1.1.3. PHYSIOLOGIE DU
CAFEIER
La vie du caféier comprend trois grandes
périodes, la première, celle de la croissance commence avec la
germination de la graine et se termine à l'âge adulte. Elle couvre
4 à 7 ans ; l a deuxième, celle de productivité qui
s'étale sur 15 à 25 ans. La dernière est celle du
déclin physiologique qui se termine par la mort de la plante.
1.1.3.1. Période de
croissance
1.1.3.1.1. La graine et sa
germination
La graine est constituée par un albumen corné
entouré par deux enveloppes : la première est l'endocarpe
(parche) du fruit (drupe) ; la seconde, très fine, est le
tégument séminal (pellicule).
La graine mûre, saine et bien constituée, nue ou
vêtue de sa parche peut germer dès sa récolte (absence de
période de dormance) si elle est placée dans les conditions
satisfaisantes du milieu : humidité, température (25°
30° C) ; aération (Anonyme, 1974).
En dessous de 10° C, la germination des graines de
caféier est très lente. Sa durée est fonction de la
conjonction de deux facteurs : la température et
l'humidité.
La première manifestation de la graine est l'apparition
de la radicule, 3 à 4 semaines après le semis (coffea
arabica), 20 à 25 jours plus tard, la tigelle se
différencie au niveau de l'axe hypocotylé et son
élongation entraîne hors de terre la graine, toujours
enveloppée de sa parche (germination épigée). Peu de
temps, cette légère coque se détache et deux
pré-feuilles ou feuilles cotylédonaires s'épanouissent
à leur point d'insertion, sur la tigelle se trouve un bourgeon axillaire
dormant. Le bourgeon terminal apparait, en même temps que les
pré-feuilles. Il donne naissance rapidement aux premières
feuilles normales opposées deux à deux.
Les feuilles cotylédonaires, dont le rôle
nutritif est terminé se flétrissent alors et tombent. Le
système racinaire croit très activement au cours de
premières semaines de germination : le pivot s'enfonce
profondément et forme un grand nombre de racines et radicelles
(SIVIRIHAUMA, 2010)
1.1.3.1.2. La croissance
végétative
Les premières ramifications plagiotropes du jeune
caféier apparaissent 4 à 6 semaines après la
levée, lorsque le plant a 5 à 11 paires de feuilles. Le
caféier compte la première année, outre les deux bourgeons
situés à l'aisselle des feuilles, 3 bourgeons par aisselle au
4ème noeud, 3 ou 4 bourgeons par aisselle aux
5ème et 6ème noeuds et les suivants 4
bourgeons par aisselle. Les bourgeons sont susceptibles de donner naissance
à des axes orthotropes de remplacement en cas d'accident à la
tige du jeune caféier.
Les rameaux plagiotropes sont issus des bourgeons dits
« extra axillaires » ou « tête de
série » qui donnent les axes orthotropes. Il ne se forme qu'un
seul bourgeon de ce type à l'aisselle de chaque feuille, le rameau
plagiotropes dit « primaire » qu'il donne, ne pourra donc
être remplacé et ce là quelque soit l'âge de
l'arbuste.
Les rameaux primaires portent également des bourgeons
à chaque noeud qui évolue soit en rameaux plagiotropes
secondaires soit boutons floraux.
Les premières, têtes de séries, se forment
dans les mêmes conditions que leurs homologues de l'axe vertical. Les
secondes évoluent en boutons floraux sous certaines influences
(induction florale). Les rameaux second aires peuvent à leur tour, et
dans les mêmes conditions, donnés les tertiaires.
Les rameaux plagiotropes primaires sont opposés par
paires sur des étages alternées perpendiculairement.
1.1.3.2. Période de
productivité
Le système racinaire du caféier est
influencé par l'hérédité, la texture du sol, son
aération, sa richesse hydrique et minérale, sans oublier les
méthodes culturales.
La charpente du caféier est essentiellement
constituée par un axe vertical (le tronc) et un certain nombre
d'étages des rameaux primaires. Ces derniers fructifient dans le jeune
âge, et portent des ramifications secondaires renouvelables qui sont avec
des tertiaires, le support de l a production.
Cette faculté est mise en profit par la méthode
de la taille unicaule, alors que la conduite multicaule consiste au contraire
à exploiter les rameaux primaires périodiquement rajeunis par le
renouvellement des axes. La vie des feuilles de Coffea
canephora est de 7 à 10 mois, sauf en cas de chute
prématurée.
Les premiers boutons floraux apparaissent
généralement vers la troisième année. L'induction
florale a lieu à partir des noeuds des bourgeons
différenciés sous des actions stimulantes complexes.
Les fleurs se forment en principe sur le bois jeune, mais plus
rarement sur les vieux bois. Ainsi, tout caféier adulte porte des
rameaux primaires avec du bois improductif. Les fortes pluies, et vent violent,
etc lui sont néfastes.
Le coffea arabica est autogame
à 90%. Au cours des premiers mois, on observe le
« shedding » qui est une chute des jeunes fruits. Ce
phénomène peut avoir pour origine une fécondation
défectueuse, des attaques des insectes (Antestiopsis), une
sécheresse persistante, ...
Le temps qui s'écoule entre la floraison et la
maturation des fruits varie avec des espèces et les
variétés ; les conditions climatiques et les
opérations culturales. On compte en moyenne 6 à 8 mois pour le
Coffea arabica, 11 à 12 mois pour le
Coffea excelsa, 9 à 11 mois pour le
Coffea canephora, 12 à 14 mois pour le
Coffea liberica.
A pleine maturité, les fruits sont de couleur rouge
plus ou moins foncée. C'est à ce stade qu'ils doivent être
cueillis. Ceci est particulièrement important pour coffea
arabica dont les fruits mûrs tombent assez rapidement,
contrairement pour ceux de coffea canephora qui restent
attachés plusieurs semaines.
La cueillette précoce entraîne une perte
pondérale, la graine n'ayant pas atteint son plein développement
et une dégradation de qualité ; les substances chimiques
génératrices de l'arôme sont, 4 à 6 semaines avant
maturité, absente ou encore peu représentées.
L'importance de la fructification est liée à
divers facteurs : l'hérédité, l'âge, conditions
climatiques, soins culturaux, ...
Indépendamment de ces facteurs, on a constaté
que le caféier était soumis à une certaine alternance de
production, une année de forte récolte succédant à
une petite récolte.
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