VI.2.7- Au niveau de la sécurité
La sécurité n'était pas en reste dans les
préoccupations du Conseil Général de Dimbokro. Ainsi un
don de radios de communication pour une valeur de 15 millions de francs CFA et
d'un véhicule de type "4x4 " a été offert pour le
renforcement des interventions des Forces de Défense et de
Sécurité sur le terrain. Bien d'autres soutiens ont
été accordés à ceux-ci notamment en carburant et en
denrées alimentaires.
Par ailleurs, le Conseil Général de Dimbokro a
accordé près de 10 millions de francs CFA à la jeunesse et
aux femmes en vue de la création d'activités
génératrices de revenus.
Autant d'efforts de réalisations au
bénéfice des populations et surtout des jeunes car il s'agissait
pour le Conseil Général de leur offrir le maximum de
commodités, d'épanouissement moral et matériel en vue de
les maintenir dans les villages.
L'objectif final étant de créer la richesse
à partir du programme d'insertion socio-économique pour
réduire la pauvreté, et freiner de ce fait l'exode rural dont le
poids se faisait sentir au fil des années sur le territoire
départemental de Dimbokro.
Les différentes actions sus-mentionnées ont
été réalisées dans le but d'apporter un
mieux-être à la population du département de Dimbokro.
Selon Marc MOUTOUSSE « Toute politique de
développement doit avoir comme objectif principal la satisfaction des
besoins essentiels c'est-à-dire ceux dont la satisfaction est
nécessaire pour la survie (besoin physiologique: alimentation,
habituellement) et les services de base (santé, éducation,
assainissement, transport, adduction en eau potable). Ces besoins dits
essentiels, ont trois caractéristiques: ils sont universels,
quantifiables, et leur satisfaction à des effets positifs sur la
croissance.
187
C'est pour cela qu'ils doivent être des
préalables à toute politique de développement
»78.
Cette vision du développement définie par Marc
MOUTOUSSE semblait être la politique de développement
adoptée par le Conseil Général de Dimbokro. En effet, sa
politique de formation professionnelle, de création de micro-projets et
de soutien financier étaient des projets, qui à terme,
permettraient d'aboutir à l'autonomie financière de la population
de Dimbokro.
Il s'agissait de donner à la population elle-même
l'opportunité de participer au développement.
Par ailleurs, le fait de s'associer avec l'ANADER, structure
spécialisée dans le développement rural, s'inscrivait dans
un système de rapports nécessaires pour le développement
local. Car, cette entreprise exige la mobilisation de ressources
financière, matérielle, humaine.
Le soutien qu'apporte le responsable agricole du Conseil
Général de Dimbokro à la population, dans l'orientation
à l'apiculture semble capter l'intérêt d'une frange de la
population du département de Dimbokro.
Il est donc souhaitable de continuer sur cette base en
intégrant davantage les populations à leur propre
développement.
Cet examen des activités a révélé
que cette institution ne manquait pas d'arguments pour participer au
développement économique et social de sa population, mais comment
celle-ci a apprécié les actions réalisées et
quelles étaient ses attentes en matière de
développement?
78 Marc MOUTOUSSE (1990), Théorie du
développement, Paris, Bréal, Page 160.
188
VI.3- PERCEPTION ET ATTENTES DE LA POPULATION
VI.3.1- Appréciation des actions de développement
Tableau n°16 : Répartition
des enquêtés selon leur appréciation des actions de
développement entreprises.
Sexes
Types de relations
|
Femmes
|
Hommes
|
Total VA
|
Total VR
|
VA
|
VR
|
VA
|
VR
|
Suffisantes
|
04
|
2,10
|
02
|
1,06
|
06
|
03,16
|
Insuffisantes
|
50
|
26,32
|
80
|
42,10
|
130
|
68,42
|
Moyennes
|
24
|
12,63
|
30
|
15,79
|
54
|
28,42
|
Total
|
78
|
41,04
|
112
|
58,95
|
190
|
100%
|
Source : Enquête de terrain 2010-2012.
Il ressort des données du tableau n°16 ci-dessus
que 68,42% des enquêtés affirment que les actions de
développement entreprises sont insuffisantes.
Pour 28,42% des enquêtés, ces actions sont
moyennes. Enfin, seulement 03,16% des enquêtés disent que ces
actions sont suffisantes.
« Il faut dire que le Conseil Général
de Dimbokro s'est engagé dans l'amélioration des conditions de
vie de sa population mais il s'est trouvé en face des difficultés
telles que l'insuffisance des moyens financiers. En face donc des nombreux
besoins de la population, ses actions restent encore insuffisantes ».
(Entretien collectif, responsables d'associations et mutuelles de
développement).
Pour les chefs de villages interviewés, « les
actions réalisées sont insuffisantes au vue des nombreux besoins
des populations ».
189
La réalité dans le département de
Dimbokro est que les besoins en développement sont énormes.
En effet, passer d'une région faisant partie de la boucle
du cacao à la situation actuelle dans laquelle est plongée la
population semble préoccupant. Les infrastructures
socio-économiques existantes sont devenues vétustes et les
besoins dans ce domaine sont sans cesse croissants.
Des routes sont de plus en plus impraticables, des villages
demeurent sans école ni électrification ni eau potable. La
couverture sanitaire du département de Dimbokro est de même
très insuffisante face aux besoins en santé des populations. Nos
enquêtés reconnaissent certes l'effort de développement
fait par le Conseil Général de Dimbokro de 2002 à 2010,
mais celles-ci sont et demeurent pour le moment en deçà des
attentes de la population.
Par ailleurs, pour ceux-ci la fermeture de l'unité
industrielle UTEXI a aggravé les difficultés
socio-économiques de la région dans la mesure où cette
fermeture a provoqué des nouveaux pauvres79 qui sont venus
s'ajouter aux autres.
Face à ce tableau, les actions entreprises par le
Conseil Général de Dimbokro sont comme " une goutte d'eau dans la
mer" qui ne sauraient être suffisants pour une population qui pourrait
être estimée à près de 90.000 habitants.
Dans cette optique, il a été nécessaire
de mettre en exergue les attentes de la population de Dimbokro en
matière de développement.
79La pauvreté nouvelle est la forme de
pauvreté que la Banque Mondiale désigne « the new
poor». C'est une forme de pauvreté due le plus souvent à une
rupture du niveau des revenus. Les caractéristiques de l'organisation
sociale et les mutations politico-économiques sont porteuses de cette
forme de pauvreté. Elle naît des événements qui
prennent des proportions et produisent des conséquences qui auraient
été moindres dans un autre contexte. Comme l'expliquent RIDDEL et
ROBINSON, «les nouveaux pauvres sont ceux qui étaient au-dessus
de la ligne de pauvreté mais qui depuis un certain temps ont rejoint le
rang des pauvres en raison d'une récession économique ou des
programmes d'ajustements structurels ».
190
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