III-1-2 INSTALLATION DES REFUGIES EN GUINEE
Le lieu d'installation des réfugiés
étaient principalement déterminé par l'origine ethnique,
rurale ou urbaine et les contacts transfrontaliers.
Suite à leurs arrivées, certains
réfugiés issus des premières vagues entreprirent de
construire leurs propres cases dans les endroits indiqués par la
communauté d'accueil. La taille des groupements de
réfugiés était souvent égale ou même
supérieure à celle des villages locaux, chaque communauté
gardant son identité dans ces villages jumelés. Aucun acte
extérieur, pas plus le gouvernement guinéen que les agences
étrangères n'étaient intervenues dans ce processus. Ce
processus d'auto prise en charge a été moins efficace avec les
réfugiés de la quatrième grande vague constituée de
sierra léonais particulièrement des ethnies Kissi, Mende et
Madingue qui fuyaient les combats de la zone frontalière entre le
Libéria et la Sierra Leone (TRAORE O, 1990). Ils subirent une
installation qualifiée « d'auto installation guidée »
dans le camp de facto crée à Kouloumba quelques temps
après leurs arrivées.
Les degrés d'homogénéité des
réfugiés variaient fortement selon les situations de «
séparation spatiale » et de « ségrégation
spatiale » qui étaient souvent hétérogènes. Et
bien que non voulue, cette situation peut être qualifiée de
ségrégation spatiale. On estimait qu'environ moins de 20% des
réfugiés de la région forestière vivaient dans de
vrais camps, 25% dans de nouveaux villages ou des villages jumelés et
que plus de la moitié était intégrée dans les
villages et villes de la Guinée. Guéckédou était
là où la densité de réfugiés étaient
la plus forte et comptait le plus grand nombre de camps (Van Damme W, 1995).
Toutefois dans cette préfecture, deux tiers des réfugiés
n'appréciaient pas la vie dans les camps et étaient
intégrés à la population locale, ou vivaient dans des
regroupements de moins de 300 personnes. Plusieurs groupes ethniques,
différents de la population d'accueil étaient
mélangés.
La Guinée a montré un bel exemple d'accueil de
réfugiés en Afrique et même le HCR l'a dit une fois. De
fait le magazine « réfugiés » publié par le HCR
employait l'image d'une « lune de miel » pour qualifier la relation
entre réfugiés et guinéens en 1991 (RUIZ M, 1992).
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