A- Bilan des flux migratoires
En Mauritanie, les migrants sont présents dans tout le
territoire, mais selon une étude réalisée par le Bureau
international du travail (BIT) les villes de Rosso, Nouakchott et Nouadhibou
comptent à elles seules plus de la moitié de la main d'oeuvre
étrangère dans le pays.
L'Enquête sur la Situation de la Main d'oeuvre
Etrangère en Mauritanie (EMOE 2007) explique ce fait par la position
stratégique qu'occupent ces trois villes à savoir : Rosso comme
ville d'entrée, Nouakchott ville d'accueil ou de transit et Nouadhibou,
porte de sortie et lieu de transit des migrant(e)s à destination de
l'Europe.
En effet, selon l'enquête sur la main d'oeuvre
étrangère (EMOE), réalisée par la Direction de
l'Emploi en 2007/2008, les trois villes, Nouakchott, Nouadhibou et Rosso
abritaient 24 400 travailleurs migrants dont 51,8% sont des hommes.
Nouakchott accueille le plus de migrant(e)s avec un effectif de
22153 individus, soit 91%, du total des travailleurs étrangers dans ces
trois villes contre 7% à Nouadhibou (1707 personnes) et 2% (540)
à Rosso.
Les résultats de cette même enquête et ceux du
Recensement Général de la Population et de l'Habitat (RGPH)
réalisé en 2000 donnent les proportions résumées
dans le tableau suivant :
Ces résultats montrent que la proportion des hommes est
plus élevée que celle des femmes dans les trois villes prises
ensemble. Cela se vérifie à Nouadhibou où le taux des
hommes est largement supérieur à celui des femmes. Le taux des
femmes était plus élevé que celui des hommes à
Rosso, en 2000. A Rosso on constate une tendance d'équilibrage entre la
proportion des hommes et celle des femmes migrantes.
En termes de main d'oeuvre étrangère, le rapport
de l'EMOE 2007/2008 fait la comparaison de ses résultats avec ceux du
Recensement générale de la population et de l'habitat (RGPH) 2000
qui montre des profils très comparables. Le tableau 3 ci-après,
présente la structure de la population étrangère par sexe,
âge, niveau d'instruction et par situation dans la profession, selon les
deux sources. Pour le RGPH 2000, les structures présentées
concernent tous les étrangers dans le pays, alors que l'EMOE 2007/2008
se limite aux trois villes (Nouakchott, Nouadhibou et Rosso). L'EMOE 2007/2008
démontre ainsi, à travers cette comparaison, que la
communauté étrangère active dans les trois villes
couvertes est majoritairement masculine : 56% d'hommes contre 44% de femmes. A
Nouadhibou, on a 65% d'hommes contre 35% de femmes. A Nouakchott, le taux des
femmes s'élève à 45% contre 55% pour les hommes. Et
à Rosso, cette proportion est de 52% d'hommes contre 48% de femmes.
Enfin, l'examen de ces résultats selon la
nationalité révèle que le taux des hommes est plus
élevé aux niveaux des différentes nationalités
présentes dans les trois villes sauf pour le cas des
Sénégalais dont le taux des femmes est de 57%. Les Gambiens
affichent les taux de 25% de femmes contre 75% d'hommes, et les
Guinéens, les taux de 70% d'hommes contre 30% de femmes.
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