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Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans au bénin

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par EMMANUEL HOUESSOU
IFORD / Université de Yaoundé - MASTER PROFESSIONEL EN DEMOGRAPHIE 2013
  

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1.7.Contexte sanitaire

Cette partie tente de décrire l'environnement sanitaire dans lequel vit la population béninoise, l'organisation et le fonctionnement du système sanitaire, les politiques de santé en mise en place.

1.7.1. Organisation et fonctionnement du système de santé

Le système de santé du Bénin est organisé et calqué sur le découpage territorial; c'est-à-dire village, arrondissement, commune, département. Il se décompose en trois niveaux :

le niveau national ou central représenté par le Ministère de la Santé Publique avec le cabinet du Ministre et les Directions Centrales et Techniques. Son rôle est de concevoir la politique et les stratégies, définir les normes et standards, mobiliser et coordonner les ressources. La structure de soins correspondant à ce niveau est le Centre National Hospitalier et Universitaire (CNHU) et les espaces universitaires;

le niveau intermédiaire ou départemental avec la Direction Départementale de la Santé Publique comme répondant du Ministère dans le cadre de la déconcentration du pouvoir d'Etat. Il joue le rôle de facilitateur et d'assistance technique. Le Centre Hospitalier Départemental (CHD) est la structure de soins correspondant à ce niveau ;

enfin le niveau périphérique ou opérationnel où s'exécutent les activités de soins dans le cadre ci-après: l'Unité Villageoise de Santé (UVS) qui est la porte d'entrée du système avec le secouriste et la matrone; le Dispensaire Isolé ou la Maternité Isolée; le Centre de Santé d'Arrondissement (CSA) qui est en réalité la formation sanitaire de premier contact du Système de Santé avec au moins un dispensaire et une maternité où les prestations sont dispensées par un personnel qualifié comme l'infirmier, la sage-femme voir le médecin au niveau du CSA Central de la Commune.

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cinq ans au Bénin

L'ensemble des formations sanitaires de la commune est organisé en Circonscription Sanitaire de la Commune (CSCOM) placée sous la direction d'un médecin chef qui assure des fonctions administratives locales. En matière de décentralisation, c'est ce niveau périphérique qui est prioritairement touché par la réforme du Système de Santé, réforme dont l'option a été prise en 1995 et réaffirmée par le décret n° 98-300 du 20 juillet 1998 portant réorganisation de la base de la pyramide sanitaire de la République du Bénin en Zones Sanitaires. En effet, la Zone Sanitaire est l'entité opérationnelle la plus décentralisée du Système de Santé. Elle est organisée sous la forme d'un réseau de services de santé de premier contact (qu'ils soient publics ou privés) appuyée par une formation centrale de référence, publique ou privée dénommée Hôpital de Zone. La Coordination de la Zone Sanitaire est animée par l'Équipe d'Encadrement de Zone (EEZ) ayant à sa tête un Médecin Coordonnateur. La Zone Sanitaire dessert une population d'environ 200.000 habitants et couvre une ou plusieurs communes selon le cas. La mise en oeuvre de la réforme comporte un objectif primordial, celui de garantir une meilleure accessibilité de la grande majorité de la population aux services de soins de qualité. L'Hôpital de Zone (HZ) est la formation sanitaire la plus importante de la Zone. Il est relié aux autres formations sanitaires de premier contact par un Réseau Aérien de Communication (RAC) ou un réseau téléphonique.

Malgré la structuration du système sanitaire béninois, il persiste des besoins non satisfaire en santé. En effet en 2001, 22% des enfants n'ayant reçu aucune vaccination du PEV vivent à 30km ou plus des établissements offrant des services de SMI contre 55% qui sont à 5km et plus et 9% à 30km en 2006 (EDS 2 et 3). Ainsi l'éloignement semble avoir un impact direct sur le niveau de vaccination. Par ailleurs, le paludisme, l'anémie, la diarrhée et la fièvre reste les quatre principales maladies des jeunes enfants depuis 2001 (EDS2 ,2001).

Cependant en matière de ressources humaines, le Bénin compte 1 médecin pour 7006 habitants ; 1 infirmier pour 1920 habitants ; 1 sage-femme pour 1726 femmes en âge de procréer et 1 technicien de laboratoire pour 16132 habitants en 2006 (MS, 2006). Ces statistiques dévoilent l'insuffisance et souvent le manque d'investissement en matière de ressources humaines dans les formations sanitaires. Cela pourrait résulter de la réduction au cours du temps du ratio budget santé/ budget générale de l'état comme l'indique le graphique1.5. En effet, les programmes d'ajustement initiés dans les années 80 ont réduit à néant le principe de la gratuité des soins avec la réduction sensible des faibles dépenses budgétaires consacrées à la santé.

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cinq ans au Bénin

Ainsi, le manque de ressources (humaines et matérielles) fait que les équipes périphériques ont du mal à répondre aux besoins des mères qui attendent que les agents de santé se déplacent pour faire du porte à porte comme cela a lieu lors des Journées Nationales de Vaccination (JNV).

Graphique 1.3 : Ratio Budget santé/ Budget Général de l'Etat

Ratio

20

15

10

0

5

15,15 16,15

1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

11,13

9,78

9,98

Années

8,03

9,81

8,36

8,41

8

Ratio budget santé/ budget Général de l'Etat

Source : Exploitation des données de l'annuaire statistique sanitaire 2007 du MSP

Donc ces comportements de ces mères qui n'amènent plus spontanément leurs enfants aux centres de santé pour les vaccinations de routine se traduisent par de faibles niveaux de couverture des enfants complètement vaccinés qui évoluent en dents de scie même si la couverture en infrastructures sanitaires est améliorée.

En effet, la proportion d'enfants complètement vaccinés contre les maladies cible du PEV était de 56 % ; elle est passée à 59% en 2001, puis à 47 % en 2006 (EDS1, 2 et 3). Toutefois la proportion d'enfants n'ayant reçu aucun vaccin, qui avait diminuée de 1996 (14 %) à 2001 (7 %) est restée constante jusqu'en 2006 (EDS 1,2 et 3).

Les dépenses de santé par habitant résultent est la somme des dépenses de santé publiques et privées en tant que ratio de l'ensemble de la population. Il englobe la prestation de services de santé (préventifs et curatifs), les activités de planification familiale, les activités ayant trait à la nutrition et l'aide d'urgence réservée à la santé mais il exclut la prestation d'eau et de services d'hygiène. Ainsi, lorsqu'on considère ces dépenses, on constate que des efforts sont en train d'être fait par l'Etat béninois car on remarque une augmentation des dépenses de santé par habitants notamment sur la période 2002-2006. Elle est passée de 17dollarsUS en

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2002 à 28 dollars US en 2006 (Graphique1.4). Ce qui montre que les efforts de l'État visant l'amélioration du niveau de vie de ses populations. Mais face l'amélioration de cet indicateur, on observe encore une forte prévalence des maladies de l'enfant en particulier la malnutrition (43% des enfants accusent un retard de croissance selon l'EDSB de 2006)

Ceci se traduit une faible fréquentation des centres de santé publics qui est en moyenne de trente-six pour cent (36 %). Donc près de la moitié de la population béninoise n'ont pas part au budget santé par habitant

Graphique 1.4: évolution des dépenses de santé par habitant en dollars US de 1996 à 2006

30

25

20

15

10

0

5

1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

18

19

montant en dollars US

17 18

16

Années

16

17

17

23

25

27

28

Dépense en santé par habitants(en doolars US)

Source : Exploitation des mégadonnées de la banque mondial11e

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway