III. Faciliter aux ménages ruraux l'accès
au crédit agricole et aux intrants :
« C'est un mal nécessaire » s'est
exclamé un producteur du groupement de kamisimbi. Ce qui fait peur chez
les producteurs c'est le remboursement au cas où la campagne a connu un
échec. Mais ailleurs, le facteur accès au crédit agricole
a donné des bons résultats. Tout en maintenant la rigueur dans le
remboursement des crédits et un taux d'intérêt
promotionnel, ceux-ci devraient être aussi accessibles aux techniciens
qui n'ont pas encore suffisamment des moyens financiers et qui devront
empêcher par des exemples. « Le revenu non agricole ainsi que
l'accès aux institutions de la finances rurale informel constituent des
véritables leviers de l'acquisition de l'investissement dans un
environnement caractérisé par le rationnement du crédit
formel.
Le crédit obtenu devra faciliter la prise en charge
d'une partie de la main d'oeuvre, de l'amélioration des conditions du
travail. Dans ce cas, l'Etat devra subventionner les engrais et en faciliter
l'accès en s'appuyant sur l'expérience du Rwanda comme
déjà retenu à l'article 28 du code agricole (2011) :
« l'Etat, la province et l'entité territoriale
décentralisée prennent toutes les mesures nécessaires pour
assurer le couverture totale des besoins nationaux en intrants agricoles de
qualité » et dans son préambule qui a retenu pour cette
cause la création d'un Fond national de développement agricole et
sa gestion en synergie avec les institutions financières bancaires et
non bancaires. Dans ces conditions, même le warrantage pourra être
accepté comme model de garantie aux crédits sollicités.
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La RDC est signataire de la charte d'Abuja sur les engrais et
la révolution verte du 12 juin 2006, par celle-ci, « les Etas
membres de l'Union africaine doivent prendre les actions spécifiques
pour améliorer l'accès des agriculteurs aux semences des
qualités, à des infrastructures d'irrigation, aux services de
vulgarisation, aux informations du marché et aux analyses et cartes de
sol pour faciliter l'utilisation effective et efficiente des engrais
inorganiques et organiques tout en veillant aux aspect de protection de
l'environnement ». Cette déclaration reconnait aussi que « les
paysans africains sont confronter à des multiples contraintes dont la
faible productivité des sols, la difficulté d'accès aux
nouvelles technologies agricoles et des marchés restreins et
inefficaces. Sans des intrants en quantité suffisantes et de la
qualité requise, les paysans sont souvent incapables de satisfaire les
besoins alimentaires de leurs familles, encore moins ceux d'une population en
rapide croissance. Pour nourrir leurs familles et leurs pays les paysans
doivent passer des pratiques agricoles extensives à faible rendement
à des pratiques plus intensives à haut rendement, avec une plus
forte utilisation des semences améliorées, des engrais et de
l'irrigation. Tout effort visant à réduire la faim sur le
continent, doit d'abord passer par la restauration des sols très
épuisés. En effet, les sols d'Afriques sont devenus les plus
pauvres du monde du fait de l'épuisement continu des
éléments nutritifs depuis de nombreuses décennies. Selon
les estimations, le continent perd l'équivalent de plus de 4 milliards
de dollars US en élément nutritifs chaque années : un
phénomène qui mine la capacité du continent à se
nourrir ».
Le crédit en espèce sera couplé d'un
crédit en cheptel (gros et petit bétail) pour mieux asseoir la
gestion intégrée de la fertilité du sol. Le discours sur
les engrais chimiques seuls n'est pas encourageant pour ceux qui veulent
adopter leur utilisation.
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