2.1.1.2. Activité économique de la
mère
Lorsque l'enfant naît, les parents sont les premiers
responsables de la garde de l'enfant, de son alimentation, de sa santé,
etc. Cette charge qui incombe particulièrement à la femme,
enferme cette dernière dans un rôle domestique ou reproductif
(OPPONG, 1986) où elle s'occupe de la grande partie des travaux
ménagers, l'éducation et les soins des enfants. Mais avec
l'urbanisation, la scolarisation des filles, les femmes deviennent de plus en
plus présentes sur le marché de travail. Ainsi, le fait que la
femme travaille en dehors du foyer peut constituer un préjudice pour
l'enfant d'une part et d'autre part peut être aussi le moyen de
mobilisation de ressources financières. Dans le premier cas, le travail
de la femme a des conséquences sur l'alimentation du jeune enfant
(notamment sur l'allaitement, le sevrage), sur l'attention et les soins qui
leurs sont accordés et en définitive sur leur survie. En effet
selon ECHARRI CONAVAS (1994), l'exercice d'une activité
économique outre que celle domestique attribue un « double travail
» qui peut entrainer l'épuisement de la mère et par
conséquent, diminuer la quantité et la qualité du lait
maternel donné à l'enfant. De plus, cette « mère ne
peut plus s'occupe de son enfant pendant la journée. Sachant qu'il n'y a
pas habituellement des institutions comme les crèches ou les jardins
d'enfants pour prendre en charge les enfants » (MORRISSON et LINSKENS 2000
: 20), la mère qui travaille à l'extérieur du
ménage est obligée de confier ses enfants à d'autres
membres de la famille ou à ses frères et soeurs (AKOTO et
TABUTIN, 1989).
Parfois l'occupation de la mère constitue même la
cause du sevrage précoce des enfants. Ce constat est renchéri par
AKOTO et HILL (1988) qui confirment que l'activité de la mère
peut la contraindre à réduire la durée d'allaitement de
l'enfant et le sevrer de façon précoce. Par contre MARIKO et
collaborateurs (2009) concluent au bout de leur étude faite au Mali que
le travail de la mère ne présente pas d'effet significatif sur le
risque de retard de croissance des enfants.
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Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de
cinq ans au Bénin
Mais l'exercice d'une activité peut permettre à
la mère d'avoir une autonomie financière ou d'investir dans
l'alimentation de son enfant. Cette autonomie influencera fortement sa
capacité de décision et d'action en matière de
santé (ADJAMAGBO et al, 1999). Ajoutons que le lieu de travail constitue
un lieu de socialisation de la jeune mère où elle peut s'informer
de nouvelles pratiques en matière d'alimentation ou de santé.
Ainsi une femme, qui travaille, a une plus grande ouverture au monde
extérieur et a des réseaux sociaux élargis (RAKOTONDRABE,
2001).
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