2.1.1.4. Migration
On peut envisager 4 types de migration
Migration de longue durée, ou semi -
définitive
Elle concerne essentiellement les pêcheurs. Le littoral
qui, autrefois peu exploité, faisait l'objet de conquête par les
Vezo. La migration peut aller parfois jusqu'à plusieurs années.
C'est le cas d'un individu provenant de Soalary et qui s'installait avec sa
famille à Besasavy - Vombey de 2000 à 2006.
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Migration saisonnière
Elle concerne à la fois les pêcheurs et les
agriculteurs.
Pour les pêcheurs, du Nord vers le Sud, on constate que
des villages vezo à partir d'Ambola sont devenus des zones de
départ pour une pêche saisonnière (cas d'Ambola,
d'Itampolo, d'Ambohibola). Les autres villages vezo sont des villages d'accueil
: Ankarampona, Lovobato, Tariboly, Ilanivato, Ambatomifoke, Malangiriake,
Lembeitake, ... Les Vezo d'Anakao Soalary, Sarodrano et Anatsono se
déplacent saisonnièrement vers Ambola, Tariboly et Lanevato.
Pour les agriculteurs, la transhumance est la principale cause
de la migration saisonnière. Le cas d'Efoetse est très
significatif car presque 10% des habitants y participent directement. A
Besasavy - Vohombey, on a recensé, en 2009, 17 familles qui partent tous
les ans vers le Plateau Mahafale, du mois de novembre au mois d'avril. Pour ce
village, la transhumance concerne plus de 500 têtes de zébus.
Migration de courte durée ou « mihalimpia
»
Elle concerne seulement les pêcheurs. Elle dure en
moyenne 15 jours. A Ambola, on a constaté que seule une famille s'est
déplacée régulièrement vers le Sud pour pratiquer
la pêche aux langoustes et calmars. Huit (08) membres de cette famille
partent avec deux pirogues. Leur déplacement peut durer une semaine ou
plus suivant la capture.
Migration pendulaire
Cette migration est journalière ou hebdomadaire : cas
du « mihake » (pêche à pieds) et de « kinanga fia
» (mareyage).
Les Tanalana pratiquent la pêche à pieds tout au
long de l'année sans saison bien définie. Toutefois, endant
les vives eaux, les activités sont plus intenses.
2.1.1.5. Aspects culturels et cultuels
Les populations locales de la zone reconnaissent l'existence
d'un Dieu unique, « Zanahare », créateur de l'univers. Renala,
en 2007 affirme que « Toute chose est le fait du créateur »
« kila raha ndranahare ro manao aze ». Tout le monde croit que le
« Zanahare » est le seul qui règne sur le monde des
êtres humains.
Les notables de certains villages affirment que jusqu'à
l'apparition des nouvelles églises, il était
considéré comme impossible d'intercéder directement
auprès de « Zanahare ». En revanche, d'autres entités
surnaturelles manifestent leur présence de façon plus sensible.
Elles sont désignées sous le terme générique de
« lolo ». Les « lolo » peuvent être des
ancêtres lignagers (« raza »).
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Ce sont ces « lolo », propre à chaque groupe
lignager, qui sont les intermédiaires privilégiés entre
les êtres humains et « Zanahare » (Pascal, 2008).
A part la demande de bénédiction auprès
du « hazomanga », le rite funéraire est une des
cérémonies lignagères qui sont encore très
respectées.
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