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Impacts environnementaux des réfugiés autour des zones conflictuelles en Afrique de l'ouest

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par Abdoulaye DIALLO
Université Ouaga I Pr Zoseph KI-ZERBO - Master II recherche (Gestion des Ressources Naturelles) 2015
  

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V-2 : RECOMMANDATIONS POUR UNE MEILLEURE ATTENUATION DES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX DES REFUGIES EN AFRIQUE DE L'OUEST

Ces recommandations présentent d'abord les directives données par le HCR en matière d'environnement, ensuite exposent des perspectives formulées pour les différents cas de dégradation des ressources naturelles et humaines causées par les réfugiés en Afrique de l'Ouest. Enfin, des conseils spécifiques ont été proposés pour les cas de dégradation des ressources aux Burkina Faso.

V-2-1 : RECOMMANDATIONS HCR

Pour une meilleure gestion des impacts environnementaux des réfugiés de conflits, nous allons d'abord énumérer des mesures d'atténuation proposées par le HCR à l'échelle mondiale et ensuite, formuler des recommandations propres au regard des connaissances acquises tout au long de cette étude pour la sous-région ouest africaine. Ainsi, selon le HCR :

La planification et la résolution des problèmes environnementaux associés aux réfugiés ou aux rapatriés doivent se faire suivant trois phases essentielles :

·

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La phase d'urgence ;

· La phase de soins et d'entretien et

· La phase des solutions durables.

Dans le cadre des opérations en phase d'urgence, le système d'information du HCR qui permet de disposer d'informations détaillées sur :

· La topographie ;

· La géologie ;

L'hydrologie ;


·

· La couverture végétale ;

· Les sols ;

· Les conditions climatiques ;

Les espaces fragiles ou protégés se trouvant à proximité des camps, le contexte socio-économique et les infrastructures existantes, constitue une base à partir de laquelle dresser une planification prospective, afin de mieux choisir l'emplacement du site, organiser la disposition intérieure du site, positionner les infrastructures telles que routes, pistes d'atterrissage et décharges, et établir des plans de gestion des zones forestières. Aussi, le choix pour l'installation du camp doit tenir également compte du climat, des spécificités locales en matière de maladies, des conditions de drainage et/ou la disponibilité en eau. Ainsi, les mesures préventives et palliatives doivent devenir la norme plutôt que rester l'exception. La démarche préventive devient de faite la seule solution véritable. Une sélection soigneuse des sites d'installation et une organisation spatiale bien réfléchie des habitations au sein de ces sites constituent deux exemples de cette démarche (HCR/UICN, Août 2005).

Suite à la phase d'urgence, la phase de soins et d'entretien (stabilisation des effectifs de réfugiés et début de l'intervention du HCR) est celle durant laquelle les effets cumulés des différents types d'impacts commencent à se faire sentir de manière marquée par la population réfugiée comme par la population locale. Ces impacts environnementaux découlant de la présence de réfugiés sont divers et susceptibles d'avoir des répercussions négatives sur l'alimentation, la santé et le bien-être des populations locales ainsi que des réfugiés eux-mêmes. Pour pallier à ces problèmes selon le HCR, il y a lieu :

.SUR LE PLAN ALIMENTAIRE

De promouvoir les préparations alimentaires enrichies ou composées, telles que les mélanges maïs-soja, et les légumes frais ne doivent pas être cuits trop longtemps pour préserver leurs qualités nutritionnelles (se reporter aux directives conjointes du HCR et du PAM

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concernant les programmes d'alimentation sélective). Promouvoir l'utilisation de réchauds économes en énergie, produisant peu de fumée et la distribution de denrées de ration générale sous la forme nécessitant le moins d'énergie de cuisson (farine au lieu de grain, par exemple). La fourniture de denrées alternatives, plus respectueuses de l'environnement (par exemple des aliments à cuisson rapide nécessitant moins de combustibles) devrait être encouragée si le contexte s'y prête.

Choisir les denrées ou les sources d'approvisionnement impliquant moins de besoins de transport, de manipulation et de conditionnement. L'alimentation de la population entière par distribution de biscuits énergétiques et de repas tout prêts ne doit concerner que des périodes courtes.

.SUR LE PLAN AGRICOLE

Il convient d'accorder une attention particulière aux mesures de préservation des sols et de leurs réserves en eau dans le cas de cultures pluviales à travers l'introduction de méthodes et de techniques agricoles durables (rotation des cultures avec légumineuses, utilisation d'engrais organiques tels que le compost et le fumier). Encourager la conception et la construction de systèmes d'irrigation adaptés dans le cas de cultures irriguées. Sensibiliser et éduquer les réfugiés et autres bénéficiaires à la nécessité d'économiser l'eau. Pour ce faire, promouvoir des pratiques exemplaires en matière d'utilisation optimale de l'eau comme l'amendement des terres et la promotion de pratiques agricoles (zaï, cordons pierreux).

La réalisation communautaire des activités de foresterie au niveau des camps, des villages locaux, des plantations d'arbres le long des routes et des canaux d'irrigation ; la construction de prises d'eau, de barrages-déversoirs fixes, de terrasses ou de diguettes de rétentions participent à la préservation des sols et des ressources en eau. Des techniques alternatives de traitement des déjections humaines devraient être utilisées dans la mesure du possible, telles que la production de biogaz et sa transformation en engrais organique. De même, les dispositifs de collecte et de stockage des eaux de ménages peuvent permettre leur acheminement vers des jardins potagers ou des arbres. Afin de compenser la faible production agricole dans certaines zones d'accueil de réfugiés, il convient d'accompagner les réfugiés par le développement d'activités génératrices de revenus chez les femmes surtout en leur octroyant des fonds de roulement (UICN, 2005).

.SUR LE PLAN LOGISTIQUE ET SANITAIRE

Travailler à limiter les allées et venues inutiles et optimiser l'utilisation des véhicules vides : les divers organismes de mise en oeuvre devraient coordonner et optimiser l'utilisation

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de ces véhicules, y compris les livraisons de ravitaillement, afin de limiter les besoins en matière de transport. De plus, lorsqu'un équipement lourd est utilisé, il convient d'éviter absolument les terrassements abusifs ou une destruction étendue de la couverture végétale du sol. Au contraire, la présence d'arbres et d'arbustes doit être respectée autant que possible lors de la construction des routes et des autres infrastructures. Les facteurs topographiques doivent également être pris en compte, les terrassements se faisant en suivant les lignes de niveaux. L'emplacement des lieux d'habitation doit permettre de maintenir en place le plus de végétation existante possible.

Réduire à la source les emballages inutiles et évacuer ces déchets là où ils pourront être recyclés et/ou éliminés dans un site d'enfouissement géré à plus long terme. Les déchets de construction doivent être recyclés ou éliminés dans les règles. Règlementer autant que possible, les activités génératrices de revenus car elles sont parfois une source excessive de nuisances diverses, telles que fumée, suie ou bruit, au point de porter atteinte à la qualité de vie des personnes demeurant à proximité. Même s'il est surtout important de percevoir que, de manière générale, la multiplication des opportunités de revenus peut permettre de réduire les impacts des réfugiés sur l'environnement.

Après la phase de soins et d'entretien, vient la phase de solutions durables, où il est essentiel de veiller à la restauration des sites d'accueil des réfugiés après leur rapatriement, aux soucis environnementaux posés par l'intégration des réfugiés dans le pays hôte ou la réintégration des rapatriés dans leurs propres pays d'origine. Egalement, des précautions spéciales sont de mises en ce qui concerne tous les déchets dangereux tels que les déchets d'origine médicale, les récipients ayant contenu des pesticides et les produits chimiques périmés ou usagés. Le plan de gestion des déchets devrait comporter en bonne place la mise en oeuvre d'un programme d'application des « 3 R » (réduire, réutiliser, recycler) et il est préférable d'instituer si possible l'utilisation de moyens de lutte non chimiques. Enfin, oeuvrer à ce que les éléments potentiellement dangereux, tels que les logements abandonnés, les fosses des latrines ou les zones d'enfouissement des déchets, soient démontés et évacués en toute sécurité ou traités selon les règles en usage (HCR, 2005).

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