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La persistance des sciences sociales coloniales en Afrique

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par Jean Barnabé MILALA LUNGALA
Université de Kinshasa RDC - Doctorat 2009
  

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Du Conseil Scientifique National

La lecture des textes réglementaires portant sur l'organisation et le fonctionnement de la recherche scientifique et technologique en RDC donne une vision globale et détaillée pour certains secteurs de la recherche. Il s'agit de textes suivants:

- Ordonnance-loi n° 82/040 du 15 nov 1982

- Arrêté départ n° ESU/RS/057/87 du 15 avril 1987

- Arrêté Min/ n°ESURS/CABMIN/103/90 du 8 janvier 1991.

De la lecture de ces documents il en résulte que l'organisation du Conseil Scientifique National, organe de gestion de tous les centres et instituts de recherche, pose un problème relatif à sa nature et son organisation. C'est le cas des articles 3 et 12 section 2 titre 2 de l'ordonnance-loi n°82/040 du 15 nov. 1982 en rapport avec les structures administratives de la Recherche Scientifique et Technologique. Ces articles précisent seulement la nature du CSN et de ses membres. Mais leur statut n'est pas défini. Ils stipulent que le CSN est l'organe unique de décisions et de contrôle de tous les Centres et Instituts de recherche scientifique. Ses membres sont nommés par le Président de la République sur proposition de l'autorité de tutelle pour un mandat de cinq ans renouvelable. On peut ajouter l'article 17 alinéa 1 de la même ordonnance-loi qui stipule que le Président de la République nomme parmi les membres du CSN un Président.

De ce qui précède, il découle de cela que la présidence de la République a plus de pouvoir d'initiative et de décision sur la CSN que le ministère. En effet, le CSN sont nommés et le cas échéant relevés de leur fonction par le Président de la République. En plus l'article 23 de la même ordonnance stipule que les membres du CSN reçoivent à titre de jeton de présence une allocation fixe, dont le montant est déterminé par le Président de la République, bien que cette allocation soit à la charge du Ministre.

Au regard de cette analyse il y a lieu de se poser certaines questions, à savoir :

- Pourquoi le CSN n'est-il rattaché directement au Président de la République ?

- Quelle est la nature réelle du CSN ? Est-il une structure politique ou administrative ?

- Quelles est le rang et le statut des membres et du Président du CSN, en ce qui concerne le cas du Président du CSN, puisque le Conseil est composé de hautes autorités académiques et scientifiques dont les présidents du Conseil d'Administration des universités, des Instituts supérieures techniques et pédagogiques ainsi que les Centres de recherches, il ne peut, en toute logique être égal ou inférieur à ces derniers quand à leur rang et statut, d'autant plus qu'en tant que président du CSN, il assume les fonctions de Président du Conseil d'Administration et du Comité de Gestion mutatis mutandi comparable à celles des Présidents de Conseils d'Administrations et Comités de gestion sans être ministre et devrait avoir le rang du ministre et jouir des avantages et privilèges attachés à ce rang.

Cette proposition est justifiée par le fait que même les Arrêtés ministériels qui sont censés assurer l'exécution des ordonnances-loi ne l'ont pas proposé comme ils l'ont fait pour le Secrétaire Permanent et les Conseillers du Secrétaire permanent du Secrétariat Permanent du CSN, conformément à l'article 18 alinéa 3 de l'ordonnance-loi du 5 nov. 1987 qui stipule que le SP est nommé parle Commissaire d'Etat ( entendez Ministre) à la Recherche Scientifique et a rang du Secrétaire Général Administratif du Centre de Recherche. En plus l'article 6 de l'Arrêté Départ. Du 15 avril 1987 détermine seulement le rang des Conseillers du SP qui est équivalent à celui du Chef de Division d'Administration des Centres et Instituts de Recherche. Enfin des articles 1 et 2 de l'Arrêté ministériel du 8 janvier 1991 qui déterminent le rang et les avantages du Secrétaire Permanent et des Conseillers. Ils ont rang et jouissent des avantages attachés respectivement au Directeur général d'Etablissements ou Directeur Général du Centre de Recherche et du Secrétaire Général Administratif ou du Directeur Administratif et Financier.

Il découle de ce que nous venons de voir, que le législateur s'est occupé à déterminer le rang, la fonction et les avantages attaché au Secrétaire Permanent autant, qu'il a négligé ou oublié de faire de même pour le Président du CSN. Les résultats apparaissent aujourd'hui négatifs et catastrophiques autant puisque depuis 1982 le Secrétariat Permanent a existé, le résultat est nul. Ceci montre que la stabilité du Secrétariat Permanent dépend de l'existence de droit et de fait du CSN. Or celui-ci n'a existé que de droit et non de fait du CSN. Or celui-ci n'a existé que de droit et non de fait , ce qui entretenu l'efficacité totale du Secrétariat Permanent.

Il y a donc nécessité de réorganiser la Recherche Scientifique au Congo, du fait que le développement de ce dernier dépend de l'importance qu'on accorde à la Recherche Scientifique et de sa capacité, en invoquant l'évolution de l'histoire de Recherche Scientifique, car le Congo est le fruit de la Recherche Scientifque , c'est-à-dire il a été crée par celle-ci et ce dernier a toujours été attaché au Roi. Elle était donc directement sous l'autorité royale.

Dejà, le Colloquium organisé par l'Association des ingénieurs de l'Université de Mons vers les années trente portait déjà sur l'organisation de la Recherche Scientifique pendant la colonisation. Il a démontré l'importance et la nécessité de la Recherche Scientifique. Pour ce Colloquium, il fallait centraliser la Recherche en créant un organisme directeur pouvant coordonner toute la Recherche et de rattacher cet organisme devait être adéquate et son budget consistant et conséquent pour que celui -ci contribue au développement de l'Etat.

Il est dans le cas d'espèce souhaitable que les textes juridiques portant sur organisation et de fonctionnement de la Recherche et du CSN puisse prévoir quelques dispositions déterminant clairement le rapport entre le Secrétariat Permanent et le Secrétariat Général à la recherche scientifique et enfin le rang du Président du C S N.

Les résultats les plus palpables de cette situation est la crise, la routine et la paralysie qui caractérisent la recherche scientifique et technologique du secteur public. Sauf dans les centres et Instituts qui collaborent avec certaines instituions étrangères qui imposent de facto leur agenda.

Si l'on considère cette analyse comme pertinente, il nous semble que le Conseil Scientifique National devait s'attaquer immédiatement à deux contraintes structurelles:

- Développer une ingénierie sociale pour faire face à la crise congolaise ; cela ne peut passer que par l'affirmation de la priorité à donner du système éducatif comme base du développement du pays et à la promotion de la liberté communicationnelle de tous les membres de la société congolaises ;

- Au plan strictement administratif, clarifier les rapports avec le Secrétariat général du ministère de la RST ;

- Clarifier la place de la coopération à la recherche scientifique et technologique dans la réalisation des missions nationales du Conseil Scientifique National.

Dans cette tâche, le Conseil Scientifique National doit s'appuyer sur les rapports des Centres et Instituts, sur le rapport général des Etats généraux de la Recherche Scientifique et Technologique ainsi que sur les documents de l'Union africaine qui font autorité : p.e. Déclaration d'Accra de 1991.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille