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Le transfert de connaissance chez les experts.

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par Emmanuel DELARUE
CFA IGS - Master 2 - Responsable en Management et Direction des Ressources Humaines 2016
  

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1.2.3. La spécificité des communautés de savoir

1.2.3.1. Définition d'une communauté

La notion de communauté de savoir est implicitement liée à celle de capital social. En effet, ces deux notions sont basées sur l'échange. Le capital social est ce qui permet aux individus et aux organisations d'échanger leurs connaissances de façon fluide et à moindre coût. Plus fort est le capital social, moins onéreux et plus libres seront les échanges. Ainsi, une communauté sera d'autant plus forte et efficace si le capital social de l'entreprise est important. De plus, il est aussi la marque d'une confiance entre les personnes qui est un facteur de fluidité dans l'échange. Il favorise la communication par la capacité à accepter de façon optimiste de se rendre vulnérable en laissant un autre s'occuper au mieux de ses intérêts (Roulleaux-Dugage, 2007). L'existence et l'efficacité d'une communauté de savoir sont donc conditionnées par le capital social de l'entreprise. Par ailleurs, cette communauté est caractérisée par une construction cognitive collective. Il y a donc un processus d'apprentissage entre les individus qui amène à la création d'une connaissance collective. Le principal avantage de ce type de communauté est sa transversalité au sein des organisations. Le deuxième avantage considérable est celui de l'autogérance. Les membres de la communauté adhèrent volontairement sur la base de la passion pour le domaine d'activité. Les normes sont généralement implicites et générées par les collaborateurs eux-mêmes au cours de leurs échanges. Jean-Yves Prax identifie quatre périodes de vie pour une communauté. La première durant laquelle les membres s'identifient et apprennent à se connaître, à trouver une identité commune. Pour le moment ils sont un réseau informel et non reconnu. Puis ils se mettent à participer ensemble à la réalisation d'un objectif commun qu'ils définissent eux-mêmes (pour les communautés de savoir, il s'agit de développer la connaissance). Vient ensuite le moment de la performance, c'est-à-dire que l'organisation qui accueille la communauté lui demande de justifier son existence par la production de livrable à son égard. Des rapports officiels apparaissent et les normes se développent. Enfin, les communautés s'ouvrent à l'organisation, elles sont pleinement reconnues. Leurs productions profitent à l'organisation dans son ensemble et le savoir est partagé. C'est le principe des communautés autoapprenantes, car les « utilisateurs » créent eux-mêmes le contenu. Les hiérarchies sont moins imposantes que dans l'organisation qui l'accueille, ce qui a tendance à favoriser la coopération. Un autre avantage notable est celui de l'apprentissage en action. L'énergie cinétique de la connaissance qui se développe dans ces milieux dynamiques est très favorable à la promotion de ce mode de fonctionnement. Ainsi, non seulement les coûts de fonctionnement sont nettement inférieurs à

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Première partie - Apprivoiser la connaissance

ceux des communautés basées sur une organisation formelle et hiérarchique, mais elle crée en plus une valeur de connaissance potentiellement supérieure. En exemple, nous pouvons prendre le cas de l'entreprise qui réussissait à conserver ses clients avec des produits parfois plus défectueux que ses concurrents. Grâce à ses communautés d'experts, le client était accompagné, quelle que soit la situation. Ce dernier préférait alors être accompagné et avoir des produits moins performants que de bénéficier de meilleurs produits sans avoir la possibilité de les réparer. Par ailleurs, la confiance d'un client se gagne sur l'image qu'il se fait de l'ensemble de l'entreprise. Ainsi, s'il s'aperçoit que les services rendus pour une même prestation sont différents à deux endroits de la planète (cf. le cas de Schlumberger, entreprise pétrolière multinationale), alors la confiance avec le fournisseur sera dégradée. Aujourd'hui, le client veut à la fois avoir un accompagnement personnalité et uniformisé. Les communautés répondent pleinement à cet enjeu puisqu'elles permettent d'uniformiser un processus par sa modélisation, tout en accompagnant le client. Cependant, les communautés de savoirs tenus par les experts présentent des caractéristiques quelque peu différentes en vue du profil des experts. Chez Areva, il y a les communautés de métier, dont l'objet est de faire circuler les bonnes pratiques et les retours d'expériences. Elles se différencient des communautés technologiques qui ont pour objectif de partager sur les profits et la mise en oeuvre spécifique de technologie nouvelles. Et enfin il existe les communautés d'expertise dont l'objet est de partager, voire de modéliser la connaissance scientifique et technique.

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein