que nous la connaissons aujourd'hui,
va-t-elle un jour, disparaitre pour laisser place aux communautés de
pratique ?
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