Période avant la
Conférence de Berlin
Le Congo, colonie Belge est à l'image de Centres et
Instituts de recherches qui y sont crées. Tout commence avec la
Conférence Géographique de Bruxelles qui s'est tenue du 12 au 14
Septembre 1876 sur convocation de Léopold II afin de faire le point sur
les connaissances acquises sur l'Afrique Centrale entre les hommes de terrain,
savants et hommes politiques. A l'issue des travaux, il fut crée sous la
Présidence de Léopold II, l'Association Internationale pour la
Civilisation de l'Afrique (A.I.A) qui regroupait la France, l'Angleterre,
l'Allemagne, l'Autriche et la Russie. Deux autres sociétés
géographiques furent par la suite crées en 1876 : la
Société Belge de Géographie de Bruxelles et la
Société de Géographie d'Anvers. Manifestement le besoin
ressenti était celui de circonscrire exactement le territoire à
gérer au point de vue commercial et politique. Puis vint la
création d'un Comité d'Etudes de Haut -Congo (CEHC en cigle) le
25 novembre 1878 fruit des Accords conclus entre Léopold II et Henry
Milton Stanley dans le but de tirer profit de ce vaste bassin qui venait
d'être ouvert au monde. Les cours inférieurs et supérieurs
du fleuve restaient à ce moment-là une véritable
énigme.
Le fonctionnement du CEHC dépendait des souscripteurs
qui en constituaient le capital. Le CEHC fut la vraie genèse de l'Etat
Indépendant du Congo qui ouvrit la voie à une entreprise
politique, qui permit de créer des stations scientifiques, de conclure
des traités, d'obtenir des territoires et de les agrandir. Le CEHC avait
à sa disposition quatre bateaux, le Royal, le S/S Belgique, le S/S
Espérance et le S/W En Avant, tous engagés dans la
découverte du Haut Fleuve et de ses affluents.
Par la suite, sur le plan de liberté de gestion, pour
se débarrasser d'un éventail des souscripteurs, Léopold II
se décida de dissoudre le CEHC en date du 17 novembre 1879 pour le
remplacer par l'Association Internationale du Congo (A.I.C ,en cigle).
La mission principale qui préside à cette
période pré- conférence de Berlin vise à tracer la
carte de l' « Afrique Centrale », en
déterminant les zones restées blanches. La découverte
des affluents et des lacs du bassin du fleuve devait aider à
compléter la connaissance de cette région.
En conclusion, nous pouvons dire que cet ensemble de
recherche avait une implication politique parce qu'elle voulait
délimiter le bassin du fleuve Congo, ce qui fut fait en 1887 et qui va
préparer la Conférence de Berlin.
De la Conférence de
Berlin
Le dernier jour de la Conférence, soit 23
février 1885, la Conférence de Berlin qui s'était tenue
pendant trois mois, reconnut Léopold II, Président de l'A.I.C.,
comme souverain d'un Etat Indépendant, l'Etat Indépendant du
Congo.
Bien plus tard, du secteur géographique on passe au
secteur agronomique, à l'époque de Congo Belge à partir de
1936 fut instauré une nouvelle politique agricole basée sur le
régime de paysannats avec pour objectif de regrouper et de fixer les
cultivateurs de manière à accroître leur
productivité. Ce régime visait à restituer aux paysans
leurs terres contre le régime des concessions européennes et la
contrainte de l'Etat d'initiative.
La nouvelle politique fut inaugurée par Léopold
II dans son discours devant le Sénat belge, c'est à cette
occasion que fut créer l'Institut National pour l'Etude Agronomique du
Congo belge (INEAC) le 22 décembre 1933, une reprise de la Régie
des plantations de la colonie (REPCO) existait depuis 1926 et qui disposait
déjà de 12 stations d'expérimentation et de
sélection. C'est fut là le lancement du développement
d'une agriculture africaine libre sous la forme du paysannat intégral.
Il devait être instauré une sorte des cultures individuelles au
détriment de celles de clan avec l'appui de l'enseignement agricole.
L'INEAC avait pour objectif d'installer des pratiques locales
d'ordre agricole, zootechnique et sylvicole sur des bases scientifiques
éprouvées. Ces mesures ont été consécutives
à l'échec relatif de la promotion des cultures industrielles au
détriment de celles du clan.
L'orientation fondamentale tendait vers la collaboration dans
l'exploitation agricole entre le paysan et les entreprises des colons. Les
autochtones avaient pour tâche de produire, tandis que les entreprises
européennes s'occupaient de l'achat, du transport et de l'usinage.
Trois produits agricoles auront un essor concluant : le coton, le
café et dans une moindre mesure le riz.
Toutefois, une nette prédominance se faisait pour des
produits d'exportation sur l'agriculture vivrière pour la nourriture des
européens. Les cultures agricoles étaient obligatoires. Le besoin
en nourriture s'est aussi manifesté dans le cadre de grandes
agglomérations créées par des grandes entreprises
commerciales.
Dans le domaine vétérinaire, la politique
instaurée fut celle des grands élevages. Néanmoins, le
système commençait à être saturé avec la
démographie galopante. L'économie agricole du pays fut gravement
entamée en dépit de l'existence de l'INEAC à la fin de la
colonisation.
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