Chapitre 2 : Perspectives de solution
L'ampleur des flux migratoires à laquelle la Mauritanie
fait face, suppose une réponse forte et coordonnée de l'ensemble
des acteurs directement ou indirectement concernés par ce fléau.
La Mauritanie à l'instar des pays concernés par ce
problème semble malgré ces faibles moyens prendre conscience de
l'ampleur de ce phénomène. Si l'on revient
A- Le développement des statistiques et bases de
données sur les migrants
aux facteurs qui poussent la personne à la migration
irrégulière, on sait qu'ils sont en général d'ordre
économique, mais ce n'est la principale cause ; dans plusieurs cas la
migration et surtout clandestine apparaît comme un fait normale, naturel,
puisque l'homme par sa nature suit les richesses. De ce point de vue
l'émigration apparaît comme un droit, mais un droit qui s'exerce
parfois de manière illégale. D'où la
nécessité et même l'urgence de mettre en place des
alternatives tant au niveau national (section 1) que
régional (section 2) pour réguler les flux
migratoire
Section 1ère : Au niveau national
En plus des lois et conventions ratifiés par les
autorités Mauritanienne en matière de migration, d'autres
solutions sont entreprises pour venir en aide au nombre croissant de migrant
qui afflux de jours en jours sur le sol mauritanienne en vue de rejoindre
l'Europe. Aujourd'hui, nous constatons que les obstacles au mouvement des
personnes constituent une véritable et constante entrave à de
nouveaux gains économiques découlant de la libéralisation
des échanges. Donc pour mettre en place une politique
susceptible de faciliter les mouvements des personnes de manière
méthodique et prévisible, sure et utile pour tous les Etats
concernés, des travaux devraient être faites au niveau national
pour la mise en place d'une structure de gestion des flux migratoire
(paragraphe 1) et le développement des réseaux diplomatiques et
consulaires (paragraphe 2).
Paragraphe 1er : La mise en place d'une structure de
gestion des flux
migratoires
En effet, pour les solutions au niveau national il est
important de mettre en place des structures en vue de gérer les flux
migratoires. C'est en ce sens que La Direction de l'Emploi avec l'appui de
l'OIM, avait entrepris une évaluation nationale sur la politique de la
migration. Ce travail devrait aboutir sur la définition d'une
stratégie et l'adoption d'une politique en matière de migration
en Mauritanie.
La Commission Nationale des Droits de l'Homme (CNDH) avait
réalisé des visites au camp de rétention à
Nouadhibou. Elle avait également formulée des recommandations
pour améliorer les conditions de détention dans ce camp et
favoriser le retour des migrant(e)s de façon digne dans les pays
d'origine. En dépit des tentatives de solutions faites par les
acteurs nationaux, on constate que beaucoup d'efforts doivent être
mené dans le développement des statistiques et bases de
données relative aux migrants (A) afin de maximiser les effets positifs
de la migration sur le développement (B).
En lisant de document travail intitulé «
Mauritanie Migration, marché du travail et développement »
réalisé par Mr Ould Brahim Ould Jiddou Fah, économiste
mauritanien, on se rend compte que des efforts devraient dans le sens du
développement des statistiques et bases de données sur les
migrants.
Pour cause, les données sur la migration sont
éparpillées et non exhaustives.
Les enquêtes spécialisées sur la migration
n'ont jamais été entreprises au niveau national. Les questions
traitées dans le Recensement général sur la population et
l'habitat (RGPH) en 2000 sont anciennes et limitées aux nombres de
migrants et ne permettent pas d'approfondir les caractéristiques
socioéconomiques des migrants recensés. Dans ce domaine, les
données les plus récentes font référence à
celles de l'enquête relative à la situation de la main d'oeuvre
étrangère en Mauritanie dans les trois principales villes du pays
(Nouakchott, Nouadhibou et Rosso). Cette enquête est
réalisée en 2007 par le bureau d'étude privé EDFOR
pour le compte du ministère de l'Emploi dans le cadre de la
préparation de la stratégie de la main d'oeuvre
étrangère. Toutefois, cette stratégie n a pas encore
été validée ni mise en oeuvre.
Cependant, il existe quelques données relative à
la migration que l'on peut trouver à travers certaines enquêtes
menés par des organismes internationaux à savoir ; le HCR, l'OIM,
Banque Mondiale...
D'une manière générale, le système
statistique mauritanien reste pauvre en termes de données sur la
migration. L'une des faiblesses majeures de ce système est l'absence
d'enquêtes exhaustives sur la migration portant à la fois sur
l'immigration et l'émigration et leurs incidences sur le
développement du pays. Il faut que les autorités mettent en place
une coordination entre les structures concernées par la question de
migration afin que les informations qui seront produites soient exhaustives,
centralisées et publiées officiellement.
Le fléau de la migration n'est pas un problème
qu'on doit régler de manière superficielle. Une base de
données fiable aidera les autorités nationales à mesurer
l'ampleur des flux migratoires afin de mettre en place une politique permettant
de maitriser l'entrée et la circulation des migrants sur le territoire
national.
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