2.1.2. Approches socioculturelles
Ces approches mettent un accent particulier sur l'appartenance
culturelle dans la détermination de la santé de l'enfant. En
effet tout comportement en matière de santé en
général et en particulier dans le domaine de l'alimentation
constitue un fait social qui ne peut être expliqué que par un
modèle culturel. Gérard (1995:48) définit le model
culturel comme « un ensemble de normes, d'images, d'habitudes,
d'idées des pratiques quotidienne, etc., procurant au sujet des cadre de
pensées et de pratiques qui sont reconnues valorisée socialement
et, tout au moins en adéquation avec la vie sociales et le
système de valeurs ». Ainsi la culture agit sur la
santé et en particulier sur l'alimentation des enfants à travers
les systèmes de normes et de valeurs qui régissent les
différents domaines de la vie sociale.
Ainsi dans le domaine de la nutrition, un certain nombre de
problèmes nutritionnels qui affectent les jeunes enfants est dû
aux erreurs commises par les mères, souvent liées aux
règles traditionnelles véhiculées et admises par la
société (MASSAMBA J.P., GAMI N., TRÈCHE SERGE, CORNU
ANDRÉ, 1996). Ces valeurs influencent non seulement la quantité
et la qualité de l'alimentation de l'enfant mais aussi la qualité
des soins à accorder à ces enfants en cas de maladie. L'influence
de ces valeurs s'observe aisément à travers les pratiques et
interdits alimentaires qui s'appliquent généralement soit aux
femmes pendant la période de gestation ou d'allaitement, soit aux jeunes
enfants.
Ces approches mettent en exergue les facteurs socioculturels
tels que le niveau d'instruction, l'ethnie, la religion et le milieu de
socialisation
2.1.2.1. Niveau d'instruction
Cette variable mesure le nombre d'années d'étude
de la mère. L'instruction met l'individu face à d'autres modes de
pensée ou de raisonnement, face à d'autres valeurs. Elle
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Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
joue ainsi un rôle important dans la transformation de
son milieu socio-culturel concerné et agit ainsi sur les comportements.
C'est pourquoi TABUTIN (1995) affirme que « l'éducation de la
mère est de première importance: elle détermine en grande
partie ses connaissances, son pouvoir de décision, son ouverture vers
l'extérieur, son statut dans le ménage et dans la
société; elle change la vision de l'enfant, la perception des
maladies et la capacité de réaction, etc. indépendamment,
jusqu'à un certain point, des revenu du ménage.» En effet,
le niveau d'instruction de la mère a un effet non seulement sur ses
connaissances en matière de pratiques nutritionnelles mais aussi sur les
pratiques médico-sanitaires et d'hygiène. Ainsi
l'éducation influence les choix alimentaires en agissant sur la
compréhension des messages nutritionnels. Bénéficiant des
valeurs modernes véhiculées par l'instruction, les femmes peuvent
être disposées à abandonner facilement les pratiques
traditionnelles jugées néfastes pour la survie de l'enfant
(interdits alimentaires, tabous, médecine traditionnelle). C'est dans
cette lancée que GIROUX (2008) a mis en exergue le rôle important
joué par l'éducation dans la prévalence du retard de
croissance des enfants dans cinq pays de l'Afrique subsaharienne (Ghana,
Burkina Faso, Tanzanie, Madagascar et Zambie). INSAH (2008) dans son
étude sur la malnutrition a monté que l'éducation a un
effet discriminatoire dans les trois pays concernés (Tchad, Mali et
Burkina Faso) .Ces résultats rejoignent ceux de KOBELEMBI(2004) obtenus
en Centrafrique, de MARIKO et collaborateurs (2009) au Mali et de MASSAMBA
(2012) au Congo.
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