1.5. Contexte socio-culturel
Il n'est pas possible d'envisager une société
sans parler des croyances qui imprègnent profondément tous les
actes de la vie sociale. Comme toute société africaine, la
société béninoise a sa propre pratique culturelle et
religieuse qui permet d'identifier les différents groupes ethniques et
religieux.
Malgré sa petite superficie, le Bénin fait
montre d'une grande diversité ethnique et religieuse. On y
dénombre environ une cinquantaine d'ethnies réparties sur des
aires géographiques bien déterminées. Ainsi selon le
recensement de la population et de l'habitation (RGPH3) de 2002, deux grands
groupes socioculturels cohabitent. Le premier, localisé au sud et au
centre du Bénin comprend les Adja (15,2 %), les Fon (39,2 %) et les
Yoruba (12,3 %). Le second situé au nord qui regroupe les Bariba (9,2
%), les Dendi (2,5 %), les Ottamari (6,1 %), les Yoa lokpa (4,0 %) et les
Peulhs (7,0 %).
Par ailleurs, le Bénin présente également
une diversité religieuse remarquable. Selon le RGPH de 2002, 27 % de la
population sont des fidèles de l'église catholique romaine, 24 %
sont des musulmans, 23 % pratiquent la religion traditionnelle y compris le
vodoun, 5 %
8 Mpepp-Cag, 2010, P 57
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Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
pratiquent le Christianisme Céleste, 3 % sont des
protestants méthodistes, 8 % pratiquent d'autres cultes
chrétiens, 6 % pratiquent d'autres types de religions traditionnelles, 2
% d'autres religions et 7 % ont déclaré n'appartenir à
aucune confession religieuse. Mais depuis la fin des années 1980, on
observe une dynamique religieuse, caractérisée par la
montée de l'islamisme et du christianisme (florescences des
églises évangéliques d'obédience
pentecôtiste) et un recul des religions traditionnelles.
Cette diversité culturelle des populations
combinée au faible niveau d'instruction des femmes béninoises
pourrait engendrer une diversité de comportements en matière
d'alimentation et de recours au service de santé. Cette diversité
de comportements, résultant le plus souvent des interdits ou des tabous,
peut maintenir ou conduire les jeunes enfants à un état
nutritionnel anormal.
1.6. Politique de population
Une politique de population peut être définie
comme est une déclaration ou un document d'un gouvernement national par
lequel celui-ci annonce son intention ou son projet d'influer sur
l'accroissement de la population nationale, la répartition et ou la
composition de cette dernière. La politique de population traite souvent
des aspects fondamentaux du bien- être humain comme l'amélioration
de la condition féminine, l'élargissement des possibilités
d'éducation ; l'amélioration de la situation sanitaire etc.
Conscient, depuis de la conférence du Caire
9 , des liens entre la dynamique démographique et le
développement socioéconomique et plus précisément,
de la nécessité de la prise en compte des variables
démographiques dans les plans et programmes de développement
économique et social, le gouvernement a adopté le 2 mai 1996 sa
politique de population. Cette politique a pour but principal
l'amélioration du niveau et de la qualité de vie des populations.
Elle repose sur seize objectifs dont on peut citer entre autres10
:
Assurer un enseignement de qualité à tous les
citoyens béninois ;
Faire passer l'espérance de vie de 54 ans en 1992
à 65 ans en l'an 2016 ; Promouvoir une fécondité
responsable ;
9 La conférence internationale sur la
population et le développement de Caire a eu lieu en 1994
10 DEPOLIPO, 1996
18 | P age
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
Garantir à chacun, en tout temps et en tout lieu, une
alimentation suffisante ; saine et capable d'assurer un bien être
nutritionnel ;
Promouvoir l'habitat sain, la protection et le respect de
l'environnement ;
Créer les conditions favorables à une pleine
participation des femmes au processus de développement et à la
jouissance des fruits qui en découlent ;
Adapter la mise en oeuvre de la politique de population aux
spécificités régionales,
Intégrer des éléments de la politique de
population dans les plans et programmes de développement,
Mobiliser la population béninoise autour des
problèmes socio-économiques et démographiques du pays,
Améliorer les connaissances dans les domaines
socio-économiques et démographiques du pays.
Malgré la loi de 1920 qui interdit la propagande
contraceptive et qui est toujours en vigueur, le Gouvernement autorise les
activités de planification familiale. Plusieurs organisations non-
gouvernementales mènent des activités dans ce domaine. La plus
ancienne, l'Association Béninoise pour la Promotion de la Famille
(ABPF), est née en 1970 de la volonté d'un groupe de
Béninois convaincus que le développement économique n'est
pas dissociable de la santé maternelle et infantile. Elle a
été officiellement reconnue en 1972.
Par ailleurs, le Gouvernement a mis en oeuvre, depuis 1992, un
projet dénommé Santé Maternelle et Infantile/Planification
Familiale (SMI/PF), rebaptisé, depuis 1995, Santé de la
Reproduction et Planification Familiale. Ce projet a pour but la promotion de
la santé familiale par la disponibilité des services de
planification familiale dans les centres de santé gouvernementaux.
Pourtant en 1996, c'est seulement dans 83 % des cas que l'intervalle entre
naissances est supérieur ou égal à 24mois contre 85 % en
2001 (EDSB, 2001) et 86 % en 2006 (EDS, 2006). Selon l'INSAE (2006),
l'espacement des naissances est reconnu pour avoir une influence positive sur
la santé des mères et des enfants : des intervalles inter
génésiques courts (inférieurs à 24 mois) augmentent
les risques de morbidité et de mortalité
19 | P age
Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
aussi bien chez les enfants que chez leur mère. Dans ce
cas, l'enfant est exposé à des risques de malnutrition
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