III-2-4 : MODES DE VIE DES REFUGIES LIBERIENS A
BUDUBURAM
La grande majorité des réfugiés
libériens à Accra vivait au camp de Buduburam qui faisait preuve
d'un grand dynamisme. Les diverses activités économiques
menées dans le camp font penser à une ville, car elles sont
surtout tertiaires. L'agriculture pratiquée par les libériens
à l'intérieur du camp permettait de préparer des plats
typiques du Libéria qui diffèrent des habitudes alimentaires du
Ghana. Les réfugiés parviennent aussi à revendre une
partie de leur production agricole (BOAMAH-GYAU K, 2008). Par ailleurs, le camp
apparaissait plutôt propre en comparaison à certains quartiers
d'Accra, et surtout de Conakry ou le ramassage d'ordures était moins
organisé ou systématique. Les différentes zones du camp
disposent de points de collecte des déchets. Dans chaque zone s'est
constituée une équipe de résidents pour veiller à
la propreté des lieux : balayage, ramassage des ordures et entretien des
drains d'assainissement quand nécessaire. Certaines familles
plutôt plus pauvres survivent en partie grâce au ramassage et
à la collecte des emballages plastiques vides, notamment ceux des
sachets d'eau, qu'ils revendent ensuite pour un petit bénéfice
(OMATA N, 2011a). A Buduburam, les réfugiés libériens tout
comme les ghanéens devaient compter sur leurs propres ressources pour
bénéficier des services de base (eau courante et
électricité).
IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX DES REFUGIES AUTOUR DES ZONES
CONFLICTUELLES EN AFRIQUE DE L'OUEST
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Le camp comporte également des associations qui sont
animées où fréquentées par les
réfugiés sur une base quotidienne ou hebdomadaire. Elles
constituent des opportunités d'emplois, ou du moins d'occupation pour
les habitants du camp, quel que soit leur âge. La plupart des
réfugiés sont chrétiens et fréquentent des petites
églises qui leur apportent un soutien spirituel et psychologique (DOVLO
E et SONDAH S, 2001) mais aussi matériel, en leur donnant accès
à des sources de revenu stables ou ponctuelles. De même, les
moments de fêtes, religieuses ou nationales rassemblent les
résidents du camp ainsi que leurs amis les ghanéens, ou encore
les manifestations de revendication envers les instances dirigeantes du camp et
le HCR. Du reste, le camp dispose d'un marché en contact avec le village
de Buduburam et qui a surtout servi de lieu de vente d'une partie de l'aide
alimentaire qui avait été allouée aux
réfugiés pour acquérir d'autres biens de consommation
courante non fournis par les ONG, comme dans d'autres situations d'exil et
d'aide alimentaire (FERRY F, 2004).
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