INTRODUCTION
Un bâtiment, un nom, quelques personnes : Un
ministère de la connaissance. Les Coréens l'ont bien compris, la
gestion de la connaissance (GC) est stratégique. Elle est facteur de
création de richesse et l'Homme le sait depuis plusieurs milliers
d'années. Ainsi, la première forme de savoir a été
développée il y a plus de quarante mille ans. Il s'agissait
d'entailles réalisées dans la roche qui permettait de
réaliser des calculs à des fins commerciales6. Puis
avec Aristote, est venue la gestion des connaissances. A force d'accumuler des
informations qui sont elles-mêmes une accumulation de données,
l'Homme en a constitué une connaissance grâce à ses
capacités cognitives et en a formalisé un savoir. Aristote a
alors introduit l'idée de mettre en place une organisation collective
(le lycée) afin de l'identifier, de le classer, de se l'approprier, d'en
discuter et enfin de le transmettre. En effet, sans chacune de ces
étapes le savoir perd de sa valeur. S'il n'est pas identifié,
personne ne saura où il se situe et peu ou pas d'individu en
profiterons. S'il n'est pas classé, il sera peu utilisé, car les
individus ne voudront pas perdre de temps à le retrouver. Si personne ne
se l'approprie, il ne deviendra pas une connaissance et aura peu
d'utilité. Si aucun d'entre nous ne choisit d'en discuter, il
n'évoluera ni ne s'enrichira. Enfin, si personne ne la transmet, elle
meurt et disparait. Cette dernière étape est alors la plus
importante. En effet, tant qu'un individu détient un savoir, quelle
qu'en soit la forme, elle subsiste. Si cet individu décède sans
le transmettre, le savoir disparait. Ainsi, la clé de voute de la
connaissance réside dans son transfert. On en prend alors conscience
lorsque l'on fait le parallèle avec l'apparition des modes de
transcription. En effet, plus ces derniers évoluent dans l'histoire de
l'humanité plus la quantité de savoir augmente et plus les
inventions sont nombreuses et innovantes. Petit à petit, l'Homme
s'enrichit.
Ainsi, le savoir est créateur de richesse, uniquement
lorsque ce dernier se l'approprie, créant une connaissance, puis le
transfert. La connaissance doit donc être transmise pour subsister,
évoluer et être synonyme de croissance pour celui qui la
détient. Dans l'industrie du nucléaire, cette
réalité est d'autant plus vraie que le savoir y est en
quantité. En effet, la capacité de l'Homme à produire de
l'énergie électrique grâce à la fission des atomes
d'uranium est la résultante d'une étonnante quantité de
savoir accumulé et intégré par l'homme. Il s'agit en effet
de la maitrise d'une longue chaîne de processus partant de l'extraction
minière de l'uranium jusqu'au retraitement des déchets en passant
par la fission des atomes de la matière. Les techniques utilisées
sont extrêmement complexes et évoluent sans cesse afin de donner
un
6 Jean-François Ballay, Tous managers du
savoir I La seule ressource qui prend de la valeur en le partageant, Editions
d'Organisation, 2002, p.6
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