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Impacts environnementaux des réfugiés autour des zones conflictuelles en Afrique de l'ouest

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par Abdoulaye DIALLO
Université Ouaga I Pr Zoseph KI-ZERBO - Master II recherche (Gestion des Ressources Naturelles) 2015
  

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CONCLUSION PARTIELLE

IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX DES REFUGIES AUTOUR DES ZONES CONFLICTUELLES EN AFRIQUE DE L'OUEST

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Le cadre logique de cette étude met corrélation les hypothèses formulées, les objectifs fixés, les variables et indicateurs retenues. L'analyse de ce cadre opératoire a permis de mettre en évidence des concepts et définitions qui ont été clarifiés pour une bonne compréhension de l'étude. Les données collectées dans le cadre du présent travail ont été traitées, analysées et classifiées par thèmes et par zones géographiques suivant les résultats de la recherche. Et ces investigations nous ont permis d'aboutir à un certain nombre de résultats qui seront présentés et discutés dans la suite de notre travail.

ENVIRONNEMENTAUX DES REFUGIES DE

CONFLITS EN AFRIQUE DE L'OUEST.

DEUXIEME PARTIE : LES IMPACTS

Cette deuxième partie de notre étude traite des conditions d'accueil et des modes de vie des réfugiés de conflits dans trois pays ouest africains : la Guinée Conakry, le Ghana et le Burkina Faso. Elle met l'accent sur les impacts environnementaux des réfugiés dans ces différents pays. Quelques impacts positifs et des mesures d'atténuation des dommages causés par les réfugiés sur l'environnement seront également abordés.

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CHAPITRE III : CONDITIONS D'INSTALLATION ET MODES DE VIE DES REFUGIES DANS TROIS PAYS OUEST AFRICAINS : LA GUINEE CONAKRY, LE GHANA ET LE BURKINA FASO

Les conditions d'installation et les modes de vie déterminent en grande partie le degré d'autonomie des réfugiés et partant leurs impacts possibles sur l'environnement.

III-1 : ARRIVEES ET INSTALLATIONS DES REFUGIES LIBERIENS ET SIERRA LEONAIS EN GUINEE

Les régions accueillant nouvellement les réfugiés attirent et continuent d'attirer les médias alors que celles qui reçoivent les réfugiés depuis des années sont oubliées. C'est le cas, notamment de la république de Guinée, qui a accueillie depuis 1990, environ 600.000 réfugiés, les uns, victimes de la guerre au Libéria, les autres, chassés par le conflit de Sierra Leone. De 1990 à 1995, plus de 500.000 réfugiés libériens et sierra léonais sont accueillis en Guinée (HCR, 1995). En juin 1995, le HCR avait officiellement enregistré en Guinée 603 750 réfugiés, dont 578 846 dans la seule zone forestière qui jouxte les deux pays en conflit, matérialisée ici en couleur verte sur la carte 3. Ces chiffres représentaient 10% de la population en Guinée. A la fin de 1995, dans la région forestière du Sud, un habitant sur trois était réfugié. A l'échelle mondiale, c'était le pays où il existait l'une des plus grandes

concentrations de réfugiés.

Carte 3 : carte de la Guinée Conakry

Carte montrant les limites territoriales, régionales et provinciales de la Guinée Conakry.

III-1-1 ARRIVEES DES DIFFERENTES VAGUES DE REFUGIES EN GUINEE

Arrivés par vagues successives, deux grands groupes de réfugiés étaient distingués : entre Janvier 1990 et Avril 1991, il y eut quatre importantes vagues de réfugiés, soit environ 350 000 personnes qui représentaient les premiers arrivants (réfère tableau 4 et carte 4). Chaque grande vague apportait brusquement une population importante de réfugiés pendant plusieurs jours suivie de venues plus faibles qui s'étalaient sur des mois jusqu'à l'afflux suivant. Ces vagues étaient assez homogènes dans la mesure où les réfugiés avaient la même origine ethnique, le même degré de dénuement, mais des origines diverses, liées à l'itinéraire géographique de la progression des rebelles du NPFL et à leur combat avec les troupes gouvernementales (Van Damme W, 1999). Ces premières vagues de réfugiés en Guinée partagèrent les cases des guinéens ou bien occupèrent des bâtiments publics comme les écoles. Puis de 1992 à 1995, plusieurs petites vagues de réfugiés continuèrent à arriver en Guinée, soit environ 150 000 « derniers arrivants ».

Tableau 4 : arrivées des quatre premières vagues de réfugiés en Guinée forestière. Source : Wim Van Damme, 1999

Vague (date d'arrivée)

Origine

Estimation du nombre et état à l'arrivée

Zone d'installation en Guinée

Mode d'installation

Première vague ou vague Nimba (janvier-mars 90)

Ruraux Mano du comté de Nimba

Environ 100 000, pauvres et démunis, en bonne santé

Zones frontalières
rurales de Yomou,
N'Zérékoré et Lola

Installation autonome au sein des membres de leur ethnie; camps de facto à Thuao (10 000)

Deuxième vague ou vague urbaine (mai- août 90).

Mandingues urbains et différentes villes du Liberia.

Environ 100 000, biens personnels importants et en bonne santé.

Villes de Macenta et N'Zérékoré; plus de déplacements vers Beyla et la Haute-Guinée.

Installation autonome au sein des membres de leur ethnie.

Troisième vague ou vague Loffa (juin- août 90).

Ruraux guerzés, Toma et Kissi des comtés de Loffa et Bong.

Environ 50 000, pauvres et démunis, en bonne santé.

Zones rurales de Yomou(Guerzés), Macenta (Toma) et Guéckédou (Kissi).

Installation autonome au sein des membres de leur ethnie.

Quatrième vague ou vague de Sierra Leone (mars-avril 91).

Ruraux Kissi et Mende de Sierra Leone et ruraux Gbande du Liberia.

Environ 100 000, pauvres et démunis, sous- alimentés mais encore en assez bonne santé.

Régions rurales de Guéckédou.

Kissi : installation autonome au sein des membres de leur ethnie Mende et

Gbande : « auto-installation guidée » en zones rurales (mais pas de liens ethniques, camps de facto à Kouloumba) (26 000).

Source : Wim Van Damme, 1999

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Les populations de la Guinée forestière ont plus partagé avec les premières vagues de réfugiés « le gîte et le couvert, les terres cultivables et les ressources naturelles » (GTZ, 1998). Ils ont donné « un coin de leur case, dans leur village » explique Michel Kamano (conseiller politique du président guinéen Lassana CONTE) lors d'un entretien avec Helène SIMONE-LORIERE pour les enquêtes de terrain de sa thèse le 10/11/2008. Ces propos de l'homme politique montrent que grâce aux liens culturels communs avec les migrants, les autochtones ont accordé une aide inconditionnelle aux réfugiés avant même l'intervention de l'Etat guinéen et du HCR. De même, les proximités ethniques entre hôtes et réfugiés expliquaient ces réactions spontanées mais elles ont été largement instrumentalisées et mises en scène par un Etat faible et pauvre qui n'était pas vraiment en mesure de canaliser les milliers de réfugiés entrés sur son territoire.

Carte 4 : illustration des quatre grandes vagues d'arrivées des réfugiés en Guinée forestière entre 1990 et 1991

L'observation de ces cartes révèle que les réfugiés arrivés entre 1990 et 1991 en

Guinée forestière avaient des origines géographiques diverses et sont en majorité des libériens.

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Les besoins des derniers arrivants étaient plus grands et leurs moyens de s'en sortir seule, moins efficaces. Dans ce groupe de réfugiés arrivé entre 1992 et 1995, on a pu observer plus de dix petites vagues, soit quelque 150 000 personnes. La plupart arrivèrent dans les préfectures de Yomou, Macenta et Guéckédou. Lorsque le conflit s'étendit en 1995, environ 9000 s'installèrent à Kissidougou et 24 000 à Forécariah, le long de la côte guinéenne. Bon nombre de réfugiés arrivés entre 1992 et 1995 avaient été auparavant des « déplacés ». Certains avaient connu pendant plusieurs années de terribles épreuves proches du travail forcé, étaient pauvres, malnutris et sans liens avec la population locale qui supportait déjà un grand nombre de réfugiés (Van Damme W, 1999).

Tableau 5 : aperçu général de trois des dernières petites vagues de réfugiés en Guinée

Date d'arrivée

Evénement déclencheur

Evaluation du

nombre et/ou état sanitaire à l'arrivée

Zone d'accueil en

Guinée et mode
d'installation

Juin 1993

Conflits dans la zone de Kailahun (Sierra Leone) et du comté de Loffa (Liberia)

En mauvaise santé.

Taux de
malnutrition élevé.

Arrivés dans la zone

frontière de

Guéckédou puis

transférés par le HCR dans de petits camps

(Nyeadou et

Fandouyema), bon

accès à la terre.

Septembre 1994

Attaque de l'ULIMO

contre le quartier
général du NPFL à Gbamga

27 000 réfugiés

généralement en

mauvaise santé

D'abord dans des

camps de transit :
Diécké, Bignamou et Betha (Yomou).

En janvier 1995,
transfert par le HCR à Noonah. Peu d'accès à

la terre (8000

seulement sont

acceptés, les autres
s'installent seuls, sans assistance).

Janvier 1995

Attaque de Kambia par le RUF

24 000 réfugiés, en bonne santé

Forécariah, s'installent
eux-mêmes au milieu
des membres de leur

ethnie, puis sont
incités par le HCR à aller dans les camps.

Source : Wim Van Damme, 1999

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle