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La gestion de la migration de transit en Mauritanie : défi et perspective.

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par Mohamed Mohamed DJIGO
Université de Nouakchott - Master 1 Droit 2010
  

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A- Le renforcement de l'intégration régional

On sait que les migrations sud-sud ont toujours joués un rôle considérable dans le développement des populations de l'Afrique de l'Ouest qui, pour des raisons économiques et politiques, ont besoin de se rendre dans les pays voisins pour rechercher des emplois temporaires. La Mauritanie en tant que pays se situant au carrefour des pays de l'Afrique de l'Ouest et ceux du Maghreb, en plus de ces relations historiques avec les Etats de la CEDEAO, appartient aussi à des institutions régionales arabes telles que la Ligue des Etats Arabes et l'Union du Maghreb Arabe.

Parmi les conventions de la Ligue des Etats Arabes relative à la migration on peut

citer :

- La convention arabe sur le placement de la main d'oeuvre

- La convention arabe sur le déplacement de la main d'oeuvre - La convention arabe sur la formation

Ces conventions ont pour objectif de mettre en place les bases d'une coopération « gagnant-gagnant » en vue de favoriser la mobilité des migrants de cette zone. On peut alors s'étonner de l'inertie des autorités Mauritanienne quant à la ratification de ces conventions.

En ce qui concerne l'Union du Maghreb Arabe, rappelons que L'article 2 de son traité du 17 février 1989 affirme que cette institution vise progressivement à réaliser la libre circulation des personnes, des services, des marchandises et des capitaux. Pour ce faire, l'institution fait de la promotion de la circulation des personnes et des biens un vecteur de construction de l'unité de la région maghrébine. C'est dans cette optique que plusieurs

conventions et accords ont été signés sous l'égide de cette union en matière commerciale, douanière, de sécurité sociale, judiciaire...

Certes, ces conventions sont porteuses d'espoir mais pour qu'elles puissent avoir un impact positif sur l'ensemble des pays membres, les autorités devraient accompagner leur application.

B- La législation interafricaine

Pour faire face à ces défis, les pays de la sous région se sont efforcés de mettre en place des cadres institutionnels et juridiques multilatéraux, bilatéraux et nationaux à même de favoriser la mise en cohérence des migrations avec le développement économique et social et d'assurer sur des bases saines le respect et la protection des droits de tous les migrants et des membres de leur famille.

a) Dans le traité de l'OUA

Dans la charte de l'OUA signé à Addis-Abeba le 25 mai 1963, les chefs d'Etat et de Gouvernement africains ont convenus de créer l'organisation de l'Unité Africaine, persuadés que la charte des Nations Unies et la Déclaration universelle des Droits de l'Homme, principes desquels ils réaffirment leur adhésion, offre une base solide pour une coopération technique fructueuse entre leurs Etats.

En effet, en vertu de l'article 2 de la charte de l'OUA, l'un des objectifs de l'OUA est de favoriser la coopération internationale en tenant compte de la charte des Nations Unies et de la Déclaration universelle des Droits de l'Homme.

En conformité avec l'article 13 de cette déclaration qui proclame que « toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien et de revenir dans son pays», les législations interafricaines ont prévu presque toutes des dispositions relatives à la circulation des personnes à travers des accords multilatéraux ou bilatéraux

b) Dans le cadre des accords de Cotonou

Les accords de Cotonou signés le 23 juin 2000 entre l'Union Européenne et les pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) constituent une remise à jour des anciens accords de LOME signés en 1975. Ils encadrent trois des principales mesures nécessaires pour atteindre les objectifs de lutte contre la pauvreté par un développement adapté à la fois aux conditions de la mondialisation et à l'état des pays :

? dispositions institutionnelles ? stratégies de coopération

? financement du développement

Parmi les articles de ces accords, concernent la migration et les migrants, on peut citer ;

? l'article 13 est consacré aux conditions des migrations, il souligne, entre autres, la nécessité de « l'élaboration de stratégies de mise en oeuvre de programmes de coopération nationaux et régionaux en faveur de l'amélioration des conditions de vie et de travail et de la création d'emplois, et du développement d'actions visant à l'insertion professionnelle des ressortissants des pays ACP (Afrique Caraïbes Pacifique) dans leur pays d'origine ou dans un Etat membre de l'Union Européenne »7

Paragraphe 2e : La promotion de la coopération SUD/SUD

La coopération Sud-Sud est reconnue comme un outil efficace de coopération pour le développement et de renforcement des efforts d'intégration sous-régionale. Elle répond également à un impératif de rationalisation dans l'utilisation des ressources dans la mesure où elle contribue à améliorer la concertation aux niveaux sous-régional, régional et international. Certes des organisations régionales comme la CEDEAO, l'UMA et la CEMAC existent et jouent un important rôle dans la cohésion de leurs Etats membres, via leurs institutions communes. Mais on note un défaut de coordination entre ces organisations sur la question de la gestion de la migration.

Pour venir à bout de ce phénomène transnational qu'est la migration il faut en plus des efforts des Etats séparément une politique commune, qui aura comme effet la facilitation de la mobilité des migrants (A) l'harmonisation des législations en matière de migration de transit (B) et le développement par la migration (C).

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault