CHAPITRE I : ASPECT THEORIQUE DE L'ETUDE
Dans ce chapitre, il sera d'abord question du cadre
théorique, précisément dans le paragraphe 1, ensuite dans
le paragraphe 2, nous apporterons des explications aux notions de notre
thème et enfin nous présenterons notre structure qui est l'U.O
au Paragraphe 3.
PARAGRAPHE I : CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE
1. Contexte et justification
Selon Hubert Landier2, «Le dialogue social
constitue, à l'heure actuelle, la forme de régulation sociale
universelle la plus achevée. Il est au sommet de la pyramide de tous les
mécanismes que l'humanité a expérimentés en
matière de relation de travail ».Ainsi, il est devenu, en plus
et davantage, un outil stratégique de gestion politique pour les
gouvernements et un important levier de management, pour les entreprises
modernes, qui y ont recours, pour partager et faire épouser leur vision,
leurs objectifs, leurs règles de fonctionnement et leurs contraintes
à des citoyens - travailleurs qui, à leur tour, sont de plus en
plus attentifs, à la pérennité de leur gagne-pain et
soucieux de travailler dans des conditions décentes. En effet, la
relecture du code du travail le 13 mai 2008, avec la création du conseil
national de l'emploi et de la formation professionnelle et la clause de
dédit de formation, instituée par ce même code du travail,
sont autant de thèmes au coeur de l'actualité de la modernisation
et de l'importance du dialogue social. Il est aussi,trop souvent
abordé, comme une contrainte légale. Il s'en trouve alors,
réduit aux procédures d'information, de consultation et de
négociation. Il se transforme alors, en un exercice formel, qui se
limite à respecter les obligations légales. La confiance n'y a
pas sa place, les échanges évoluent dans le cadre d'un jeu
d'acteurs, qui donne trop souvent lieu à la confrontation.
Au-delà de cette conception, le dialogue social doit être
à la fois pris comme, un outil du progrès économique et
social d'une organisation, ainsi qu'un facteur de performance de l'entreprise
à travers la coopération, la confiance et l'implication de tous
les acteurs. C'est au regard de son apport indéniable à
l'efficacité de l'entreprise, que nous avons choisi de porter notre
réflexion, sur le thème du dialogue social, comme source de
valorisation des ressources humaines et d'amélioration des performances,
à l'université de Ouagadougou, afin d'apporter notre pierre
à son édification.______________________________________________________________________
2
www.regard-hubertlandier.fr
2. Objectif général
L'objectif général de notre
étude, est de montrer l'importance du dialogue social, dans le processus
de valorisation des ressources humaines et l'amélioration des
performances au sein de l'U.O.
3. objectifs spécifiques
A travers l'objectif général, nous formulons
quatre objectifs spécifiques qui sont :
- Démontrer les forces du dialogue social à
l'U.O
- Ressortir les faiblesses du dialogue social à
l'U.O
- Montrer les éventuelles conséquences d'un
dialogue social défectueux à l'U.O
- Proposer des solutions pour la mise en place d'un dialogue
social efficace au sein de l'U.O.
4. Hypothèses
Pour répondre aux questions de la
problématique, nous partirons de trois hypothèses :
- Le dialogue social améliore les performances de
l'U.O
- Les rencontres formelles et informelles permettent la
valorisation des Ressources Humaines à l'U.O
- La faible participation du personnel administratif et
enseignant ainsi que des étudiants au fonctionnement de
l'Université, cause des révoltes.
5. Revue de littérature
Le courant des relations humaines met l'accent sur les
facteurs physiologiques et la motivation, dans l'activité humaine. Kurt
Lewin3, Frederick Herzberg4, Abraham Maslow5
et Elton Mayo6en sont les figures de proue. Ils ont mis en
évidence la dynamique de groupe, la pyramide des besoins, les effets
positifs du travail en groupe. La motivation psychologique des salariés
dans l'entreprise est donc aussi importante que la motivation
matérielle. Ces travaux ont montré que l'individu
réagi aux situations surtout de façon subjective.
________________________________________________________________________________________________________
3Docteur en philosophie et en psychologie
4 Etats-Unis, né en 1923) est psychologue
et médecin
5 Etats-Unis, (1908-1970) Motivation and
personality
6(1880-1949) est d'origine australienne, chercheur en
psychologie industrielle
Selon le Dr Daouda Kouma : « Cette
perception de la situation est influencée par l'affectivité mais
aussi et surtout par les normes, les forces et le climat du groupe de
travail »7L'école des relations humaines a
également, permis de mieux comprendre d'autres aspects de la
réalité organisationnelle. Il ressort de cette étude, que
les paramètres non financiers (conditions de travail, relations
sociales) jouent un rôle capital dans la motivation et la cohésion
du groupe.
Pour rejoindre cette idée de conditions de travail, le
think tank patronal « institut de l'entreprise »
définit le dialogue social comme, un levier essentiel de la performance
des entreprises. Cela prouve que le sujet est porté autant, par les
organisations syndicales que patronales. Les discours politiques ne cessent
aussi de vanter le dialogue social comme outil au service de la création
d'emplois et du développement économique. C'est ainsi, que
certains pays comme la France, ne cesse de vanter le modèle allemand,
basé sur une forte représentativité des organisations
syndicales dans les grandes entreprises, présence syndicale qui
était déniée par les employeurs pendant plusieurs
années.
Dès lors, certains auteurs comme Lemieux (1998), Lewis
(1986), Card et de la Rica (2006), à travers leurs recherches, ont
montré que dans les entreprises où la négociation et la
présence syndicale est effective, les salaires, l'emploi et les
conditions de travail sont meilleurs.
Gittel quant à lui, permet d'illustrer que ce sont les
aspects qualitatifs du dialogue social qui sont les plus positifs pour
l'entreprise. Il parvient à comparer l'impact de dimensions
quantitatives de la structure du dialogue social (présence de syndicats,
taux de syndicalisation, etc.) et qualitatives (conflictualité des
relations, culture). Il en ressort que ce sont les aspects qualitatifs du
dialogue social qui semblent être les plus déterminants, pour
tirer vers le haut les performances de l'entreprise.
De ces auteurs, nous pouvons retenir que, le dialogue social
est à la fois présenté comme outil du progrès
économique et social de l'entreprise. Ce constat semble aujourd'hui
faire l'objet d'une véritable prise de conscience. Le point le plus
larguant dans toute gestion des RH est lié à la transparence et
à l'implication du personnel.
_____________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
7:Daouda Kouma(2004-2005) COURS DE
PSYCHOSOCIOLOGIE DES ORGANISATIONS, Communication et Journalisme, MAST
I, U.O.
Pour cela, il faut l'informer de façon permanente,
en temps réel et sans tricherie de la vie de
« son » entreprise, des objectifs à atteindre
etfavoriser son écoute, etc. Tel sera l'apport de notre étude
dans cette réflexion, précisément à
l'Université de Ouagadougou.
Ø Etat des lieux du dialogue social dans
quelques pays
Le dialogue social est un concept appliqué de
manière différente dans chaque pays. Nous allons nous
intéresser au dialogue social tel que perçu au
Sénégal et aussi au Burkina Faso.
Ø Le dialogue social au
Sénégal
Selon BARRY I.,8 le dialogue social relève
essentiellement de l'éthique. Au cours d'un atelier de mise à
niveau de journalistes, sur le dialogue social et le rapport mondial sur les
salaires, il déclare que « le problème du dialogue social en
Afrique, c'est un problème d'éthique, car le dialogue social doit
être fondé sur des valeurs et des principes, sur le respect des
engagements, de la parole donnée ».
BARRY I. reconnaît les avancées significatives du
Sénégal en matière de dialogue social avec la
création du Comité National du Dialogue Social (CNDS). Au cours
de l'atelier, il a ajouté que les conditions de réalisation de la
concertation sont difficiles à cause de leur culture qui ne leur «
permet pas d'aller au fond des choses » et aussi la multiplicité
des centrales syndicales et des entreprises.
Ø Le dialogue social au Burkina
Faso
Au Burkina Faso, le dialogue social a toujours eu un sens dans
les activités quotidiennes des sociétés. En
témoigne l'arbre à palabre, qui réunissait chaque fois que
de besoin les hommes et les femmes pour la résolution des
problèmes sociaux. Guidé et dirigé par les sages, l'arbre
à palabre permet par des échanges, de trouver des solutions aux
difficultés rencontrées. Dans la société moderne,
nous avons l'adoption de la Constitution du 02 juin 1991 qui permettait au
Burkina Faso d'adhérer à la démocratie, car c'est un
système politique qui met en avant la liberté d'expression.
________________________________________________________
8Coordonnateur du programme pour la promotion du
dialogue social en Afrique (PRODIAF) en 2011
Ensuite le Conseil Economique et Social (CES), qui regroupe
toutes les couches sociales que compose la société, traite des
problèmes sociaux et économiques
Ø Les typologies du dialogue social
Les institutions du dialogue social sont souvent
définies par leur composition. Elles peuvent être bipartites,
tripartites, ou "tripartites plus". Le dialogue social peut désigner un
processus tripartite en incluant le gouvernement de manière officielle.
Il peut réunir les salariés (ou leurs syndicats) et la direction
(de l'université) donc en relations bipartites. La concertation peut
être informelle ou institutionnalisée, et elle peut conjuguer
souvent ces deux (02) aspects. Le dialogue social peut prendre diverses formes,
depuis le simple échange d'informations jusqu'aux formes de concertation
les plus abouties : la négociation, la consultation et le partage de
l'information.
Ø Le partage de l'information
Le partage de l'information, est l'un des
éléments fondamentaux et indispensables au dialogue social
effectif. En soi, il n'implique pas de débattre véritablement des
questions, ou d'engager une action, mais il forme néanmoins, une partie
essentielle des processus par lesquels le dialogue est établi et les
décisions sont prises.
Ø La consultation
La consultation, va au-delà du simple partage de
l'information et exige un engagement des parties, au moyen d'un
échangede point de vue qui, à son tour, peut déboucher sur
un dialogue plus approfondi. Les organes tripartites ou bipartites peuvent,
entreprendre des négociations et conclure des accords. Beaucoup
d'institutions, utilisent la consultation et le partage de l'information, alors
que certaines sont habilitées à conclure des accords plus ou
moins équilibrés.
Ø La négociation collective
La négociation collective, est une des formes de
dialogue social parmi les plus répandues. Les parties peuvent, engager
des négociations collectives au niveau des entreprises, ou aux niveaux
sectoriel, régional, national, voire multinational. Elle s'inscrit dans
un cadre plus ou moins formalisé, se met en place pour résoudre
un problème partagé entre deuxparties et aboutit à un
accord qui est un texte provisoire qui cristallise l'engagement des
protagonistes. Dans la manière de concevoir la négociation de
FLANDERS, A. (1968, p. 15), il appelle négociation « tout
échange où les partenaires cherchent à modifier les termes
de l'échange, toute relation où les acteurs remettent en cause
les règles et leurs relations ».
Ø Les contributions possibles des
syndicats
L'administration est appelée équipe de
direction. Elle coordonne les activités administratives et
académiques, à travers des directives, des recommandations. Pour
FREEMAN & MEDOFF (1984), la présence syndicale contribue à
l'amélioration de la productivité du travail. En donnant la
possibilité aux salariés d'exprimer leurs insatisfactions, la
présence syndicale permet, d'une part, d'améliorer la
communication entre les salariés et la direction et, d'autre part, de
réduire la rotation du personnel. En outre, la présence syndicale
inciterait, selon eux, les dirigeants à améliorer leurs
méthodes de gestion. Les syndicats peuvent aussi entraver
l'activité de l'entreprise, en contestant les décisions prises
par la direction (débrayages, grèves, etc...). Ainsi, la
présence syndicale aurait aussi des conséquences
négatives, sur la productivité des salariés. Au final, il
est théoriquement difficile de prédire les effets de la
présence d'organisations syndicales, sur la performance. Pour de
nombreux employeurs, la présence d'organisations est synonyme de
relations professionnelles et sociales tendues. En revanche, lorsque les
syndicats interviennent efficacement en leur faveur, notamment par le biais de
la négociationcollective, les employés ont tendance à
juger favorablement le climat social. C'est dire que l'instrumentalité
syndicale améliore la perception du climat social par les
employés.
|