Chapitre VIII-OBSTACLES A LA PARTICIPATION AU
DEVELOPPEMENT
VIII.1-Obstacles externes
De nombreux obstacles freinent l'émergence et le
renforcement de dynamiques locales de développement. Il s'agit
d'obstacles extérieurs qui naissent d'un environnement socio-politique
peu ouvert aux initiatives d'acteurs locaux et/ou d'un contexte
économique peu incitatif.
Ils peuvent aussi être liés à la nature
d'interventions censées favoriser les dynamiques locales mais qui dans
leur mise en oeuvre restent peu conformes aux attentes des acteurs locaux.
VIII.1.1-Effets des troubles
S'agissant de cette réalité dans le
département de Dimbokro, les responsables des structures
décentralisées reconnaissent que les crises socio-politique et
post-électorale de 2002 et 2010-2011 ont eu des répercutions
négatives sur la planification et la conduite des actions de
développement.
« A Dimbokro, nous avons débuté les
actions envers la population en 2003, une année après la crise
socio-politique de 2002. Les choses n'ont pas été faciles en
terme de mobilisation des ressources humaines, matérielles et surtout
financières » (Entretien individuel, responsable du
développement humain du Conseil Général de Dimbokro).
Il poursuit en montrant les conséquences
négatives des crises sur le développement local.
« Comme conséquence des troubles, l'Etat
arrivait difficilement à tenir ses engagements en matière de
subvention des entités décentralisées.
Pendant ses périodes, le ralentissement des
activités des populations ne permet pas au Conseil Général
d'encaisser l'ensemble des recettes.
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Ces recettes fiscales sont l'impôt foncier,
l'impôt synthétique, les patentes et licences, les vignettes-autos
et les Travaux d'Intérêt Général (TIG).
Ces recettes constituent un complément à la
subvention de l'Etat» (Entretien individuel, responsable du
développement humain du Conseil Général de Dimbokro).
La population reconnaît pour sa part les effets
négatifs de la crise sur le développement de sa
localité.
« Le constat est clair, les crises socio-politique et
post-électorale de 2002 et 2010-2011 ont crée beaucoup de torts
à la population qui attendait améliorer ses conditions de vie
à travers les actions du Conseil Général de Dimbokro. Cela
a freiné les actions de développement» (Entretien
collectif, responsables d'associations et mutuelles de
développement).
« Vraiment la "guerre " n'est pas bonne et nous avons
tous constaté qu'elle a ralenti tout développement. Les
structures qui souhaitaient épauler le Conseil Général de
Dimbokro se sont résignées à cause de
l'insécurité qui régnait en son temps»
(Entretien collectif, chefs des villages).
Par ailleurs, pour Koffi ATTA, la crise
socio-économique à des effets sur le développement
à trois niveaux.
« La crise économique a accru d'abord les
besoins et attentes des populations du département de Dimbokro.
Ensuite, les ressources mobilisées par le Conseil
Général de Dimbokro, qu'elles soient humaines, matérielles
et financières, sont insuffisantes. Enfin, et par voie de
conséquence, les investissements entrepris sont en deçà
des espérances » (Koffi ATTA, 2013 : 88).
C'est dire que le développement en question n'est
possible que dans un environnement apaisé.
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