1.7.Contexte sanitaire
Cette partie tente de décrire l'environnement sanitaire
dans lequel vit la population béninoise, l'organisation et le
fonctionnement du système sanitaire, les politiques de santé en
mise en place.
1.7.1. Organisation et fonctionnement du système de
santé
Le système de santé du Bénin est
organisé et calqué sur le découpage territorial;
c'est-à-dire village, arrondissement, commune, département. Il se
décompose en trois niveaux :
le niveau national ou central représenté par le
Ministère de la Santé Publique avec le cabinet du Ministre et les
Directions Centrales et Techniques. Son rôle est de concevoir la
politique et les stratégies, définir les normes et standards,
mobiliser et coordonner les ressources. La structure de soins correspondant
à ce niveau est le Centre National Hospitalier et Universitaire (CNHU)
et les espaces universitaires;
le niveau intermédiaire ou départemental avec la
Direction Départementale de la Santé Publique comme
répondant du Ministère dans le cadre de la déconcentration
du pouvoir d'Etat. Il joue le rôle de facilitateur et d'assistance
technique. Le Centre Hospitalier Départemental (CHD) est la structure de
soins correspondant à ce niveau ;
enfin le niveau périphérique ou
opérationnel où s'exécutent les activités de soins
dans le cadre ci-après: l'Unité Villageoise de Santé (UVS)
qui est la porte d'entrée du système avec le secouriste et la
matrone; le Dispensaire Isolé ou la Maternité Isolée; le
Centre de Santé d'Arrondissement (CSA) qui est en réalité
la formation sanitaire de premier contact du Système de Santé
avec au moins un dispensaire et une maternité où les prestations
sont dispensées par un personnel qualifié comme l'infirmier, la
sage-femme voir le médecin au niveau du CSA Central de la Commune.
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Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
L'ensemble des formations sanitaires de la commune est
organisé en Circonscription Sanitaire de la Commune (CSCOM)
placée sous la direction d'un médecin chef qui assure des
fonctions administratives locales. En matière de
décentralisation, c'est ce niveau périphérique qui est
prioritairement touché par la réforme du Système de
Santé, réforme dont l'option a été prise en 1995 et
réaffirmée par le décret n° 98-300 du 20 juillet 1998
portant réorganisation de la base de la pyramide sanitaire de la
République du Bénin en Zones Sanitaires. En effet, la Zone
Sanitaire est l'entité opérationnelle la plus
décentralisée du Système de Santé. Elle est
organisée sous la forme d'un réseau de services de santé
de premier contact (qu'ils soient publics ou privés) appuyée par
une formation centrale de référence, publique ou privée
dénommée Hôpital de Zone. La Coordination de la Zone
Sanitaire est animée par l'Équipe d'Encadrement de Zone (EEZ)
ayant à sa tête un Médecin Coordonnateur. La Zone Sanitaire
dessert une population d'environ 200.000 habitants et couvre une ou plusieurs
communes selon le cas. La mise en oeuvre de la réforme comporte un
objectif primordial, celui de garantir une meilleure accessibilité de la
grande majorité de la population aux services de soins de
qualité. L'Hôpital de Zone (HZ) est la formation sanitaire la plus
importante de la Zone. Il est relié aux autres formations sanitaires de
premier contact par un Réseau Aérien de Communication (RAC) ou un
réseau téléphonique.
Malgré la structuration du système sanitaire
béninois, il persiste des besoins non satisfaire en santé. En
effet en 2001, 22% des enfants n'ayant reçu aucune vaccination du PEV
vivent à 30km ou plus des établissements offrant des services de
SMI contre 55% qui sont à 5km et plus et 9% à 30km en 2006 (EDS 2
et 3). Ainsi l'éloignement semble avoir un impact direct sur le niveau
de vaccination. Par ailleurs, le paludisme, l'anémie, la diarrhée
et la fièvre reste les quatre principales maladies des jeunes enfants
depuis 2001 (EDS2 ,2001).
Cependant en matière de ressources humaines, le
Bénin compte 1 médecin pour 7006 habitants ; 1 infirmier pour
1920 habitants ; 1 sage-femme pour 1726 femmes en âge de procréer
et 1 technicien de laboratoire pour 16132 habitants en 2006 (MS, 2006). Ces
statistiques dévoilent l'insuffisance et souvent le manque
d'investissement en matière de ressources humaines dans les formations
sanitaires. Cela pourrait résulter de la réduction au cours du
temps du ratio budget santé/ budget générale de
l'état comme l'indique le graphique1.5. En effet, les programmes
d'ajustement initiés dans les années 80 ont réduit
à néant le principe de la gratuité des soins avec la
réduction sensible des faibles dépenses budgétaires
consacrées à la santé.
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Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
Ainsi, le manque de ressources (humaines et
matérielles) fait que les équipes périphériques ont
du mal à répondre aux besoins des mères qui attendent que
les agents de santé se déplacent pour faire du porte à
porte comme cela a lieu lors des Journées Nationales de Vaccination
(JNV).
Graphique 1.3 : Ratio Budget santé/ Budget
Général de l'Etat
Ratio
20
15
10
0
5
15,15 16,15
1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
11,13
9,78
9,98
Années
8,03
9,81
8,36
8,41
8
Ratio budget santé/ budget Général de
l'Etat
Source : Exploitation des données de l'annuaire
statistique sanitaire 2007 du MSP
Donc ces comportements de ces mères qui
n'amènent plus spontanément leurs enfants aux centres de
santé pour les vaccinations de routine se traduisent par de faibles
niveaux de couverture des enfants complètement vaccinés qui
évoluent en dents de scie même si la couverture en infrastructures
sanitaires est améliorée.
En effet, la proportion d'enfants complètement
vaccinés contre les maladies cible du PEV était de 56 % ; elle
est passée à 59% en 2001, puis à 47 % en 2006 (EDS1, 2 et
3). Toutefois la proportion d'enfants n'ayant reçu aucun vaccin, qui
avait diminuée de 1996 (14 %) à 2001 (7 %) est restée
constante jusqu'en 2006 (EDS 1,2 et 3).
Les dépenses de santé par habitant
résultent est la somme des dépenses de santé publiques et
privées en tant que ratio de l'ensemble de la population. Il englobe la
prestation de services de santé (préventifs et curatifs), les
activités de planification familiale, les activités ayant trait
à la nutrition et l'aide d'urgence réservée à la
santé mais il exclut la prestation d'eau et de services
d'hygiène. Ainsi, lorsqu'on considère ces dépenses, on
constate que des efforts sont en train d'être fait par l'Etat
béninois car on remarque une augmentation des dépenses de
santé par habitants notamment sur la période 2002-2006. Elle est
passée de 17dollarsUS en
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Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
2002 à 28 dollars US en 2006 (Graphique1.4). Ce qui
montre que les efforts de l'État visant l'amélioration du niveau
de vie de ses populations. Mais face l'amélioration de cet indicateur,
on observe encore une forte prévalence des maladies de l'enfant en
particulier la malnutrition (43% des enfants accusent un retard de croissance
selon l'EDSB de 2006)
Ceci se traduit une faible fréquentation des centres de
santé publics qui est en moyenne de trente-six pour cent (36 %). Donc
près de la moitié de la population béninoise n'ont pas
part au budget santé par habitant
Graphique 1.4: évolution des dépenses
de santé par habitant en dollars US de 1996 à
2006
30
25
20
15
10
0
5
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
18
19
montant en dollars US
17 18
16
Années
16
17
17
23
25
27
28
Dépense en santé par habitants(en doolars US)
Source : Exploitation des mégadonnées de la
banque mondial11e
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