V-2-3 : CONSIGNES SPECIALES SUR LES IMPACTS
ENVIRONNEMENTAUX DES REFUGIES AU BURKINA FASO
De façon spécifique, dans la région du
Sahel Burkinabé, il y a un besoin urgent :
D'encourager des actions de formation des producteurs
(autochtones surtout) dans les techniques de prélèvement des
ressources fourragères (herbacées et ligneuses) en relation avec
la quantité de fourrage pour la préservation durable de
l'environnement. Ces formations devraient être associées à
des modules de renforcement des capacités des éleveurs
(autochtones et réfugiés) à s'organiser pour une meilleure
exploitation et gestion du fourrage dans les zones de pâture des
sites/camps. Le renforcement des capacités est aussi important aussi
bien chez les autochtones que chez les réfugiés et même
chez les agents techniques en charge de l'encadrement des communautés
dans les sites d'accueil. Des actions d'organisation efficiente de la mise sur
le marché des SPAT très prisés en saison sèche
ainsi que des formations pour leur utilisation sont nécessaires pour une
valorisation optimale du cheptel.
L'élevage est la base de survie des éleveurs
réfugiés dont la plupart ne pratiquent pas l'agriculture et ont
perdu une bonne partie de leurs animaux lors de leur déplacement. Le
renforcement de programmes (la reconstitution du cheptel et la lutte contre la
malnutrition basée sur la dotation de petits ruminants comme les
chèvres laitières aux couches les plus vulnérables au
niveau des camps) par la FAO, l'ONG Reach Italia et le HCR devrait être
envisagé avec plus de moyens et une meilleure implication des
réfugiés particulièrement sur l'entraide et la
solidarité. En outre, des efforts des services techniques de la
région du Sahel doivent être portés sur l'intensification
de la vaccination (PPCB, pasteurellose, charbon symptomatique, etc.), le
déparasitage et divers traitements curatifs à l'antibiotique.
Enfin, il conviendrait d'apporter un appui technique aux
communautés pour assurer une bonne gestion et la durabilité des
ouvrages hydrauliques déjà réalisés par les
populations locales (mares, boulis, forages, puisards, micro-barrages et
retenues). De même qu'il est essentiel d'avoir à long terme des
indicateurs pour assurer une bonne suivie des ressources naturelles dans les
trois provinces concernées, mieux que des parcelles d'observation soient
établies en nombre suffisant sur les zones de fréquentation des
animaux afin de recueillir et d'apprécier les paramètres
climatiques les plus importants. Toutefois, Il n'est pas habituellement
possible de réparer entièrement les atteintes subies par la zone
d'accueil avant
IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX DES REFUGIES AUTOUR DES ZONES
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le départ des réfugiés (UNHCR, 2013).
![](Impacts-environnementaux-des-refugies-autour-des-zones-conflictuelles-en-Afrique-de-l-ouest32.png)
Toutes ces recommandations ont pour fondements un
préalable : la mise en place et le renforcement d'une coordination entre
les acteurs humanitaires (partenaires financiers, organisations
internationales) et les autorités locales (services techniques
déconcentrés).
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