Nature des Instituts et Centres de
recherche
Quelques indications :
Plusieurs Centres et Instituts de recherche en RD Congo sont
sous la tutelle de ministère de la recherche scientifique et
technologique, alors que d'autres sont sous la tutelle d'autres
ministères. A titre d'exemple, pour le ministère de la recherche
scientifique et technologique nous citerons :
1. Centre de Recherche géologique et minières,
(CRGM en sigle), créé par l'ordonnance loi n° 82/040 du 05
novembre 1982. Cet organisme n'a pas été consulté pour le
contrat minier chinois, au prétexte que le Congo n'a pas d'expertise en
cette matière. L'expertise Belge aurait servit à
renégocier le contrat chinois sur base de la surestimation des
potentialités du Congo .
Le CRGM est fondée en 1939 sous l'appellation de
Service Géologique du Congo Belge et Rwanda -Urundi qui intègre
en son sein les acquis hérités du Département de
Géologie de l'Institut de Recherche Scientifique.
Le CRGM a pour mission de promouvoir, exécuter et
coordonner des travaux de recherche scientifique et des études diverses
dans le domaine des sciences de la terre en général,
géologique et minier en particulier.
De ce fait, il se charge des tâches suivantes :
- Publications et diffusions des cartes géologiques,
gîtologiques et géotechniques ;
- Protection des substances minérales et de la
recherche des matériaux de construction ;
- Etude et cartographie hydrogéologique ;
- Expertise de toutes sortes de roches
minérales ;
- Centralisation, conservation et diffusion de l'information
géologique et minière à travers une banque de
données.
La structure scientifique est assurée par
un Département ad hoc et une Station de recherche localisée
à Lwiro au Sud-Kivu pour la photographie, la pétrologie et la
recherche minière.
2. Institut géographique du Congo (IGC)
La structure scientifique de l'IGC est organisée en
huit Départements qui se composent de la manière suivante
:
- levée aérienne ;
- Photogrammétrie ;
- Cartographie ;
- Projets et publications ;
- Géomantique ;
- Cartographie militaire ;
- Géodésie et topographie.
Outre les deux Instituts et Centre de recherches nous pouvons
encore retenir :
0. Centre de la médecine nucléaire de
Kinshasa ;
1. Commissariat Général à l'Energie
Atomique (CGEA) ;
2. Institut National d'Etudes et de Recherches Agronomiques
(INERA) basé à Mvuazi, Yangambi, Nioki, etc.
En résumé, la crise de la recherche Scientifique
et Technologique en RDC doit être analysée en tenant compte de la
crise de la société globale et particulièrement de l'Etat
et des Institutions qui s'est aggravée depuis 1990 (Transition
politique). La suspension du Conseil Scientifique National organe de gestion de
tous les Centres officiels de l'Etat, en 1992, l'illustre parfaitement. Cette
suspension a décapité depuis son système (appareil) de
recherche congolais :
- au niveau de l'orientation de la politique scientifique et
technologique ;
- au niveau du contrôle des activités de
recherche scientifique et technologique menées par les centres et les
institutions de recherche ;
- enfin, elle a favorisé la bureaucratisationà
l'extrême du secteur de la recherche, avec l'institution du
Secrétariat général (la tutelle administrative de la
recherche) en instance d'évaluation scientifique des
activités de recherche, du cursus des chercheurs et la multiplication
des postes administratifs au détriment des postes scientifiques et
techniques. Il y a plus ou moins 70 % des administratifs contre 30% des
chercheurs.
Cette situation est quasiment la même à
l'enseignement supérieur et universitaire. Un des grands conflits
latents mais parfois ouverts à l'Université de Kinshasa est celui
qui sévit entre les professeurs et les administratifs laissés par
des nombreux services qui ont été supprimés à
l'Université tels que la restauration, le transport, etc. Ces derniers
qui avoisinent un effectif de 4500, veulent être alignés sur le
barème salarial des corps enseignant au nombre de 630 à peu
près pour les professeurs et 1 500 environ du personnel
scientifique. Le Recteur Lututala Mampasi recteur honoraire a fait remarquer
qu'avant 1980 avec le deuxième retour de Mgr Gillon, l'Université
de Kinshasa fonctionnait avec un budget mensuel de 24 Millions de dollars alors
qu'après elle fonctionne depuis avec au mois 12 Millions de dollars l'an
financé dans la grande partie par des projets des partenaires.
Cette situation difficile se reflète à la
recherche scientifique et technologique au niveau des dépenses
affectées à la recherche par rapport aux dépenses
administratives (frais de fonctionnement du Secrétariat
général, à mission d'inspection administratives).
La bureaucratisation rampante au Ministère de la
Recherche Scientifique et Technologique peut s'observer aussi au niveau de
l'affectation du matériel informatique que les partenaires
bilatéraux ou multilatéraux ont accordé à ce
ministère. Chaque fois qu'un tel don n'a pas été
confié directement au centre ou institut en convention avec le
partenaire extérieur, l'administration centrale (Secrétariat
Général) s'est accaparée de l'essentiel de cet
équipement. Les prérogatives qui reviennent au Conseil
Scientifique National pour l'élaboration du budget, l'évaluation
des projets de recherche scientifique et technologie selon le Dscrp (document
de stratégie pour la croissance et la réduction de la
pauvreté) qui fait office de plan de développement du pays, sont
confisquées par le Secrétaire Sénégal à la
recherche scientifique.
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