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Analyse diagnostique de la miellerie de Tobé dans la commune de Bantè (Bénin)

( Télécharger le fichier original )
par Olivier KPODEKON
Université d'Agriculture de Kétou (Bénin) - Licence professionnelle en Aménagement et Gestion des Ressources Naturelles (AGRN) 2014
  

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2.2.5. Analyse de la flore mellifère et présentation du Calendrier apicole

La flore du Bénin existe sous forme d'oeuvre scientifique et adoptée par de nombreux chercheurs ; mais la flore mellifère elle, se constitue progressivement et ce, avec les travaux de Sounon (2000), de Mensah et al. (2003) ; Donou (2007) et de Yedomonhan (2009), etc. La présente étude révèle l'importance et l'abondance des plantes mellifères sauvages à 90,65% contre 9,35% des plantes cultivées recensées (Sedegan et al. 2011). Le département des Collines a disposé, sur le plan floristique, d'une importante diversité d'espèces mellifères cultivées et naturelles via l'existence des forêts classées communautaires et son rythme climatique de type bimodal. Cette diversité lui a offert une disponibilité permanente et variée de plantes à fleurs tout au long de l'année. Les mois de mars, avril, mai, octobre, novembre et décembre sont caractérisés par l'abondante floraison des espèces mellifères recensées, et ceux de janvier, février, juin, juillet, août et septembre, marqués par une floraison partielle des espèces mellifères recensées. Les plantes mellifères des collines permettent aux abeilles de récolter le nectar, le pollen et le miellat pour assurer leurs fonctions vitales. Ces périodes de grande floraison des espèces mellifères sont fortement prises en compte dans l'élaboration du calendrier apicole. Ainsi, il est élaboré un calendrier apicole suivi dans le département des collines. Il s'agit du tableau suivant qui rend compte des différentes activités apicoles. Toute fois notre structure d'accueil démarre sa campagne apicole en octobre et clôture ses activités en début juin. Aujourd'hui cette flore mellifère subit de graves dégradations causée par

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l'exploitation illicite ou incontrôlée des arbres mellifères comme Pterocarpus erinaceus, Daniela oliveri, etc. et l'entreprise même ne s'est pas dotée d'une plantation d'essences mellifères privée.

Tableau5: Calendrier apicole du département des collines

Source : Sedegan et al. 2011

2.2.6. Contraintes & Analyse

2.2.6.1- Problèmes liés à la production de miel et des autres produits de la ruche

? La pression des espèces (organismes) nuisibles aux abeilles et aux produits de la

ruche.

Dans la nature, les abeilles ont plusieurs nuisibles. Certains sont prédateurs des abeilles et d'autres s'attaquent aux produits de la ruches et les déprécient. Les premiers attaquent les abeilles pour les dévorer soit dans la ruche, à l'entrée des ruches ou sur les organes végétaux (fleurs, fruits etc.) ou encore les immobilisent et les rendent vulnérables plantes apivores). Les

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seconds quant à eux pénètrent dans la ruche de manière insidieuse, se nourrissent des produits de la ruche et se développent au dépend de la ruche, causant des dégâts variables allant jusqu'à la mort de la colonie. Ces différents nuisibles contribuent à la fragilisation des abeilles, les rendant vulnérables à diverses affections. La vie des abeilles est ainsi menacée par plusieurs maladies.

En effet, la ruche n'est pas peuplée que d'abeilles. Les conditions de température, d'humidité alliées à a présence de substances organiques et minérales riches et variées dans la ruche, attirent de nombreux hôtes plus ou moins occasionnels ou permanents. C'est le cas des mycètes ou champions dont le développement est favorisé par l'absence de lumière. Toujours présents dans les miels sous forme de levures, la forte pression osmotique liée à la forte concentration en sucres des miels inhibe leur développement est favorisé par l'absence de lumière. Toujours présents dans les miels sous forme de levures, la forte pression osmotique liée à la forte concentration en sucres des miels inhibe leur développement, mais ne les tue pas. Le nettoyage incessant des ouvrières liées à l'action antifongique de substances contenues dans la propolis empêchent normalement leur développement. (Schweitzer, 2006)

Des mammifères aux insectes en passant par les oiseux et les araignées, le règne animal a un grand intérêt pour l'abeille et les produits de la ruche. Certains ne s'intéressent qu'à son miel. D'autres sont moins sélectifs ; ils considèrent toute la ruche comme étant comestible. Dans le rang des nuisibles redoutables (signalés par les apiculteurs et retrouvés au cours du stage), nous avons :

- Mammifères

Il s'agit de l'homme, le Pangolin et les souris qui sont les plus importants prédateurs.

L'homme sait que les abeilles jouent un rôle très primordial dans la nature. Mais par ses erreurs, ses négligences et souvent par sa cupidité, son ignorance et son égoïsme, l'homme détruit ces mouches à miel pour des raisons personnelles et de gains immédiat. Par ses méthodes destructrices et l'usage de produits chimiques, il a modifié profondément la faune et la flore en la raréfiant et en faisant disparaître des végétaux qui n'avaient que le seul défaut de croître dans n environnement qui leur était favorable et de se mélanger à ses cultures. D'autres, en utilisant des méthodes apicoles totalement artificielles, ont privé les colonies de

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leur résistance naturelle, les abeilles de leurs fonctions et de leurs « aspirations » biologiques naturelles.

Les souris

Elles peuvent s'introduire dans la ruche, se nourrir de cire, de pollen et de miel. A des moments donnés, les souris réussissent à ériger leur nid dans la ruche et y déposer leur urine et leurs fèces, ce qui occasionne des odeurs pestilentielles d'urine émanant de la ruche. Quant au Pangolin (Akikan) proche d'une colonie d'abeilles soulève ses écailles et les abeilles naturellement s'énervent et viennent à la défense. Elles rentrent sous les écailles et l'animal ferme sa couverture et tue ces abeilles ; il s'en sert pour nourriture.

Photo12 : Des rats retrouvés au fond d'une ruche

-Les insectes

Les apiculteurs de l'ASAB ont situé les arthropodes nuisibles aux abeilles et aux produits de la ruche parmi les causes majeures de la chute du rendement du miel et des autres produits de la ruche. Certes beaucoup de nuisibles, tels que les pilleurs, les boeufs (lors de la transhumance), les rats, les oiseaux sont également incriminés mais les arthropodes restent les nuisibles les plus importants en raison de leur biologie et de leur éthologie (évoluaient en colonies et ne craignaient pas les piqûres des abeilles)

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2.2.6.2-Contraintes liées à la lutte contre les nuisibles des abeilles

Les apiculteurs de l'ASAB ont engagé une farouche lutte contre les ennemis des abeilles. Ils utilisent des méthodes jusque-là traditionnelles pour mener leur lutte. Pour ce qui concerne les cas de vol du miel ou de la cassure des ruches, les uns installent des boites (contenant de poudre noires) destinées à envouter et à punir ces malfaiteurs. D'autres enchainent les ruches entre elles dans un premiers temps et contre les arbres dans un second temps avec un suivi régulier des ruchers. C'est des méthodes qui se révèlent moins efficaces car certains malfaiteurs possèdent des antidotes de ces poudres. Un apiculteur à Bigina1 nous confiait que les peuhls continuaient de casser ses ruches malgré la peine qu'il s'est donnée pour enchainer la majorité de ces ruches. Les apiculteurs sont victimes des effets pervers du harmattan qui assèche les fleurs et rend le butinage difficile aux ouvrières. Pour ce qui concerne les animaux, aucune solution adéquate n'a été trouvée. Par ailleurs, les apiculteurs utilisent de l'huile de vidange qu'ils passent sur les ruches afin de freiner l'action des termites. A Alloba, certains apiculteurs fabriquent des boules à partir de la terre pétrie ; ils déposent ces boules dans les colonies de Fourmies maillantes ou de Fourmies rouges, cela les éloigne complètement des ruchers. Toutes ces méthodes de luttes sont à court terme. L'autre problème qui n'est pas solutionné jusqu'à maintenant est lié aux coléoptères qui vivent même dans la ruche avec les abeilles. Au Bénin, les chercheurs ont rapporté que le neem (Azadirachta indica A. fuss) est un insecticide qui se trouve être particulièrement actif contre les insectes prédateurs des abeilles et déprédateurs des produits de la ruche de l'ordre des Coléoptères, des Lépidoptères et des Orthoptères (Tosso 2009 ; Hennou 2010). De plus, Tosso (2009) a remarqué que la colonisation des ruches était assez importante pour les ruches qui ont subi un traitement de Neem. Aussi Hyptis suaveolens poit est une plante dont les effets insectifuges et insecticides ont été découverts par plusieurs programmes de recherches au Bénin (Akabassi, 2003). Ces extraits de plantes s'avèrent être des insecticides botaniques très efficaces dans le contrôle des insectes ravageurs des abeilles et des produits de la ruche (Pomalegni et al. 2007, Tosso 2009 et Hennou, 2010). Tosso (2009) rapporte que l'Hyptis est particulièrement efficace contre les insectes de l'ordre des Hyménoptères. Malgré ces brillants travaux effectués par ces scientifiques ; les apiculteurs de l'entreprise affirment que l'application de ces plantes dans les ruchers ou l'utilisation des extraits de ces plantes pour lutter contre les nuisibles aux abeilles se révèlent inefficace car disent-ils que leurs effets sont

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à court termes. Cela pourrait trouver sa source dans la faible sensibilisation ou l'absence de suivi des apiculteurs. Ce fait engendrerait l'abandon de l'apiculture dans certaines zones.

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III - PROBLEMATIQUE

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon