A- Alternative à la pénurie de la
qualification de la main d'oeuvre local
Jeune capitale surgie des dunes, face à l'océan,
Nouakchott est née en même temps que l'Etat indépendant de
Mauritanie. La Mauritanie, du fait de son manque de main d'oeuvre locale,
attire depuis son indépendance de nombreux migrants qui viennent y
travailler
Face aux multiples défis auxquels ce pays était
confronté, la construction occupait une place importante ; c'est ainsi
que le chantier d'importantes infrastructures tant dans le domaine de la
santé que dans ceux de l'éducation et de la culture ont vu le
jour. Ceci ce manifeste par une forte demande de main d'oeuvre.
Outre le secteur du BTP (Bâtiments et travaux publics)
qui à été une aubaine pour les travailleurs
étrangers ; pour la construction des routes goudronnées reliant
certains secteurs de la ville de Nouakchott, les migrants constituent une
alternative à la pénurie de main d'oeuvre locale. Les besoins se
font sentir dans divers domaines tels que la teinture,
l'électricité, la mécanique, la peinture, la restauration,
la menuiserie, la maçonnerie, la coiffure, la blanchisserie etc. Les
migrants qui travaillent dans le secteur informel l'ont choisi à
défaut d'alternative d'emplois dans le secteur formel. Néanmoins
ils arrivent tant bien que mal à en tirer profit et disent que
grâce à leur travail ils arrivent à satisfaire leurs
besoins et ne dépendent de personne. Il faut souligner que
l'hôtellerie emploie beaucoup de migrants notamment des
sénégalais, des maliens, des ghanéens, etc.
B-Secteurs occupés par les migrants de transit
Dans le document thématique 2009, traitant les
dimensions sociales de la migration en Mauritanie préparé par
Sidina Mohamed Saleh Ndah, l'auteur aborde un certain nombre de points :
1. Les différentes formes d'emplois pour les
migrants
Dans un environnement qu'ils considèrent hostile, du
moins précaire, les migrants cherchent toujours un emploi qui leur
permettra de subvenir à leurs besoins essentiels et immédiats que
sont la nourriture, le logement, les soins médicaux et
l'éducation de leurs enfants. Dans leur recherche d'emplois, les
migrants savent qu'ils sont recrutés pour combler un déficit
chronique de main-d'oeuvre locale et font face à des problèmes
sur le marché du travail.
Pour décrocher un travail, ils doivent souvent
recourir à des chefs d'entreprise ou des intermédiaires qui leur
font accepter des conditions salariales inférieures à celles
accordées aux Mauritaniens ayant les mêmes compétences. En
dépit des difficultés qu'ils peuvent rencontrer dans leur
quête d'emplois, les migrants dans la plupart des cas parviennent
à s'insérer sur le marché du travail.
2. Les emplois formels et informels
La méfiance des directeurs d'entreprise eu égard
au respect de la convention collective du travail est telle qu'il est difficile
de collecter des données sur le travail des migrants. Cependant, il est
connu qu'offrir un emploi à un migrant revient beaucoup moins
cher que pour un national dont le salaire est plus
élevé et pour lequel des charges sociales sont normalement dues.
Dans le même temps, les chefs d'entreprise reconnaissent aux travailleurs
migrants des qualités professionnelles et une grande
disponibilité.
Dans le secteur de la pêche par exemple, qui attire une
grande population étrangère, les sociétés
dépensent beaucoup moins en salaires accordés aux
étrangers qui acceptent des conditions de travail que les nationaux
refusent. Pour fidéliser cette catégorie d'employés, les
sociétés de pêche leur offrent des conditions minima
jugées suffisantes pour une grande partie d'entre eux qui vivent seuls
et parviennent ainsi à faire des économies substantielles sur
leurs salaires.
Quelques migrants employés dans le secteur privé
(la construction, les écoles privées) disent que les rapports
entre les chefs d'entreprise et leurs employés sont normaux. Il
règne souvent une atmosphère d'entente qui se caractérise
par des services extra professionnels (assistance aux baptêmes, aux
cérémonies de mariage, etc.).
Paragraphe 2 : Les catégories de flux
migratoires
La gestion de la migration en Mauritanie se heurte à un
véritable problème lié aux donnés disponibles sur
les flux migratoires. Après le départ des colonisateurs, la
Mauritanie faisait face à un besoin important de main d'oeuvre pour sa
«construction».
Les travailleurs migrants venus de divers horizons
peuvent être repartis dans plusieurs catégories ; nous allons voir
leur répartition socio-économique (B), après avoir
tenté de dresser un bilan de ces flux migratoires (A).
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