Sous section 1 : Présentation des
résultats et analyse
Les fréquences avec lesquelles les symptômes et
syndromes ont été mentionnés ont permis de
hiérarchiser les principaux problèmes de santé publique
ressentis par les ménages. Même si les différences sont
légèrement importantes entre les trois quartiers (figure
3), il faut noter que l'écart n'est pas statistiquement
significatif. Mais ces différences se situent souvent au niveau de la
nature de la pathologie.
Test de Shapiro et Wilk - Etude de la normalité
:
Typologie
|
Alénakiri
|
Awoungou
|
Petit-village
|
Fréquences
|
Fréquences
|
Fréquences
|
Syndrome paludisme
|
34,91%
|
33,96%
|
31,13%
|
Maladies respiratoires
|
35,71%
|
39,29%
|
25,00%
|
Syndrome complexe EHA
|
34,65%
|
32,67%
|
32,67%
|
1. Classement des valeurs de la série par ordre
croissant :
Syndrome paludisme
|
31,13
|
33,96
|
34,91
|
Maladies respiratoires
|
25,00
|
35,71
|
39,29
|
Syndrome complexe EHA
|
32,67
|
32,67
|
34,65
|
|
2. Calcul des moyennes de chaque
série
Moyenne M =
n
Xi
Syndrome paludisme
|
31,13
|
33,96
|
34,91
|
M1=33,33
|
Maladies respiratoires
|
25 ,00
|
35,71
|
39,29
|
M2=33,33
|
Syndrome complexe EHA
|
32,67
|
32,67
|
34,65
|
M3=33,33
|
HOUSSOU ELLA Violeta - Licence professionnelle en
QHSE
Vulnérabilité sanitaire et
environnementale dans les quartiers défavorisés de la commune
d'Owendo
3. Calcul du nombre S2 :
Pour le syndrome paludisme : (S2)SP =
(31,13-33,33)2 + (33,13-33,33)2 + (34,91-
33,33)2, on a (S2)SP= 7,7333.
Calcul des différences respectives :
On successivement : d1 = Xn-X1 ; d2 = Xn-1 - X2 ; ... ;
Dans notre série on a, d1 = 34,91-31,13=3.78
d2 = 33,96-31,13=2.83.
1. Affectation des coefficients « a »
donnés par la table avec les 2 différences :
3,78*0,5739 = 2,1693 ;
2,82*0,3291 = 0,9314.
2. Calcul de la valeur b : b
= aj * dj Ainsi, il vient, b =
2,1693+0,9314, alors b = 3,1007
3.
w=
b2
s2
Calcul du rapport W :
3,10072
On obtient W =
7,7333
|
d'où W = 1,24.
|
4. Comparaison du W calculé au W critique de la
table correspondant à 3 données :
Dans la table des valeurs W, notre série statistique
comporte un échantillon de 3 éléments, ainsi le W critique
correspondant est 0.767. Or, le W calculé vaut 1,24. En
comparant les deux valeurs on obtient : 1.24?0.767.
25
Donc l'hypothèse de normalité des résultats
obtenus est acceptée
HOUSSOU ELLA Violeta - Licence professionnelle en QHSE
Vulnérabilité sanitaire et environnementale dans
les quartiers défavorisés de la commune d'Owendo
NB : les résultats des Syndromes respiratoire
et du Complexe EHA étant sensiblement les même que ceux du
Syndrome paludisme, la reconnaissance de la normalité des
résultats obtenus pendant l'enquête pour ces deux syndromes est
également admise.
Les résultats étant normaux, procédons
ensuite à l'analyse statistique des résultats.
Etude statistique descriptive :
Parmi les principaux problèmes de santé
perçus, le « syndrome respiratoire » et « syndrome
paludisme » arrivent en tête dans deux quartiers (Alénakiri
et Awoungou) avec toutefois des différences ave le quartier
petit-village où le syndrome EHA (maladies digestives et
diarrhéiques, douleurs abdominales, dermatoses) est
légèrement en tête.
Figure 1. Hiérarchisation des principaux
problèmes de santé cités par les
ménages
Principaux problèmes de santé
Syndrome paludisme Maladies respiratoires Syndrome complexe
EHA
45,00%
Fréquences
Alenakiri
Fréquences
Awoungou
Fréquences
Petit-village
40,00%
35,00%
30,00%
25,00%
20,00%
15,00%
10,00%
5,00%
0,00%
Source: enquête transversale, Violeta et M.
Styve, octobre 2016.
26
Les syndromes comme les traumatismes et les plaies, les
rhumatismes, les douleurs articulaires, les maladies des yeux, la tuberculose,
l'anémie, la malnutrition, le diabète et l'hypertension
artérielle ont été cités comme problèmes de
santé publique que les populations redoutent mais avec des
fréquences extrêmement faibles.
Vulnérabilité sanitaire et environnementale dans
les quartiers défavorisés de la commune d'Owendo
27
HOUSSOU ELLA Violeta - Licence professionnelle en QHSE
La distribution des maladies les plus récurrentes
(infections respiratoires aiguës et diarrhées) est aussi
inégale selon les trois quartiers avec des taux les plus
élevés dans les trois quartiers.
Par ailleurs, ces maladies très récurrentes sont
inégalement distribuées selon l'âge. La répartition
des infections respiratoires aigues (IRA) selon l'âge fait
apparaître une fréquence plus élevée de ce syndrome
chez les enfants de moins de 5 ans qui
enregistrent environ 38,5 % des cas
rapportés avec une incidence moyenne estimée à
4,1 épisodes par enfant et par an. Ce constat est
également valable pour la distribution des diarrhées montrant une
fréquence très élevée de ce syndrome au sein de
cette même catégorie d'âge qui a connu environ 79,8
% des épisodes rapportés, situant l'incidence annuelle
à 3,3 cas par enfant d'âge.
De nombreuses causes ont été citées par
les ménages pour justifier la fréquence et la distribution de ces
maladies les plus récurrentes dans leurs milieux. Pour l'occurrence des
IRA, le changement de climat a été cité comme principale
cause par 75,5 % des ménages et la pollution de
l'environnement par 64,4 % des ménages
enquêtés. Cependant, les variations climatiques et la pollution de
l'air et de densités de population (urbanisation) sont des
paramètres importants qui influent sur l'épidémiologie des
pathologies étudiées mais l'absence de données
climatologiques et de mesures de la qualité de l'air fiable sur les
quartiers étudiés ne permet pas de cerner cette question. La
contamination de l'eau de boisson et le manque d'hygiène du milieu
habité (78,3 %) et la consommation d'aliments
contaminés (78,5 %) sont les causes les plus
associées à la survenue des diarrhées.
Toutes ces causes citées ont certainement des liens
avec la situation environnementale susceptible d'offrir des conditions propices
à la circulation des germes pathogènes dans l'espace urbain par
le biais de plusieurs mécanismes dont certains peuvent être
associés aux problèmes d'accès à l'eau potable,
d'évacuation des déchets, aux conditions d'habitat ainsi qu'aux
niveaux socio-économiques (tableau 1). En effet, une
différence significative a été observée entre la
prévalence des IRA et les modes d'accès à l'eau potable et
les pratiques résultantes. De même,
28
HOUSSOU ELLA Violeta - Licence professionnelle en
QHSE
Vulnérabilité sanitaire et
environnementale dans les quartiers défavorisés de la commune
d'Owendo
il existe une relation significative entre la morbidité
diarrhéique et les types de latrines ou WC. Pour les autres facteurs de
risque relatifs aux services de base, même si les différences ne
sont pas statistiquement significatives, la prévalence des deux maladies
évolue selon le type de dispositifs possédé par les
ménages
(Tableau 1).
Pour l'ensemble des trois quartiers, seul un faible nombre de
ménages disposent d'un système d'approvisionnement adéquat
en eau potable (17.8 %), de WC ou de latrine à domicile
(17,8 %), de dispositifs adéquats d'évacuation
des eaux usées domestiques (7.2 %) et un accès
aux services de collecte des ordures ménagères
(15 %). Une bonne partie des ménages
dépourvus de services de base recourent à d'autres
procédés consistant souvent à rejeter et déverser
systématiquement leurs déchets solides et liquides dans les
terrains vagues, derrière les ménages et les voies publiques,
etc. Cette accumulation de quantités importantes d'immondices dans
l'espace urbain, générés par ces pratiques, crée
des conditions d'hygiène exposant à de nombreux risques
sanitaires surtout pour les habitants d'Awoungou et du petit-village qui
constituent les quartiers les plus dépourvus en services de base.
HOUSSOU ELLA Violeta - Licence professionnelle en
QHSE
Vulnérabilité sanitaire et environnementale
dans les quartiers défavorisés de la commune d'Owendo
Tableau 3.Distribution des ménages selon
l'accès aux services de base et le niveau socio-économique et la
prévalence
Type
|
Alenakiri
|
Awoungou
|
Petit-village
|
Moyennes
|
Accès à l'eau potable
|
Ménages(%)
|
Préval(%)
|
Ménages(%)
|
Préval(%)
|
Ménages(%)
|
Préval(%)
|
Ménages
|
Préval
|
Branchement à domicile
|
60,0%
|
20,0%
|
55,0%
|
18,3%
|
45,0%
|
15,0%
|
53,3%
|
17,8%
|
Borne fontaine publique
|
0,0%
|
0,0%
|
0,0%
|
0,0%
|
0,0%
|
0,0%
|
0,0%
|
0,0%
|
achat à un revendeur ambulant
|
0,0%
|
0,0%
|
0,0%
|
0,0%
|
0,0%
|
0,0%
|
0,0%
|
0,0%
|
Robinet des voisins
|
35,0%
|
11,7%
|
45,0%
|
15,0%
|
50,0%
|
16,7%
|
43,3%
|
14,4%
|
camion citerne
|
5,0%
|
1,7%
|
0,0%
|
0,0%
|
10,0%
|
3,3%
|
5,0%
|
1,7%
|
Traitement des eaux de boisson
|
0,0%
|
0,0%
|
0,0%
|
0,0%
|
0,0%
|
0,0%
|
0,0%
|
0,0%
|
Système d'assainissement
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Types d' aisance
|
|
|
|
|
|
|
|
|
WC ou latrine à domicile
|
45,0%
|
15,0%
|
75,0%
|
25,0%
|
40,0%
|
13,3%
|
53,3%
|
17,8%
|
Latrine publique
|
50,0%
|
16,7%
|
5,0%
|
1,7%
|
35,0%
|
11,7%
|
30,0%
|
10,0%
|
Recours chez les voisins
|
0,0%
|
0,0%
|
20,0%
|
6,7%
|
25,0%
|
8,3%
|
15,0%
|
5,0%
|
Défécation dans la nature
|
10,0%
|
3,3%
|
0,0%
|
0,0%
|
0,0%
|
0,0%
|
3,3%
|
1,1%
|
Eaux uséés
ménagères
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Réseau d' égout
|
0,0%
|
0,0%
|
5,0%
|
1,7%
|
0,0%
|
0,0%
|
1,7%
|
0,6%
|
Fosse septique à vidange
|
35,0%
|
11,7%
|
25,0%
|
8,3%
|
5,0%
|
1,7%
|
21,7%
|
7,2%
|
Fosse à fond perdu
|
25,0%
|
8,3%
|
30,0%
|
10,0%
|
35,0%
|
11,7%
|
30,0%
|
10,0%
|
Rejet dans la nature
|
50,0%
|
16,7%
|
40,0%
|
13,3%
|
60,0%
|
20,0%
|
50,0%
|
16,7%
|
Ordures ménagères
|
|
|
|
|
|
|
|
|
stockage des ordures à domicile
|
45,0%
|
15,0%
|
10,0%
|
3,3%
|
35,0%
|
11,7%
|
30,0%
|
10,0%
|
Services de collecte municipaux
|
15,0%
|
5,0%
|
75,0%
|
25,0%
|
45,0%
|
15,0%
|
45,0%
|
15,0%
|
Charretiers privés
|
15,0%
|
5,0%
|
5,0%
|
1,7%
|
5,0%
|
1,7%
|
8,3%
|
2,8%
|
Dépôt sauvage d'ordures
|
25,0%
|
8,3%
|
10,0%
|
3,3%
|
20,0%
|
6,7%
|
18,3%
|
6,1%
|
Niveau socio-économiques
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Ménages non pauvres
|
20,0%
|
6,7%
|
40,0%
|
13,3%
|
5,0%
|
1,7%
|
21,7%
|
7,2%
|
Ménages pauvres
|
80,0%
|
26,7%
|
60,0%
|
20,0%
|
95,0%
|
31,7%
|
78,3%
|
26,1%
|
29
Source: enquête transversale, Villeta et M.
Steeve, octobre 2016.
30
HOUSSOU ELLA Violeta - Licence professionnelle en
QHSE
Vulnérabilité sanitaire et
environnementale dans les quartiers défavorisés de la commune
d'Owendo
Les conditions socio-économiques des habitants
représentent également des facteurs susceptibles d'influer sur
leur état de santé au regard de l'incidence de la pauvreté
qui touche 78.3% des ménages interrogés dans les trois quartiers
(tableau 1). En effet, ces ménages vivent en-dessous du
seuil de pauvreté monétaire fixé par la Banque Mondiale
(2001) estimé à un revenu annuel est inférieur ou
égal à 1756 $ (dollars US), soit 80
000F.CFA/mois.
Toutefois, parmi tous les facteurs analysés
susceptibles d'influer sur les problèmes de santé ressentis et
l'ampleur des prévalences des maladies citées comme étant
les plus récurrentes, les variables environnementales semblent
prédominer largement sur les autres déterminants. Dès
lors, les problèmes liés à des conditions d'habitat
hygiéniques, à l'accès à l'eau potable, à
l'évacuation des eaux usées et à la collecte des ordures
ménagères expliquent en grande partie les risques sanitaires
inégalement encourus par les populations des quartiers
étudiés.
|
|