I.I.5.3.Le canal du
crédit
La politique monétaire se transmet sur
l'économie également par le biais de crédits à
travers les répercussions d'une décision de politique
monétaire sur les taux d'intérêt pratiqués par les
banques commerciales lorsqu'elles accordent un crédit.
Selon la théorie du « canal de
crédit », la politique monétaire se transmet à
l'économie par la voie des actifs bancaires tout autant que par celle
des passifs. Le canal de crédit fait intervenir des deux canaux
différents :
- Le canal du crédit bancaire : les prêts
accordés par les banques dépendent de la croissance de leurs
dépôts à vue ;
- Le canal du bilan : les prêts accordés par
les banques dépendent de la situation nette des emprunteurs.
1. Le canal du
crédit bancaire
Une politique monétaire expansionniste va entrainer une
baisse du taux d'intérêt national qui contribuera à
accroitre les dépôts et les réserves (les placements
financiers deviennent moins attractifs), et donc une augmentation de la
quantité de prêts bancaires disponibles.
? Les banques augmentent leurs offres de prêts,
? hausse des dépenses d'investissement,
? hausse de la production
Le canal du crédit a une incidence plus forte de la
politique monétaire sur les dépenses des petites entreprises qui
dépendent davantage de prêts bancaires que les grandes entreprises
qui ont directement accès aux marchés financiers.
2. le canal du
bilan
L'idée générale est que les banques
accordent des crédits lorsque la probabilité de non remboursement
des prêteurs est faible, c'est-à-dire lorsque la situation nette
des entreprises n'est pas dégradée.
Une politique monétaire expansionniste ? baisse du taux
d'intérêt national,
? Amélioration des bilans de l'entreprise par la
réduction des charges financières et la hausse du cours des
actions,
? Renforcement de la situation nette des entreprises,
? Les banques augmentent leurs offres de prêts,
? hausse des dépenses d'investissement et hausse de la
production.
En définitive le canal du crédit s'applique
également aux dépenses de consommation (logement et biens de
consommation durables). Une politique de rigueur monétaire qui se
traduit par une réduction des prêts bancaires entraine une baisse
des achats de biens de consommation durables et de logement par les
ménages dans la mesure où ils n'ont pas accès à
d'autres sources de crédits.
De même, une hausse des taux d'intérêt est
à l'origine d'une dégradation de la situation patrimoniale des
ménages.
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