III. L'ignorance et la mauvaise application des lois
foncières
A une population majoritairement analphabète, on
applique un droit foncier qu'elle ne connait pas, un droit qui ne cadre pas
avec sa conception coutumière de la propriété
foncière : ceux qui l'appliquent abusent surtout de son ignorance et
induisent volontairement l'autorité en erreur en lui fournissant des
fausses enquêtes de vacance des terres. A ceci, il faut ajouter une
mauvaise interprétation du contrat foncier par les contractants. Chacun
interprète le contrat à son profit.
IV. Les expropriations des terres par la nouvelle
bourgeoisie
Cette expropriation consiste en un détournement des
terres paysannes par les
« Nouveaux riches » n'appartenant à aucune
famille noble, avec la complicité de tous les services juridiques, des
affaires foncières et des hauts fonctionnaires. Disposant des moyens
financiers importants, les commerçants et les élites s'attirent
la sympathie de toute la classe politique et administrative, prête
à leur octroyer tout terrain demandé sur base des faux
procès-verbaux d'enquêtes de vacances des terres de complaisance.
Ce type d'expropriation est très fréquent compte tenue de la
barrière de la coutume d'occupation des terres des certaines
catégorie des gens et d'usage abusif de la nouvelle
réglementation foncière dont les administratifs exploitent les
ficelles pour se procurer de l'argent entre nouveaux riches et nobles
coutumiers représentant la population locale.
L'évolution du marché foncier et de
l'utilisation des réglementations formelles laisse percevoir une
tendance à la concertation des terres dans les mains de la classe de
nouveaux riches composée en grande partie de fonctionnaires et de
commerçants.
En effet, grâce à l'information
privilégiée et aux moyens financiers et relationnels dont elle
dispose, cette classe tire avantage du système foncier dual actuel.
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