4-1-2-3 Avantages tirés par catégories
sociales
Au niveau du village de Damama, déjà à sa
première année d'exercice le comité de gestion de la
banque céréalière a livré le stock aux
adhérents à titre de crédit à un taux
d'intérêt de 30 %. Chaque groupement a eu 200 kg de mil. Les
présidents des groupements ont procédé au partage du stock
pour les adhérents.
C'est dire que la gestion de la banque
céréalière telle qu'elle s'est faite à Damama cette
année n'a pas été au service de toute la population du
village. L'un des objectifs visés à travers son implantation qui
est d'assuré la sécurité alimentaire villageoise est loin
d'être atteint. Par contre au niveau d'Elguéza, au-delà
même des adhérents proprement dits, la gestion de la banque
céréalière était au service de tout l'ensemble des
populations du village. Seulement concernant les spéculations les
adhérents profitent d'une réduction sur les prix de cession
fixés. A titre d'exemple cette année la réduction
était de 50 f CFA sur le prix de vente de la
« tia » du mil. 4.1.2.4 Evolution en terme
d'adhésion par catégories sociales
A l'instar de l'exploitation des champs collectifs,
l'implantation des banques céréalières a suscité un
grand engouement de la part de la population tant qu'à Damama
qu'à Elguéza. Les tableaux 13 et 14 mettent en relief cette
dynamique au niveau des deux villages.
Tableau 13 : Evolution des
adhésions à la banque céréalière au niveau
de Damama.
Ethnies
|
Année 2002
|
Année 2003
|
Haoussa
|
Adhérents
|
Catégorisation
|
Pourcentage
|
Adhérents
|
Catégorisation
|
Pourc-entage
|
PV
|
MV
|
TV
|
EV
|
PV
|
MV
|
TV
|
EV
|
Hommes
|
5
|
5
|
29
|
9
|
31,5 %
|
Hommes
|
10
|
19
|
49
|
17
|
37,5%
|
Femmes
|
2
|
20
|
48
|
14
|
55%
|
Femmes
|
3
|
22
|
77
|
21
|
48,5%
|
Jeunes
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Jeunes
|
-
|
2
|
9
|
3
|
5%
|
Vieux
|
9
|
2
|
4
|
-
|
10%
|
Vieux
|
11
|
2
|
4
|
-
|
7%
|
Peul
|
Hommes
|
1
|
1
|
3
|
-
|
3 ;5%
|
Hommes
|
1
|
1
|
3
|
-
|
2%
|
Total : 152
|
17
|
28
|
84
|
23
|
100%
|
Total=254
|
25
|
46
|
142
|
41
|
100%
|
VNA ( % )
|
36,69
|
Tableau 14 : Evolution des
adhésions à la banque céréalière au niveau
d'Elguéza ;
Ethnies
|
Année 2002
|
Année 2003
|
Haoussa
|
Adhérents
|
Catégorisation
|
Pourcentage
|
Adhérents
|
Catégorisation
|
Pourcentage
|
PV
|
MV
|
TV
|
EV
|
PV
|
MV
|
TV
|
EV
|
Hommes
|
1
|
-
|
3
|
-
|
31%
|
Hommes
|
1
|
1
|
1
|
1
|
25%
|
Femmes
|
1
|
1
|
1
|
-
|
23%
|
Femmes
|
1
|
1
|
-
|
2
|
25%
|
Jeunes
|
-
|
2
|
-
|
2
|
30%
|
Jeunes
|
-
|
2
|
1
|
2
|
31,5%
|
Vieux
|
2
|
-
|
-
|
-
|
16%
|
Vieux
|
2
|
1
|
-
|
-
|
18,5%
|
Total : 13
|
4
|
3
|
4
|
2
|
100%
|
Total=15
|
4
|
5
|
2
|
5
|
100%
|
VNA ( % )
|
13,33
|
Au vu de ces tableaux nous remarquons qu'en une année
d'exercice à Damama, de 152 adhérents on a passé à
254 soit une variation de 36,69% comparativement à Elguéza
où en deux années d'exercice on a passé de 13
adhérents à 16 adhérents soit une variation de 13,33 %.
Cette faible adhésion à Elguéza peut
s'expliquer par le fait que la population n'est pas confrontée à
une pénurie de produits agricoles de manière aiguë. Aussi
les exploitations agricoles d'Elguéza semblent bien gérer leurs
stocks céréaliers plus que celles de Damama , toute chose
qui ne les obligent pas à dépendre de la banque
céréalière en vue de la résorption des
problèmes liés au manque ou à l'insuffisance des vivres.
Toutefois, les populations des deux villages sont unanimes que la banque
céréalière joue un rôle important dans
l'instauration de la sécurité alimentaire villageoise surtout
pendant les années déficitaires. A l'instar des adhésions
aux champs collectifs, on note une absence des peuls aux activités des
banques céréalières. Seul la banque
céréalière de Damama possède cinq peuls comme
adhérents en 2003 sur 254 adhérents soit 2% de l'effectif total.
Cette situation pourrait être due à leur faible intégration
dans la communauté haoussa.
Les plus vulnérables adhèrent plus aux banques
céréalières que les moins vulnérables. A titre
illustratif à Damama en 2003 il y avait sur un effectif de 254
adhérents 183 plus vulnérables contre 71 moins vulnérables
en matière d'adhésion à la banque
céréalière. Ceci s'explique du fait que ce sont eux qui
possèdent ( les plus vulnérables ),les exploitations
chroniquement déficitaires sur le plan alimentaire ,par
conséquent astreints à développer les stratégies
en vue de réduire leur degré de
vulnérabilité .
En fin en prenant en compte le sexe, on note une
adhésion massive aux banques céréalières des femmes
par rapport aux hommes surtout à Damama où les femmes en 2003
représentaient 48,5% de l'effectif total (254) contre 37,5 % pour les
hommes. Ceci s'explique par le fait que dans beaucoup d'exploitations
après la campagne agricole, leurs maris partent en exode. En
adhérant aux champs collectifs, elles arrivent à apporter un
appoint pour la prise en charge du foyer à l'absence des chefs
d'exploitations.
|