4.1.3. Promouvoir une alimentation saine
Devant l'ambiguïté des messages à porter
pour prévenir l'obésité par une éducation
nutritionnelle, de leur potentiel d'impact non convaincant
(évalués en première partie), de leur effet sur la
pratique contreproductive de régimes amaigrissants et de leur
innocuité non démontrée, les actions s'inscrivant dans cet
objectif viseront à totalement arrêter les injonctions
diététiques de minceur et de restrictions et à simplement
soutenir un environnement physique favorable à la
pratique de comportements préventifs. A titre d'exemple, il
paraît imprudent de diaboliser les boissons sucrées qui sont
universellement appréciées par les humains dès la
naissance, et ce pour plusieurs raisons. La première s'intéresse
à l'effet sur la psychologie de l'individu, car rendre l'individu
conscient que son plaisir de consommation se fera aux dépends de sa
santé physique, pourrait accentuer l'anxiété du
mangeur. La deuxième raison est, que ce genre de message s'adressera
à des individus aux perspectives temporelles orientées vers le
futur. Restreindre ou supprimer un plaisir de consommation pour sa propre
santé, demande à se distendre de l'hédonisme
présent. Or, comme il a été
évoqué dans la troisième partie, les sujets les
plus à risque de développer une obésité
sont justement orientés vers l'instant présent. Le message ne
toucherait donc pas les
Alexia Charreton Monnet 2013
individus ciblés, mais pourrait même renforcer
à l'extrême, les restrictions des individus orientés vers
le futur. De même, en ce qui concerne l'apport énergétique
global, son calcul est réalisé inconsciemment par l'hypothalamus
et une restriction cognitive ne doit pas être valorisée dans la
population générale, sous peine de décentrer les individu
de leurs sensations internes et de risquer de les entraîner
vers des troubles du comportement alimentaire ou vers une perte du plaisir
alimentaire, comme cela est observé chez certains diabétiques. De
plus la restriction dans l'enfance est contre-productive puisqu'elle est un
facteur de risque d'obésité. Des actions sur l'environnement de
vie seront donc privilégiées : accompagnement des écoles
pour supprimer l'instauration de la pratique d'une collation
matinale, vigilance sur les temps de repas gérés par
la collectivité (restauration scolaire) afin qu'ils soient suffisamment
longs pour permettre la mastication, disponibilité et
accessibilité des aliments peu énergétiques (notamment
dans les quartiers...). Toutefois, cette orientation essentiellement «
mono-systémique » n'inhibe pas la possibilité de
développer une éducation pour la santé visant à
soutenir la capacité de distanciation vis à vis de la
publicité et une éducation nutritionnelle à visée
thérapeutique exclusivement pour les individus à risque.
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